La pauvreté fait des ravages parmi les enfants et la pandémie de Covid-19 a fortement ralenti la lutte contre ce phénomène, et 333 millions d’enfants vivent en situation d’extrême pauvreté dans le monde, selon un rapport de l’UNICEF, le Fonds des Nations unies pour l’enfance, et de la Banque mondiale publié, mercredi.
Ainsi, 1 enfant sur 6 vit avec moins de 2,15 dollars par jour (1,99 euro), selon le rapport de l’agence internationale, qui souligne que, sans les perturbations liées à la pandémie de Covid-19, 30 millions d’enfants auraient pu être sortis de la pauvreté.
«Bien que le nombre des enfants vivant avec moins de 2,15 dollars par jour ait diminué de 383 à 333 millions, soit 13 %, entre 2013 et 2022, l’impact économique de la pandémie de Covid-19 a causé un retard dans les progrès réalisés en près de trois ans», a précisé l’UNICEF, pour qui celui qui est âgé de moins de 18 ans est un enfant.
40 % des jeunes sont touchés en Afrique subsaharienne
«Les crises aggravées dues aux conséquences de la pandémie de Covid-19, aux conflits, au changement climatique et aux chocs économiques ont bloqué les progrès et laissé des millions d’enfants dans une pauvreté extrême», a déclaré la directrice générale de l’UNICEF, Catherine Russell. «Un monde dans lequel 333 millions d’enfants vivent dans une pauvreté extrême et sont privés non seulement de leurs besoins fondamentaux, mais aussi de dignité, d’opportunités ou d’espoir, est tout simplement intolérable», a-t-elle souligné. L’extrême pauvreté concerne même 40 % des enfants en Afrique subsaharienne, le pourcentage le plus élevé au monde.
Contrairement aux autres régions de la planète, qui ont toutes enregistré ces dernières années un déclin de la pauvreté infantile, l’Afrique subsaharienne l’a vu grimper, poussée par une croissance démographique rapide, la pandémie de Covid-19 et les catastrophes liées au climat. De manière plus globale, l’UNICEF constate que les enfants sont particulièrement exposés à l’extrême pauvreté. Ils pèsent un tiers de la population mondiale mais représentent la moitié des personnes subissant cette situation économique.La Banque mondiale et l’UNICEF ont appelé les pays à donner la priorité à la lutte contre la pauvreté des enfants et à adopter une série de mesures, notamment l’expansion des programmes universels d’allocations familiales. «Nous ne pouvons pas laisser tomber ces enfants aujourd’hui», a lancé Luis Felipe Lopez-Calva, directeur de la Banque mondiale chargé des questions de pauvreté et d’équité. «Mettre fin à la pauvreté des enfants est un devoir politique», a-t-il ajouté.
Les conclusions de ce rapport semblent éloigner l’objectif ambitieux que s’était fixé l’ONU, à savoir éradiquer l’extrême pauvreté des enfants d’ici à 2030.