Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé, ce mercredi, à un cessez-le-feu immédiat dans la région du Nagorny Karabakh, où l’Azerbaïdjan a lancé une opération militaire contre les forces séparatistes. Son porte-parole, Stéphane Dujarric, a déclaré que «le secrétaire général appelle de la manière la plus vigoureuse à un arrêt immédiat des combats, à la cessation de l’escalade et au strict respect du cessez-le-feu de 2020 et des principes du droit international humanitaire».
De son coté, le ministère russe de la Défense a annoncé aujourd’hui, que «les forces de maintien de la paix russes avaient évacué plus de 2 000 civils de Karabakh», une région séparatiste peuplée majoritairement d’Arméniens, après le début de l’opération menée par l’Azerbaïdjan, selon l’agence de presse russe TASS.
Un responsable de haut rang de l’administration de Karabakh relevant de l’ethnie arménienne a déclaré aujourd’hui, que «près de 100 personnes avaient été tuées et des centaines d’autres blessées dans la région séparatiste après le lancement par l’Azerbaïdjan de ce qu’il a qualifié de grande guerre». Robin Varadian, l’ancien président du gouvernement de la région séparatiste a déclaré à Reuters depuis Karabakh : «C’est une grande guerre. L’Azerbaïdjan a lancé une opération à grande échelle. C’était essentiellement une opération de nettoyage ethnique. 120.000 personnes risquent de quitter la région pour se réfugier en Arménie.»
Mardi soir, l’Azerbaïdjan a annoncé avoir pris le contrôle de plus de 60 sites arméniens dans le Karabakh, tandis que les séparatistes arméniens ont annoncé l’évacuation de plus de 7.000 personnes. Le ministère des Affaires étrangères arménien a condamné cette vaste agression, la qualifiant de «tentative de nettoyage ethnique.
Aucune force arménienne n’est déployée dans la région, les séparatistes arméniens se battent seuls contre les soldats azerbaïdjanais», a-t-il ajouté. Pour le ministère des Affaires étrangères arménien, «l’Azerbaïdjan a lancé cette nouvelle agression à grande échelle contre le peuple du Nagorny Karabakh dans le but de poursuivre sa politique de nettoyage ethnique».
Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a, quant à lui, appelé «la Russie et les Nations unies à prendre des mesures concernant cette opération militaire». «L’armée arménienne ne participe pas aux combats et la situation est stable le long de la frontière arméno-azerbaïdjanaise», a-t-il affirmé.