Le président de la République, président du Conseil supérieur de la magistrature, a procédé ce lundi, au siège de la Cour suprême à Alger, à l’ouverture de la nouvelle année judiciaire 2023-2024.
La cérémonie d’ouverture s’est déroulée, en présence du président du Sénat, Salah Goudjil, du président de l’Assemblée populaire nationale, Brahim Boughali, du Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, du général d’Armée, Chef d’Etat-major de l’Armée nationale populaire, Saïd Chenegriha, du directeur du cabinet à la présidence de la République, Nadir Larbaoui, et du ministre de la Justice garde des Sceaux, Abderrachid Tebbi, ainsi que de hauts responsables de l’Etat et des membres du Gouvernement.
A l’entame de son discours, le président de la République, président du Conseil supérieur de la magistrature, Abdelmadjid Tebboune, a appelé cette Instance, à «faire face à toutes les tentatives visant à porter atteinte à la crédibilité de la justice».
Le Président a fait observer, que «tout droit dont jouissent les individus à un devoir correspondant, et toute liberté est assortie d’une responsabilité», soulignant qu’«on ne saurait se prévaloir de l’exercice des droits pour justifier les abus, les injures et les rumeurs malveillantes, visant à attenter à la sécurité et à la stabilité».
Le président de la République a réitéré, dans le même contexte, sa détermination à «poursuivre l’édification des fondements de l’Etat de droit, basé sur la justice et l’égalité, tout en faisant de la citoyenneté, la base avec laquelle l’Etat traite avec ses enfants».
Il a exhorté le Conseil supérieur de la justice, à «remplir pleinement son rôle et à s’engager fermement à respecter les normes judiciaires, ainsi qu’à faire face à toutes les tentatives visant à porter atteinte à la crédibilité de la justice».
Il a ajouté, dans le même contexte, que «la Loi représente le cadre qui régit le travail des juges, et de ce point de vue, de nombreux textes juridiques ont été réformés, afin de les adapter à la Constitution et de concrétiser les engagements pris envers le peuple, en mettant en avant les valeurs de la vie publique et en luttant contre les déviations qui se sont répandues dans la société».
Le président de la République a également exprimé «l’appréciation de l’État, pour les efforts déployés par la justice pour protéger les droits, lutté contre le crime et la corruption», appelant tous les juges, à «s’acquitter de leurs responsabilités avec honnêteté et dévouement».
«La construction de l’État de droit nécessite un travail acharné et continu, ainsi que le développement de la justice et de son intégrité, garantissant sa qualité et son efficacité, assurant l’équité pour les demandeurs et les protégeant contre l’arbitraire et les préjugés», précise Tebboune.
Comme il a souligné, que «la compétence et l’intégrité du juge sont les outils qui garantissent la solidité des jugements prononcés au nom du peuple, renforçant ainsi la noble mission du juge dans la société».
Dans ce contexte, il a souligné le rôle essentiel du Conseil supérieur de la magistrature, en l’encourageant à s’engager pleinement et à veiller au respect des normes et de l’éthique judiciaires, tout en faisant face à toutes les déviations et les transgressions qui nuisent à la crédibilité.
Dans le domaine de la modernisation, le président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), a abordé les procès qui durent des années et qui «créent un sentiment d’insatisfaction chez les citoyens et prolongent leur souffrance pour récupérer leurs droits», ajoutant «la Constitution a consacré de nombreux droits, dont le droit à un procès équitable, mais l’exercice de ce droit ne peut aboutir à son objectif escompté, s’il n’est pas accompagné de procédures permettant de régler les litiges dans des délais raisonnables».
«Nous aspirons à déployer davantage d’efforts pour accélérer le traitement des affaires et achever le projet de transformation numérique, en tirant parti des mécanismes de justice électronique, et en simplifiant les procédures judiciaires», a indiqué le Président.
«La phase actuelle de construction nécessite un effort continu, pour renforcer la confiance entre le citoyen et la justice. Je suis convaincu, que le corps judiciaire, dans toutes ses composantes, est conscient et qualifié pour comprendre l’impératif de cet enjeu», a conclut le Président.
Appel à intenter une action judiciaire devant la CPI contre l’entité sioniste
Evoquant la situation à Ghaza, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a appelé tous les hommes libres du monde et les Instances compétentes à intenter une action judiciaire contre l’entité sioniste devant la Cour pénale internationale (CPI), et les Organisations internationales de défense des droits de l’Homme.
Le président de la République a appelé «tous les hommes libres du monde, les juristes arabes et les Instances et Organisations internationales, à intenter une action judiciaire devant la CPI et les Organisations internationales de défense des droits de l’Homme, contre les violations de l’entité sioniste commises à l’encontre du peuple palestinien, pendant des décennies».
Le président Tebboune s’est interrogé où est la justice dans le monde ? Où est le droit des peuples opprimés ? Et où est le droit du peuple palestinien ? «Toutes les normes, les valeurs humaines, éthiques, religieuses et légales, se sont effondrées en Palestine occupée, face aux massacres atroces commis quotidiennement par les forces d’occupation contre le peuple palestinien frère, sous le regard silencieux d’un monde terriblement indifférent. Cela se déroule également dans un contexte de siège impitoyable qui contredit les règles du Droit international humanitaire, sans susciter la moindre réaction ni conscience», a-t-il déclaré. Alors, «où est l’humanité ? Où est la conscience mondiale qui semble être cachée et absente face à ce génocide ? Je souligne à nouveau, un génocide qui nous rappelle ce que l’Histoire humaine a connu pendant la Seconde Guerre mondiale à Stalingrad, et qui ressemble à une répétition de ce massacre à Stalingrad», poursuit-il.
Le chef de l’Etat a, en outre, précisé que «cette démarche est le moyen de mettre fin à l’impunité dont jouit l’occupation sioniste, qui dure depuis des décennies», ajoutant qu’«elle constitue un refuge pour les frères palestiniens, en vue de recouvrer leur droit à l’établissement de leur Etat indépendant, avec El-Qods comme capitale».
Le président de la République a, par ailleurs, fustigé «le silence de la communauté internationale, face aux massacres quotidiens perpétrés contre le peuple palestinien assiégé, en flagrante violation des règles du Droit international humanitaire, d’autant que ces massacres constituent un génocide contre un peuple occupé», a-t-il dit.