Le Centre international de conférences Abdelatif-Rahal à Alger a été le lieu d’un échange fructueux lors du Forum d’affaires algéro-tunisien. L’événement a été marqué par des annonces significatives concernant l’état actuel et les perspectives d’investissement entre l’Algérie et la Tunisie.
Le directeur général de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), Omar Rekkache, a révélé lors de son intervention que «le nombre de projets enregistrés au sein de l’agence avait atteint un impressionnant total de 3 734 projets jusqu’à la fin septembre 2023».
Expliquant que «ces projets, englobant divers secteurs tels que l’industrie, les travaux publics, le transport, l’agriculture, la pêche, les services, le tourisme et la santé, témoignent de l’attractivité croissante de l’Algérie en tant que destination d’investissement».
Rekkache a affirmé que «ces investissements interviennent dans le cadre des grandes réformes économiques entreprises par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, visant à édifier une économie dynamique, forte, résiliente et diversifiée».
Boussiba : «L’Algérie est l’un des marchés les plus importants de la région Afrique et Moyen-Orient»
De son coté, Salah Boussbia, directeur général de la promotion de l’investissement au ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, a souligné que «les opportunités offertes par la nouvelle loi sur l’investissement en Algérie». Il a noté que «le secteur industriel avait attiré plus de la moitié des projets enregistrés grâce à des incitations stratégiques et qu’une révision des systèmes d’acquisition d’équipements d’occasion était en cours pour stimuler la production locale».
Il a indiqué que «le système incitatif a permis au secteur industriel de capter plus de 51 % des projets enregistrés auprès de l’AAPI (entre le 1er novembre 2022 et le 31 juillet 2023)», soulignant «l’adoption de quatre systèmes de soutien pour stimuler la production locale tout en développant la sous-traitance».
Le secteur, poursuit le même intervenant, vise à contribuer à hauteur de 15 % au produit intérieur brut, notant qu’une «révision d’un système particulier permettant l’acquisition de chaînes de production et d’équipements d’occasion est en cours, selon des conditions spécifiques qui combinent les opportunités économiques et la protection de l’outil de production».
Pour ce qui est de l’industrie pharmaceutique, Salah Boussbia a affirmé que «l’Algérie est considérée comme l’un des marchés les plus importants de la région Afrique et Moyen-Orient, après avoir réussi à produire et à couvrir environ 70 % de ses besoins en médicaments et table sur un taux de 75 %».
Il a fait état, dans le même cadre, d’un travail en cours pour organiser les filières industrielles en clusters, afin de renforcer la compétitivité des entreprises publiques, parallèlement à la création de commissions de filières stratégiques entre les secteurs public et privé.
Il a également indiqué que «l’Algérie dispose d’un portefeuille foncier industriel destiné à l’investissement d’une superficie totale de plus de 38.000 hectares, répartis sur 756 zones industrielles et zones d’activités».
Après avoir présenté les indicateurs économiques qui font de l’Algérie un marché important et un pays stratégique pour attirer les investisseurs, Boussbia a formulé le souhait de voir des opportunités de partenariat fructueuses entre les hommes d’affaires algériens et tunisiens dans le cadre du principe gagnant-gagnant.
Le directeur général du commerce extérieur au ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, Samir Derradji, a également souligné, dans son intervention, «l’importance de renforcer les échanges entre l’Algérie et la Tunisie».
«L’Algérie, premier partenaire économique de la Tunisie»
Pour sa part, le directeur général du Centre tunisien de promotion des exportations (CEPEX), Mourad Ben Hassine a indiqué dans une intervention intitulée «Les échanges commerciaux tuniso-algériens : réalité et perspectives», que «l’Algérie était le premier partenaire économique de la Tunisie aux niveaux arabe et africain».
Il a également précisé que «le volume des échanges commerciaux entre les deux pays a augmenté de 58 % au cours des huit premiers mois de 2023, par rapport à la même période de 2022».
Se référant à certains indicateurs d’échanges commerciaux entre les deux pays, Ben Hassine a indiqué que «la Tunisie exporte principalement vers l’Algérie des produits mécaniques et électriques, des produits industriels divers, ainsi que certains produits agricoles, alimentaires et textiles».
L’Algérie exporte vers la Tunisie, ajoute «le même responsable, divers produits industriels à hauteur de 96 %, ainsi que des produits agricoles et des industries mécaniques et électriques».
Le responsable du Centre tunisien a rappelé que son pays a importé de l’Algérie des hydrocarbures gazeux en 2022, représentant «72,49 % de l’ensemble des importations en provenance d’Algérie, de l’énergie électrique à hauteur de 11,51 %, du butane liquéfié à hauteur de 5,89 %, ainsi que de l’ammoniac et des préparations pétrolières».
Ben Hassine a fait état de «67 entreprises algériennes opérant en Tunisie, dont 30 % dans le secteur des services, 23 % dans le textile et l’habillement, 16 % dans les industries alimentaires et 16 % dans les industries mécaniques et électriques».
«42 entreprises tunisiennes opèrent également en Algérie, dont 57 % dans divers secteurs industriels», selon lui.
Ben Hassine a rappelé en outre que «les économies des deux pays sont liées par un accord de commerce préférentiel et par l’accord de libre-échange de la grande zone arabe (Gzale)».