Traditionnellement célébrée en grande pompe eu égard au rôle qu’elle joue dans la protection des acquis de la Nation face au chant des sirènes et surtout à ses nouvelles responsabilités à l’ère de la numérisation, la Journée nationale de la presse, qui coïncide chaque année avec le du 28 octobre, sera exceptionnellement reportée en raison de la situation dangereuse et tragique en Palestine occupée, notamment dans la ville de Ghaza, et en solidarité avec le peuple palestinien frère dans cette épreuve, selon le communiqué du ministère de la Communication.
Le communiqué du ministère de la Communication, a également indiqué que «la cérémonie de remise du Prix du président de la République du journaliste professionnel dans sa 9e édition est également reportée». Une décision qui se veut une halte de solidarité avec le peuple palestinien et sa résistance face à l’agression sioniste barbare qui se poursuit depuis le 7 octobre.
«Une occasion de saluer le rôle essentiel qu’ont joué les journalistes algériens»
Pour ce qui est de la symbolique que cette journée induit, il est important de souligner que la date du 22 octobre est une journée importante aussi bien pour la corporation que pour les pouvoirs publics car c’est une occasion de saluer le rôle essentiel qu’ont joué les journalistes dans l’histoire de l’Algérie, notamment durant les périodes de crise où ils ont accompli leur mission d’information du public avec objectivité, courage et dévouement.
Et si certains d’entre eux ont fait leur métier au péril de leur vie, cette journée nationale s’avère être une occasion de rappeler que nous ne les oublions pas.
Contacté à ce sujet, le professeur à l’Ecole nationale supérieure de journalisme et des sciences de l’information d’Alger, Belkacem Mostefaoui n’a pas tari d’éloges à l’endroit des journalistes algériens en indiquant : «La Journée nationale de la presse, dont la célébration cette année a du être reportée en soutien à nos frères palestiniens victimes de la barbarie de l’entité sioniste, tient sa symbolique du combat qu’ont toujours mené les journalistes algériens dans des moments aussi bien critiques que triomphaux de notre histoire. Actifs sur plusieurs fronts, ils ont accompagné l’actualité algérienne dans ses tourmentes, ses triomphes et ses engagements pour faire prévaloir le sens de responsabilité.»
«Il existe une volonté très manifeste de la part des pouvoirs publics à travers l’intérêt du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de développer les moyens de communication publics, privés, classiques et modernes», a-t-il ajouté.
«La nouvelle cité médiatique sera un des principaux leviers de la presse»
«La décision du président de la République concernant la création d’une cité médiatique reflète une forte volonté politique de développer le secteur de l’information et de la communication en Algérie», a souligné Belkacem Mostefaoui.
Ce projet, selon notre interlocuteur, «constitue un plus qualitatif aux efforts d’édification de l’Algérie nouvelle qui mise sur l’instauration d’une presse forte, professionnelle et responsable. La nouvelle cité médiatique sera un des principaux leviers de cette presse en assurant un environnement de travail à la pointe de la technologie et en encourageant à la création, l’innovation et le professionnalisme, mais aussi reflète la véritable image de l’Algérie loin de toute dénaturation systématique exercée par certaines parties hostiles».
«De nouvelles responsabilités des médias à l’ère de la technologie»
«Nous sommes en train d’assister à un recul de la presse papier et à une explosion de l’information numérique. C’est pour cette raison que la presse algérienne doit avoir sa place au niveau des réseaux sociaux et que les pouvoirs publics prennent en considération ces changements», a-t-il souligné.
Dans le même contexte, ce dernier, qui estime que la presse algérienne a fait «des pas de géant depuis l’indépendance du pays», a abordé le rôle du journaliste d’aujourd’hui, «au milieu de ces nécessités technologiques», appelant à «la formation et au renouvellement permanent des connaissances vu la rapidité du changement qu’exercent les nouvelles technologies».
Car, a-t-il averti, «notre réalité, notre histoire et notre vision du monde font l’objet de tentatives de réécriture par des médias étrangers». Dans ce contexte, notre interlocuteur n’a pas manqué d’interpeller, en connaissance de cause, les journalistes algériens à «se réapproprier tous ces éléments afin de conserver l’exclusivité nationale».
Et de poursuivre son argumentaire en soulignant le fait selon lequel «il ne faut pas oublier que la plupart des pays du monde ont des médias de référence qui arrivent à capter les grandes plumes, exprimant avec brio les intérêts stratégiques de leurs pays. Raison pour laquelle les journalistes algériens devraient aussi prendre conscience de cet impératif».
«La presse nationale doit inclure la défense des constantes nationales»
Interrogé sur le rôle que doit jouer la presse nationale, notre interlocuteur a répondu : «Hormis l’information proprement dite, le rôle de la presse doit aussi inclure la défense des constantes nationales et de l’identité algérienne dans toutes ses composantes. L’Etat est l’un des piliers sur lequel repose la politique de la presse en Algérie. La défense de la nation est une question fondamentale qui n’est pas à négliger au vu de l’apport assidu et la lutte avec la plume et les idées dans l’amélioration de l’image de l’Algérie à différents niveaux.»
«La transition numérique de la presse écrite est désormais une nécessité»
Pour sa part, Laïd Zeghlami, professeur en sciences de l’information et de la communication à l’université d’Alger, qui soutient mordicus que «la transition numérique de la presse écrite est désormais une nécessité impérieuse au regard de l’évolution de la scène médiatique de par le monde», n’en pense pas moins que «les critères et les normes du service public doivent être revus pour leur adaptation avec les mutations de l’heure et à la lumière de la numérisation tous azimuts que connaît le monde médiatique».
«La prolifération des chaînes de télévision et des sites électroniques ne doit pas occulter les questions du contenu et de la qualité de l’information qui se pose avec acuité», a-t-il mis en exergue en soulignant la nécessité de «sauvegarder les acquis qui constituent l’un des garants de la crédibilité de ce secteur en adoptant une approche associant les professionnels du secteur pour assurer les missions de service public».
«Privilégier la qualité à la quantité»
Sur un autre registre, pour notre interlocuteur, «il est temps d’améliorer le contenu médiatique et de privilégier la qualité à la quantité».
En tout état de cause, le professeur Laïd Zeghlami reste convaincu que «la volonté de bien faire et d’impulser le changement pour apporter des améliorations au paysage médiatique, surtout l’élaboration de textes assez clairs qui embrassent toutes les parties de ce paysage, particulièrement en ce qui concerne l’information électronique, est bien là. Les textes de lois donneront aux sites électroniques un cadre réglementaire pour qu’on les assimile à des journaux pour éviter ainsi la confusion».