Le traitement par les médias occidentaux du conflit qui dure depuis 75 longues années entre la Palestine et l’entité sioniste a de tout temps été impartial à telle enseigne que rares sont les pseudo-analystes politiques des rédactions qui n’ont pas qualifié de «terroristes» les combattants de la résistance palestinienne, qui ripostent avec bravoure et dignité aux dérapages et crimes de guerre commis par l’entité sioniste.
Aussi, le matraquage médiatique occidental a fini par donner l’impression erronée que la lutte palestinienne pour la liberté et la dignité n’est qu’une suite d’actes de violence aléatoires au sein d’un conflit qui s’éternise au mépris des résolutions des Nations unies, plutôt favorables à une solution à deux Etats. Ainsi, de l’avis des observateurs assidus de ce conflit, le traitement de l’information par ces médias, que ce soit chaînes de télévision, presse écrite ou même électroniques, est à géométrie variable, et le parti pris pour l’entité criminelle sioniste est flagrant.
«Plaider la cause palestinienne n’a jamais été le terrain favori des médias occidentaux»
Interrogé à ce sujet, l’expert en sécurité et affaires stratégiques Benaoumeur Bendjana estime que «l’opération ‘’Déluge d’Al-Aqsa’’ a ouvert une nouvelle ère dans le conflit palestino-sioniste où les médias occidentaux, à l’exception de ceux de quelques pays à la position neutre, viennent de franchir le pas en créant un parallèle fallacieux entre les palestiniens et les sionistes et surtout en faisant comme si un occupant militaire et une nation occupée avaient des droits et des responsabilités comparables».
«Plaider la cause palestinienne n’a jamais été le terrain favori des médias occidentaux. Le dossier est toujours traité d’une manière superficielle, simpliste et subjective pour donner raison dans tous les cas à un envahisseur meurtrier qui ne fait que se défendre, selon eux», a-t-il souligné.
Aussi, pour notre interlocuteur, «en dépit du fait que le lecteur ou le téléspectateur averti aperçoit clairement que le temps et les moyens consacrés à la couverture médiatique occidentale en Palestine occupée ne correspondent pas à l’ampleur ou à la gravité de l’événement».
«L’impartialité de l’information par les médias occidentaux les rend complices des tueries»
Se voulant plus précis, l’expert Bendjana a ajouté dans ce sens : «La mort d’un seul sioniste devient en quelques minutes un évènement planétaire, alors que l’extermination programmée de tout un peuple passe inaperçue, comme si une vie palestinienne ne vaut pas une vie de colonisateur. Cette omerta médiatique imposée aux palestiniens rend ces médias complices de la situation en Palestine.»
Et de commenter le traitement aussi impartial que honteux de l’information par les médias occidentaux en indiquant : «Des noms, des photos et des témoignages des proches des morts israéliens passent en boucle sur les chaînes de télévision américaines, britanniques, françaises et autres afin de manipuler l’opinion publique et graver dans le subconscient des populations que l’entité sioniste est la victime.»
Cependant, a précisé notre interlocuteur, «quand il s’agit des victimes palestiniennes, l’information est donnée en brève sans s’attarder sur la question ni souligner que les victimes sont pour la plupart des femmes et des enfants. Preuve à l’appui, la couverture médiatique exceptionnelle consacrée par ces médias à l’opération ‘’Déluge d’Al-Aqsa’’ démontre sans appel cette prise de position. C’est la première fois depuis le déclenchement de ce conflit en 1948 que des plateaux de télévision en Occident diffusent en direct le déroulement de l’opération, considérée comme un acte terroriste, puisque l’entité sioniste a essuyé un affront sans précédent».
Pour sa part, le politologue Mustapha Heddam qui dit suivre avec attention la situation qui prévaut dans la Bande de Ghaza, est formel : «La couverture médiatique occidentale suit toujours la même logique : Israël n’est pas un occupant impitoyable et ne lance jamais de guerre contre les palestiniens sans une bonne raison, et les combattants palestiniens sont des terroristes.»
Or, selon notre interlocuteur, «cette logique ne s’applique pas à la guerre en Ukraine alors que la déontologie et l’objectivité voudraient que la tristesse ressentie pour le conflit ukrainien soit tout aussi forte devant l’occupation subie par le peuple palestinien et que, en principe, les médias devraient appliquer le postulat selon lequel chaque vie perdue engendre le même sentiment de douleur indépendamment des origines, des religions et de la couleur de chacun».
Ainsi, pour l’analyste Mustapha Heddam, «cette politique systématique d’exclusion, d’omission, de sélectivité des informations par les médias occidentaux est pratiquée de manière routinière sur les palestiniens. Cette campagne de fausses informations a ancré la fausse idée que le public occidental se fait de la cause palestinienne et a alimenté les vagues d’hostilité contre les palestiniens».
«L’indifférence des médias occidentaux face aux souffrances du peuple palestinien est flagrante»
Et de poursuivre : «L’indifférence des médias occidentaux face aux souffrances du peuple palestinien et la médiatisation sélective des drames humains dévoilent au grand jour la politique du deux poids deux mesures adoptée par différents médias dans leur traitement de l’information liée aux différents drames à travers le monde.»
«Le système international, que l’Algérie ne cesse de dénoncer, a favorisé ce type de traitement qui penche tout le temps du côté du plus fort. Et c’est justement l’indifférence exprimée par les puissances mondiales à l’égard de la cause palestinienne et l’injustice qui ont conduit au pourrissement de la situation et au chaos actuel», a-t-il souligné. Aussi, pour notre interlocuteur, «ce favoritisme criard ne fait que remettre davantage en cause la crédibilité des pays occidentaux et de leurs médias, qui peinent depuis quelques années à imposer leur interprétation sélective des évènements, notamment avec l’émergence des réseaux sociaux».
«La neutralité médiatique, mère de la bonne information, n’oserait pas nommer la colonisation par autre chose que son propre nom, les meurtres ne seraient pas déguisés en conflits et la volonté d’indépendance des peuples n’aurait rien d’assimilable aux actes terroristes», a-t-il ajouté en guise de conclusion.
Même constat observé chez le professeur en droit constitutionnel Boudjemaâ Souilah, que nous avons joint dimanche, à propos du traitement impartial des médias occidentaux dans ce conflit palestino-sioniste qui fait encore des victimes à l’heure ou nous mettons sous presse.
En effet, pour notre interlocuteur, «la majorité des médias occidentaux présentent la résistance palestinienne comme un acte terroriste. Les Palestiniens sont déshumanisés et incriminés sur les plateaux télés, les radios et autres supports. Comme chaque fois, on donne la parole à des sionistes notoires et rien aux Palestiniens».
Et d’ajouter pour appuyer sa thèse : «Selon ces médias, l’armée sioniste ne tue pas de civils, ne s’attaque qu’aux terroristes et nie ostensiblement les attaques envers les civils alors même que des hôpitaux, des écoles, des ambulances sont bombardés sans cesse, faisant des milliers de victimes palestiniennes dont la majorité sont des femmes et des enfants en bas âge.»
Faisant le parallèle entre ce qui se déroule dans la ville de Ghaza et en Ukraine, notre interlocuteur a mis en exergue «l’indifférence des médias occidentaux face aux souffrances du peuple palestinien. Et pour cause, contrairement aux combattants ukrainiens, les combattants palestiniens ne sont pas armés par l’Occident. Cette politique du deux poids deux mesures est flagrante et omniprésente. Il est impossible de prétendre que les journalistes qui font cela ignorent les conventions journalistiques en vigueur. Ils parlent de terrorisme pour ce conflit qui dure depuis 75 ans sur fond d’occupation illégale condamnée par l’ONU. Ils veulent réduire la situation à un conflit interne à l’entité sioniste qui aurait toute latitude pour faire comme bon lui semble».
«Médias occidentaux, un traitement à géométrie variable de l’actualité internationale»
Et d’ajouter pour appuyer son argumentaire : «Tous les experts s’accordent, en effet, pour mettre un doigt accusateur sur les médias occidentaux dans leur traitement à géométrie variable de l’actualité internationale, en particulier lorsqu’il s’agit de la question palestinienne. La situation explosive qui prévaut présentement en Palestine n’est que la conséquence des décennies d’humiliations dans l’indifférence totale des médias de ces pays qui se prévalent terre des droits de l’Homme.»
«En Palestine, il y a une réalité politique que les médias occidentaux refusent de traiter en refusant de la regarder en face», a-t-il souligné. Ces rédacteurs doivent, selon notre interlocuteur, «se rendre à l’évidence et accepter le fait qu’en Palestine, c’est une guerre d’extermination qui est menée quotidiennement contre des innocents, des enfants, des femmes et des vieillards. Ils doivent avoir le courage de voir la réalité telle qu’elle est et d’appeler un chat un chat. Ils doivent nous expliquer comment peut-on faire l’impasse sur l’utilisation par l’armée sioniste d’armes internationalement interdites contre des populations civiles dont des munitions au phosphore blanc».
Aussi, selon Boudjemaâ Souilah, «il fallait voir la première réaction des médias occidentaux mettant en doute sans ambages la version palestinienne, cherchant à disculper l’armée sioniste avec des rhétoriques honteuses. Le matraquage médiatique, la déshumanisation des palestiniens, le fanatisme pro-israélien ne sont pas près de s’arrêter. Les médias occidentaux en font des tonnes et, après cela, ils s’étonnent, sur les plateaux français notamment, que des manifestants se rassemblent pour protester devant les ambassades de France et d’ailleurs. Cette France des droits de l’Homme et, par extension, l’Occident, montrent à visage découvert que cela ne concerne que certains hommes et que les principes sont élastiques et malléables».