Dans le cadre du Partenariat énergétique algéro-allemand, le ministère de l’Énergie et des Mines, avec le ministère fédéral de l’Économie et de la Protection du climat, ainsi que la GIZ, ont co-organisé, ce lundi, la 5e édition de la Journée algéro-allemande de l’énergie sous le thème «Les technologies d’avenir qui nous relient – Energies renouvelables et Hydrogène vert».
Les travaux ont été rehaussés par la participation du ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, et le secrétaire d’État parlementaire du ministère fédéral allemand de l’Économie et de la Protection du climat (BMWK), Stefan Wenzel, ainsi que l’ambassadrice de la République fédérale d’Allemagne Elisabeth Wolbers et le chef de la délégation de l’Union européenne en Algérie, Thomas Eckert.
Dans son discours, Arakb a relevé la nécessité de «mettre en place un partenariat exceptionnel, réel et solide avec l’Allemagne, dans le domaine de l’énergie et des énergies renouvelables, qui va au-delà des échanges commerciaux, tout en s’engageant à renforcer, à promouvoir et à insuffler à cette coopération, la dynamique nécessaire pour réaliser les projets en vue».
Le ministre a souligné, que «depuis sa création en 2015, le Partenariat énergétique algéro-allemand s’est développé et consolidé à travers des échanges de haut niveau, entre les experts des deux pays dans le domaine de l’énergie, offrant un cadre régulier de dialogue sur des sujets d’importance d’intérêts communs, tels que le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, l’hydrogène vert et le gaz naturel, ainsi que le renforcement des capacités dans ces domaines».
Il a déclaré aussi, que «le développement de l’hydrogène vert est l’une des principales priorités du Gouvernement algérien». «Nous sommes convaincus que notre pays possède des qualifications et des capacités immenses, qui lui permettent d’être un acteur-clé dans ce domaine au niveau régional», a-t-il accentué.
Arkab a affirmé, que «l’Algérie vise à faire de l’hydrogène vert un transporteur stratégique, en respectant ses engagements climatiques et son programme de transition énergétique». Ajoutant que «la recherche et l’exploration des matières premières rares et leur production font également partie des axes importants de notre stratégie, en particulier celles utilisées dans les technologies de stockage de l’électricité telles que le lithium, le zinc et les métaux rares».
Dans ce domaine, ajoute le ministre, «une planification complète a été mise en place, allant de l’établissement du cadre réglementaire et institutionnel approprié au développement du capital humain, avec la définition des mesures nécessaires et des sources de financement, en plus de l’activation de la coopération internationale, pour le transfert de la technologie et de l’expertise».
Le même intervenant a également indiqué, qu’«une étude est en cours pour évaluer la possibilité de mener des projets pilotes scientifique, afin de contrôler la chaîne de production de l’hydrogène vert». Parmi ces projets, «figure un projet d’une capacité de 50 mégawatts pour produire de l’hydrogène vert, avec une contribution de 35 millions d’euros, sous forme de don du Gouvernement allemand», annonce le ministre.
«Lancement d’un immense projet de stockage naturel du carbone, d’une valeur de un milliard de dollars»
En outre, Mohamed Arkab a annoncé, que «par l’intermédiaire de Sonatrach, l’Algérie prévoit de lancer un projet massif de stockage naturel de carbone, en plantant 420 millions d’arbres sur une période de 10 ans, avec un investissement estimé à un milliard de dollars».
Arkab a souligné, que «les changements géopolitiques actuels, ainsi que l’adoption de politiques très ambitieuses pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, ont eu un impact majeur sur les marchés et les flux d’énergie, entraînant une baisse des investissements intersectoriels, dans l’industrie pétrolière et gazière. Cela aura certainement un impact sur la demande mondiale croissante en énergie, à l’avenir».
Il a mis en avant, qu’«il est nécessaire de continuer à produire de l’énergie fossile, en particulier le gaz, conformément à des règles strictes, pour réduire l’impact sur les systèmes écologiques. Cela nécessite également d’investir de plus en plus dans les nouvelles énergies renouvelables, pour garantir la sécurité énergétique et la transition énergétique». Affirmant que «cela exige une coopération étroite et un dialogue continu, entre toutes les parties prenantes».
«Les partenariats et la coopération internationale ont joué un rôle important, en particulier le partenariat allemand, et nous nous efforçons de lui donner l’élan nécessaire pour atteindre les objectifs souhaités», a-t-il poursuivi.
«Nous visons à atteindre 30 % d’énergies renouvelables, d’ici 2035»
D’autre part, le premier responsable du secteur de l’énergie a affirmé, que «la politique énergétique repose sur la nationalité, la sécurité énergétique et la transition énergétique, dans le cadre du développement durable, ce qui nécessite la diversification de notre mix énergétique, l’amélioration de l’efficacité énergétique et la rationalisation de la consommation d’énergie».
Ajoutant, qu’«il est également nécessaire de contribuer aux efforts mondiaux, pour préserver l’environnement et lutter contre les changements climatiques».
Dans ce contexte, le ministre a affirmé, que «l’objectif est d’atteindre 30% d’énergies renouvelables dans notre mix énergétique d’ici 2035, grâce à un programme ambitieux de développement des énergies renouvelables, d’une capacité de 15 000 mégawatts, dont 2 000 sont déjà en cours de réalisation».
De plus, il a réaffirmé que «l’Algérie travaille à renforcer son infrastructure de transport d’électricité et à établir un réseau de connexion électrique avec ses voisins, en particulier les pays africains. Elle élabore également une feuille de route, pour exporter l’énergie propre et renouvelable vers ces pays».
A la même occasion, Arkab a invité les partenaires allemands à «participer à ce projet, qui permettra de sécuriser la connexion électrique, au niveau régional et international, ainsi que d’accélérer la transition énergétique et de réduire l’empreinte carbone».
En ce qui concerne la transition énergétique, Arkab a souligné qu’«elle ne signifie pas nécessairement abandonner le gaz naturel, qui est considéré comme un combustible propre et un pont de liaison».
Pour atteindre un développement durable, «l’Algérie a investi massivement dans la prospection pétrolière et gazière, ainsi que dans leur production». «Elle a également travaillé sur le développement de l’infrastructure, pour assurer la sécurité énergétique et contribuer à répondre à la demande mondiale», a-t-il indiqué.
Pour assurer la durabilité de ces investissements, «il était nécessaire d’avoir une vision claire des évolutions de la demande mondiale, et une bonne connaissance des exigences du marché pour répondre de manière fiable, à la demande énergétique à long terme».
En retour, «nous nous engageons également à réduire les émissions de gaz à effet de serre, en mettant en place des mesures et des procédures de suivi et de surveillance des émissions, en collaboration avec nos partenaires nationaux et internationaux», a ajouté le ministre.
«L’Algérie s’engage à réduire ses émissions et le volume de gaz brûlé, d’ici 20230»
Ainsi, «l’Algérie vise à réduire ses émissions de 7 à 22 % d’ici 2030 et à réduire le volume total de gaz brûlé de moins de 1 %», a-t-il déclaré.
Dans ce contexte, Arkab a souligné que «l’Algérie reste ouverte à ses partenaires allemands, pour renforcer la coopération technique et technologique et faire tous les efforts nécessaires, afin de réduire les émissions de méthane en utilisant de manière optimale le méthane récupéré, en le recyclant et en l’exploitant sur le marché intérieur et pour l’exportation».