Le Conseil des ministres a souligné la nécessité de mettre fin au génocide et à l’épuration ethnique qui continuent de frapper la population de Ghaza depuis dix jours au milieu de coupures d’eau et d’électricité, de blocus et du refus de laisser passer les produits alimentaires et les fournitures médicales.
Le Premier ministre palestinien a déclaré dans son discours en ouverture de la réunion du gouvernement ce lundi, à Ramallah que «l’entité sioniste tue des enfants, sinon que signifie le martyre de plus de 800 enfants et plus de 500 femmes, ciblant également les civils dans le but de les tuer et de les déplacer massivement».
Shtayyeh a souligné que «le peuple palestinien ne quittera pas sa terre, quelles que soient les sacrifices, et qu’il est capable de faire face et de déjouer cette tentative tout comme il a fait échouer de nombreuses tentatives de liquidation et d’enracinement au cours des décennies de lutte passées».
«La communauté internationale, en premier lieu l’administration américaine, doit intervenir d’urgence pour mettre fin à l’agression, assurer la protection des civils et de leurs maisons et empêcher leur déplacement. Les Nations unies doivent aussi assurer la protection de leur personnel, de nombreux d’entre eux ayant été tués», a-t-il ajouté. Il a également mis en garde contre «la poursuite de la confiscation de terres, l’intensification de la colonisation en Cisjordanie et le ciblage des communautés bédouines, considérant cela comme un massacre contre la terre et l’humanité».
Shtayyeh a exprimé «l’espoir que les pays amis, par le biais de leurs ambassadeurs, présenteront des protestations franches contre la destruction, le blocus et le terrorisme des colons, le bombardement de maisons et d’hôpitaux et le meurtre d’innocents et de civils». Il a appelé tous les pays concernés à ouvrir immédiatement des couloirs sécurisés pour l’acheminement de l’aide, le rétablissement des réseaux d’alimentation en eau potable de l’eau et d’électricité et la protection du peuple palestinien.
En ce qui concerne l’aide internationale, le Premier ministre palestinien a appelé «les pays, les organisations de soutien et les individus à faire des dons par le biais des Croissants-Rouges égyptien ou jordanien et, de là, vers le Croissant-Rouge palestinien ou par le biais du compte central ouvert à cet effet auprès de l’Autorité monétaire, à travers le ministère des Waqfs islamiques et par l’intermédiaire de l’UNRWA».
D’autre part, il a affirmé que «le ministère de l’Economie nationale surveille la disponibilité des produits alimentaires en Cisjordanie, assurant qu’il n’y a aucune pénurie, même de carburant et autres».
Guterres appelle l’entité sioniste à autoriser l’entrée de l’aide humanitaire à Ghaza
Pour sa part, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a appelé l’entité sioniste à autoriser l’entrée de l’aide humanitaire à Ghaza. Guterres a déclaré dans un communiqué publié par son bureau que «Ghaza manque d’eau, d’électricité et d’autres fournitures de base».
Il a ajouté que «les stocks de nourriture, de médicaments et de carburant de l’ONU en Egypte, en Jordanie, en Cisjordanie pourraient être expédiés en quelques heures. Les équipes de l’ONU doivent être en mesure d’acheminer ces fournitures dans toutes les parties de la bande de Ghaza en toute sécurité et sans délai».
OCHA : les réserves de carburant dans les hôpitaux de Ghaza suffisent pour seulement 24 heures
Le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a prévenu que les réserves de carburant s’épuiseraient dans tous les hôpitaux de la bande de Ghaza dans 24 heures. Ledit bureau a ajouté dans son rapport quotidien sur la situation dans la bande de Ghaza que l’arrêt des générateurs de secours mettrait en danger la vie de milliers de patients.
La coordinatrice humanitaire des Nations unies dans les territoires palestiniens occupés, Lynn Hastings, a mis en garde dans un communiqué contre la gravité de cette situation «inhumaine» et sans précédent à Ghaza et contre la pénurie de produits de base. Hastings a ajouté que «l’eau dont dispose l’Organisation des Nations Unies pour l’assistance à la population s’épuisera demain ou après-demain au plus tard» et a appelé «à un cessez-le-feu pour des raisons humanitaires».
«Nous pensons que nous n’aurons plus d’eau d’ici lundi ou mardi. L’eau est toujours coupée et nous avons besoin que l’alimentation en eau soit rétabli pour remplir les puits, au moins dans le sud de Ghaza. Cela doit se faire immédiatement» a-t-elle affirmé. «Il s’agit de la perte de notre humanité si la communauté internationale permet que la situation actuelle perdure. Ce à quoi nous assistons actuellement est tout simplement inhumain», a-t-elle déploré.
