Le drame humanitaire à Ghaza a atteint des proportions critiques, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a qualifié l’hôpital Al-Shifa de «zone de la mort».
Cette déclaration alarmante intervient après que l’armée d’invasion sioniste ait contraint par la force la plupart des patients et des blessés et le personnel médical à quitter le complexe médical, les obligeant à marcher vers le sud de la ville de Ghaza.
Une équipe d’évaluation humanitaire des Nations unies dirigée par l’OMS s’est rendue d’urgence à l’hôpital Al-Shifa pour évaluer la gravité de la situation. Composée d’experts en santé publique, d’officiers de logistique et de personnel de sécurité de diverses agences des Nations unies, l’équipe a décrit l’hôpital comme une «zone de la mort» et qualifié la situation générale comme «désespérée».
Contrainte par la situation sécuritaire, l’équipe n’a pu passer qu’une heure à l’intérieur de l’hôpital, mais a pu évaluer de visu les dégâts causés par les bombardements et les tirs israéliens. La découverte choquante d’une fosse commune à l’entrée de l’hôpital, où plus de 80 personnes auraient été enterrées, souligne «l’ampleur de la tragédie». Actuellement, 25 agents de santé et 291 patients demeurent à Al-Shifa.
Les décès récents de plusieurs patients sont imputables à la fermeture des services médicaux consécutive au siège militaire sioniste. Parmi les cas critiques, on compte 32 bébés, 2 personnes en soins intensifs sans ventilation et 22 patients dialysés dont l’accès à un traitement vital est gravement compromis.
L’OMS a déclaré que «la majorité des patients souffre de traumatismes de guerre, avec des fractures complexes, des amputations, des traumatismes crâniens, des brûlures, des blessures à la poitrine et à l’abdomen». 29 patients présentent des blessures graves à la colonne vertébrale, nécessitant une assistance médicale pour se déplacer. Le manque de mesures de contrôle des infections et d’antibiotiques a conduit à des infections généralisées parmi les patients traumatisés.
L’OMS a exprimé une profonde préoccupation quant à la sécurité et aux besoins de santé des patients, du personnel médical et des personnes déplacées dans les hôpitaux restants du Nord, menacés de fermeture en raison du manque de fournitures essentielles et des hostilités persistantes.
Des actions immédiates sont cruciales pour rétablir le fonctionnement des hôpitaux et fournir les services de santé dont Ghaza a besoin en urgence. L’organisation a réitéré son appel à des efforts collectifs pour mettre fin à la catastrophe humanitaire à Ghaza, appelant à «un cessez-le-feu immédiat, à une aide humanitaire soutenue, à un accès sans entrave et à la cessation des attaques contre les infrastructures vitales».
«Les souffrances à Ghaza exigent une réponse humanitaire immédiate et concrète», a déclaré l’OMS, soulignant «l’urgence d’une action internationale pour prévenir davantage de pertes humaines et soulager la détresse croissante qui sévit dans la région».