Après dix jours d’intenses activités et conformément aux grandes manifestations culturelles, la 26e édition du Salon international du livre d’Alger (Sila) a pris fin samedi soir.
Pas moins de 2,7 millions de visiteurs, selon les organisateurs, ont eu le loisir d’étancher leur soif livresque puisque 1.283 maisons d’édition de 60 pays, dont l’Algérie, étant présentes.
Dans une déclaration faite lors de la traditionnelle conférence de presse, le commissaire du salon, Mohamed Iguerb, a affirmé que «la 26e édition du salon a connu une affluence record avec 2,791 millions de visiteurs. Le pic de cette affluence a été enregistré le 1er novembre avec 682.293 visiteurs et le 3 novembre avec 671.830 visiteurs, ce qui reflète l’intérêt que les Algériens portent à cet évènement culturel majeur».
Interrogé sur le pourquoi de cette affluence massive, ce dernier l’a attribué à «la soif de lecture des Algériens». «Le Sila est considéré comme l’une des plus grandes expositions au monde et la première au monde arabe, en Afrique et dans le bassin méditerranéen en termes de participation, de demandes et de ventes», a-t-il souligné.
D’autre part, Mohamed Iguerb a indiqué que «durant onze jours, les différents pavillons du salon ont accueilli les férus de lecture et de livres de 10h00 à 22h00. Diverses activités étaient programmées, telles que des expositions de livres et des manifestations littéraires et intellectuelles dans divers espaces sur une superficie estimée à 23.000 mètres carrés, soit une extension de 3.000 mètres carrés par rapport à l’année dernière».
Le pic de l’affluence a été enregistré le 1er novembre avec 682.293 visiteurs
Evoquant les invités du Sila, ce dernier n’a pas manqué de préciser que «cette édition a connu la participation de 230 invités, dont des écrivains, des chercheurs, des historiens et des académiciens et la programmation de 480 activités culturelles, réparties sur plusieurs espaces dédiés aux différentes activités, dont l’espace africain, la salle Tassili, l’espace Ghaza et l’espace numérique».
Selon le même responsable, cette édition a connu également la participation de 1.283 maisons d’édition de 60 pays, dont l’Algérie, avec 267 maisons d’édition algériennes, 361 arabes, 478 africaines, 625 exposants étrangers. Plus de 300.000 titres d’ouvrage dans tous les domaines de connaissance ont été exposés».
Relevant à ce propos que «le livre scientifique, technique et universitaire et les livres publiés récemment dans ses diverses spécialités ont connu une grande affluence des visiteurs». Mohamed Iguerb a expliqué cette affluence par les prix «raisonnables» des livres disponibles au salon, d’autant plus que l’Etat algérien «a exonéré les participants à ce salon de toutes les taxes».
Indiquant que l’intérêt pour la dimension africaine se veut parmi les traditions du salon, Iguerb a estimé que «le fait que l’Afrique soit l’invité d’honneur du Sila 2023 reflète l’appartenance et le prolongement culturel et géographique de l’Algérie». «Nous nous soucions d’œuvrer à la consolidation des ponts de communication avec les peuples africains», a-t-il souligné.
La 27e édition du Sila sera organisée du 30 octobre au 9 novembre 2024
Le commissaire du salon a, par ailleurs, fait savoir que la 27e édition du Sila sera organisée du 30 octobre au 9 novembre 2024. Il est à relever, par ailleurs, que selon ce dernier, «au dernier jour du Sila, les visiteurs ont continué à affluer, alors que de nombreux exposants s’apprêtaient à emballer leurs cartons».
Il est important de souligner que quelque 1.283 exposants en provenance de 60 pays, dont 18 africains, ont participé au 26e Sila, qui a célébré l’Afrique à travers une série de rencontres consacrées à la littérature et la pensée africaines, animées par d’éminents universitaires et écrivains.
Plus précisément, le pavillon central a accueilli, huit jours durant, un espace africain abritant plusieurs rencontres avec des écrivains du continent sur la littérature et la pensée africaines. La littérature engagée en Afrique au XXIe siècle et la pensée africaine ont été les thématiques phares évoquées, en plus de rencontres en hommage au dirigeant sud-africain Nelson Mandela (1918-2013), figure de la lutte anti-apartheid, et à Frantz Fanon, un militant anticolonialiste.
Présence de figures de la littérature algérienne, africaine, arabe et internationale
Le 26e Sila a accueilli également de grandes figures de la littérature algérienne, africaine, arabe et internationale entre auteurs, historiens et universitaires qui ont animé des rencontres et des débats sur la littérature, l’histoire, le livre numérique, la traduction et l’écriture destinée aux enfants.
Le salon a abrité également un espace Ghaza dédiée à la Palestine occupée à travers des rencontres et des séances poétiques mettant en avant les sacrifices et la lutte des Palestiniens contre l’occupation sioniste. L’écrivain et poète palestinien Ibrahim Nasrallah a animé, à juste titre, une rencontre dédiée à la littérature de combat dans les pays arabes en faveur de la cause palestinienne.
L’espace numérique a abrité, quant à lui, de nombreuses rencontres sur le livre, l’édition et l’écriture numériques et les droits d’auteur à l’ère des évolutions technologiques.
Le commissaire du 26e Sila, Mohamed Iguerb, a rappelé dans un point de presse que le salon a abrité quelque 420 activités culturelles réparties sur les différents espaces désignés pour abriter le programme culturel, tenu en marge de l’exposition. Il a aussi indiqué que plus de 300.000 titres proposés par plus d’un millier d’éditeurs de 60 pays, dont 267 maisons d’édition algériennes et 478 africaines, ont participé au 26e Sila sous le slogan «L’Afrique écrit l’avenir».
De nouveaux livres en braille pour les non-voyants
La particularité de ce salon du livre, considéré comme la plus importante rencontre livresque du bassin méditerranéen, réside dans le fait que plusieurs nouvelles parutions en braille, variées entre histoire et recueil de textes littéraires, ont été remises à titre gracieux aux non-voyants.
C’est ainsi que la maison d’édition Dar El Ibsar bi elmaârifa, spécialisée dans l’édition de livres en braille, a participé avec une dépêche en histoire de l’Agence presse service intitulée «Le Congrès de la Soummam a cimenté l’unité nationale», parue le 19 août 2023 à l’occasion de la célébration du double anniversaire de l’offensive du Nord-Constantinois le 20 août 1955 et la tenue du Congrès de la Soummam le 20 août 1956.
Selon le poète Abderrahmane Amalou, présent sur les lieux, «la maison d’édition Dar El Ibsar bi elmaârifa a connu, lors de cette édition du salon, l’affluence de centaines de non-voyants en vue d’obtenir des parutions qui les intéressent».
«Cette maison d’édition œuvre bénévolement au service de la catégorie des non-voyants et reçoit parfois le soutien et l’appui de plusieurs différents secteurs ministériels et de bienfaiteurs», a-t-il ajouté. Depuis sa fondation en 2012, cette maison d’édition se soucie de sensibiliser sur l’importance de s’intéresser à la catégorie des non-voyants et de faciliter leur accès aux sources de lecture dans le but de divertir essentiellement, sachant que les livres en braille connaissent «un grand manque» sur le marché national en dépit du fait que la catégorie des non-voyants dépasse 200.000 personnes, selon
Abderrahmane Amalou, qui a également fait savoir que la maison d’édition a édité des dizaines d’ouvrages en braille en histoire, en littérature, en religion, en art, en patrimoine et autres au profit des non-voyants de différents âges.
