Historique a été le discours prononcé, hier mardi, par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à l’occasion de la 78e Assemblée générale (AG) des Nations unies (ONU) à New York, où, il a surtout plaidé en faveur d’un nouvel ordre mondial.
En effet, Palestine, Sahara occidental, réforme du Conseil de sécurité de l’ONU, le conflit opposant la Russie et l’Ukraine, la lutte contre le terrorisme, le rôle de la femme dans l’édification de la paix dans le monde, le Mali et la Libye, comptent parmi les thèmes abordés par le président algérien Tebboune.
Concrètement, selon les spécialistes, Abdelmadjid Tebboune est le quatrième président algérien à prononcer un discours devant l’Assemblée générale de l’ONU où il a prononcé un discours très attendu, et ce pour plusieurs raisons. D’abord parce que Tebboune s’est exprimé en tant que président du plus grand pays d’Afrique, leader dans la lutte antiterroriste et directement concerné par les troubles sécuritaires qui agitent la région du Sahel. Ensuite, Tebboune a pris la parole en tant que chef d’État d’un pays qui présidera à partir de 2024 le Conseil de sécurité de l’ONU.
En réaction à ce discours qui a suscité des applaudissements soutenus de la part des chefs d’Etat participants, le bureau du Conseil de la Nation, sous la présidence de Salah Goudjil a, dans un communiqué de la Chambre haute du Parlement, a salué avec une grande fierté son contenu en indiquant que «le texte du discours qui allie la grandeur des aspirations de l’Algérie à l’éloquence de sa structure, la sincérité et la force de l’argumentation».
«La diplomatie algérienne recherche l’équilibre dans les relations internationales»
En outre, pour le bureau du Conseil de la Nation, «le discours du président de la République a abordé avec conviction la question du renouveau puisqu’il a ravivé la gloire de la diplomatie algérienne dans le concert des nations, et restauré sa réputation faite de positions honorables et par constantes qui la distinguent depuis des décennies, et grâce aux positions honorables de l’Algérie inspirées des valeurs de guerre de libération nationale du 1er Novembre 1954», selon la même source qui précise à ce sujet : «Une diplomatie unique qui recherche l’équilibre dans les relations internationales en adoptant la neutralité positive et en adhérant au principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des pays, à celui de la coexistence pacifique et au principe de non-alignement.»
Et d’ajouter : «Une diplomatie qui plaide pour le règlement des différends par le dialogue et par des moyens pacifiques, et soutient le droit des peuples pour leur autodétermination permanente et inconditionnelle et qui luttent contre le colonialisme et son idéologie odieuse en Palestine, au Sahara occidental et partout dans le monde.»
«La ferme exigence de l’Algérie d’accorder à la Palestine une adhésion à part entière à l’ONU»
«Le discours du président Abdelmadjid Tebboune prononcé à la tribune des Nations unies a mis en exergue son souci de rappeler au monde la ferme exigence de l’Algérie d’accorder à la Palestine une adhésion à part entière à l’ONU», a ajouté le communiqué du Conseil.
C’est ainsi qu’à travers ce discours, le président de la République a affirmé «la légitimité de la position constante et honorable de la diplomatie de notre pays qui suscite la confiance et le respect de la communauté internationale».
Pour le bureau du Conseil de la Nation, «les succès réalisés par la nouvelle Algérie, initiés par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, sont le reflet des succès réalisés sur le plan interne grâce à une politique intérieure courageuse qui a réparé toutes les fractures entre les dirigeants et le peuple algérien en instaurant une nouvelle ère moderne dans laquelle nos dirigeants avisés ont conçu les éléments du renouveau politique et de la réforme économique tout en préservant le caractère social de l’État.»
Cela passe, selon le communiqué par «des stratégies de développement prometteuses basées sur la connaissance, la numérisation, l’innovation, une transition énergétique réfléchie et l’investissement dans des ressources vitales, telles que les programmes de ressources en eau… à la lumière de la participation des jeunes et de l’autonomisation de la femme».
«Des acquis loin d’être faciles dans un environnement international instable en raison des évolutions rapides et des graves défis sécuritaires dans lesquels l’indice de sécurité et de paix a diminué dans de nombreuses régions du monde», a précisé la même source
Et de poursuivre en soulignant que «tous ces défis n’ont fait qu’accroître l’engagement du peuple algérien, sous la conduite éclairée du président Abdelmadjid Tebboune, dans sa volonté et sa détermination d’achever la construction de la nouvelle Algérie, conformément aux engagements du chef de l’Etat».
Aussi, pour le bureau du Conseil de la Nation, «le discours du président de la République, à la tribune de l’ONU, qui a coïncidé avec la commémoration par l’Algérie du 65e anniversaire de la création du Gouvernement provisoire (GPRA) est une nouvelle affirmation du nouveau novembrisme algérien où les droits et libertés sont respectés et préservés, comme il représente son attachement aux principes sur lesquels celui-ci a été fondée», réitérant l’appel du président à «réformer les méthodes de travail de l’ONU pour adapter ses objectifs à une réalité internationale changeante».
«Notre pays adopte une approche qui s’oppose au colonialisme sous toutes ses formes»
Comme il considère que «le discours du président souligne la détermination de notre pays à poursuivre les efforts pour réaliser ces objectifs en faveur des peuples, en particulier des peuples arabes et africains, dans le cadre de son mandat de membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU pour la période 2024-2025 ainsi que sa participation au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU pour la période 2023-2025», note la source parlementaire.
«Notre pays adopte une approche diplomatique qui s’oppose au colonialisme sous toutes ses formes, soutient les droits des peuples à l’autodétermination au nom de la souveraineté pour une vie libre et digne, en consacrant ses efforts en direction d’un monde multipolaire plus équilibré et équitable», conclut le communiqué du bureau du Conseil de la Nation, réuni sous la présidence de Salah Goudjil.
Contacté à ce sujet, ce mercredi, l’expert en questions sécuritaires, Benameur Bendjana a indiqué que «le discours du président de la République, Abdelmadjid Tebboune à la tribune des Nations unies, constitue un véritable plaidoyer pour les causes justes à travers le monde en soulignant que l’Algérie, à travers sa diplomatie, ne les abandonnera jamais poursuivant à ce sujet qu’«avec courage et détermination, le président Tebboune a appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités concernant les questions palestinienne et sahraouie tout en appelant la Cour de justice internationale à jouer son rôle et en interpellant l’ONU».
«L’Algérie, à travers son président de la République est une voix écoutée avec une grande attention»
Il faut également retenir de ce discours, selon notre interlocuteur, «l’acte inédit du président Tebboune en appelant à la tenue d’une Assemblée générale extraordinaire de l’ONU pour accorder à la Palestine la qualité de membre à part entière».
C’est ainsi que pour l’expert, «l’Algérie, à travers son président de la République, Abdelmadjid Tebboune, est une voix écoutée avec une grande attention, car à travers ses positions immuables, ses propositions mûries et ses actions diplomatiques reconnues, l’Algérie est réellement une voie et une voix de sagesse. Rien qu’en matière de paix et de sécurité internationale, l’Algérie n’a jamais dévié de sa ligne doctrinale assumée en faveur du multilatéralisme et de la résolution des conflits par les voies non violentes, diplomatiques et sans ingérence des forces étrangères», indiquant : «Ce ne sont pas que des déclarations d’intention mais des faits avérés sur le terrain. À chaque crise régionale ou mondiale, elle a prouvé que sa lecture sereine des crises politiques et sécuritaires sont les plus sages et les moins dommageables.»
«L’Histoire retiendra toujours la position sage et inconditionnelle de l’Algérie et son opposition farouche contre l’intervention des forces étrangères et ses alertes répétées concernant la Libye, la Syrie et plus récemment le Niger», dit-il.
Toujours au sujet de ce discours historique du président Tebboune à l’occasion de la 78e Assemblée générale des Nations unies à New York, l’expert Bendjana a estimé qu’«en défenseur du continent africain dans sa globalité, le chef de l’Etat a tenu à souligner que l’Algérie ne lésinera sur aucun effort pour soutenir le développement et la lutte contre le terrorisme en Afrique».
«En adoptant ce profil de défenseur également de la région sahélo-saharienne, du Monde arabe ainsi que de la paix et de la sécurité dans le monde, le président Tebboune a donné déjà un avant-goût du rôle que l’Algérie compte jouer à partir de janvier 2024 en tant que membre non permanent au sein du Conseil de sécurité de l’ONU», a-t-il mis en exergue.
«L’Algérie ne lésinera sur aucun effort pour soutenir la lutte contre le terrorisme en Afrique»
Pour notre interlocuteur, «le président de la République a, avec courage, évoqué avec instance la colonisation du Sahara occidental par le Maroc qu’il a surnommé la dernière colonie africaine où il a indiqué que l’Algérie aspire à une solution pour la dernière colonie et que soit organisé un référendum conformément au plan des Nations unies de 1991 et approuvé par les deux parties».
«L’Algérie qui s’est toujours positionnée en faveur des grandes causes justes, nobles et de tous les peuples opprimés qui luttent vaillamment pour leur souveraineté, au premier rang desquels figurent les Palestiniens et les Sahraouis, aspire également à en finir avec l’injustice historique qui a touché le continent africain, en mettant à disposition sa riche expérience en matière de médiation et de promotion du règlement pacifique des conflits», a-t-il conclu.
«Le président a accordé une large place à la question du respect et la promotion des droits de l’Homme»
De son côté, le Pr Zoheir Bouamama, enseignant en relations internationales, est allé dans le même sens au sujet du discours du président Tebboune à l’ONU en affirmant qu’«en dehors des questions régionales et internationales, le président a accordé une large place à la question du respect et la promotion des droits de l’Homme qu’il conspire comme étant une pierre angulaire», ajoutant que «le courage du président Abdelmadjid Tebboune a été également matérialisé lorsqu’il a, entre autres, fustigé toute intervention militaire extérieure au Niger tout en soutenant le rétablissement de l’ordre constitutionnel dans ce pays par des moyens spécifiques», soulignant «le rejet de l’Algérie du recours à la force et son refus catégorique d’une intervention militaire étrangère».