Le rôle moteur de la microélectronique dans l’innovation technologique et industrielle et, par ricochet, dans l’essor économique du pays n’est plus à démontrer dans la mesure où il détermine la compétitivité des entreprises dans tous les secteurs d’activité.
De même que pour son caractère central et vital dans l’économie, particulièrement dans l’économie numérique sous toutes ses formes. C’est pourquoi les capacités institutionnelles et les compétences opérationnelles algériennes devraient être développées dans le secteur pour être le moteur d’un avenir prometteur, et l’Algérie possède les potentiels pour ce faire. De plus, cet objectif ne peut être atteint sans l’intégration participative de l’université dans son environnement et sa mise en relation avec les entreprises économiques. Pour abréger, il est notoirement établi aujourd’hui que la microélectronique est devenue un secteur central de l’économie nationale.
Aujourd’hui, selon les experts en la matière, aucun secteur industriel ne peut être assez compétitif sans l’emploi de composants microélectroniques avancés. Ces derniers sont à l’origine de l’introduction de nouvelles fonctions toujours plus performantes et de réduction de coûts. La microélectronique constitue donc un vecteur déterminant de l’innovation technologique et industrielle.
«Les technologies de pointe constituent des leviers essentiels de croissance économique»
Pour l’expert en technologie et en système numérique, Nassim Louchani, «les technologies de pointe constituent des leviers essentiels de croissance économique mondiale sur lesquels reposent toutes les technologies actuelles et à venir. Pour l’Algérie, celles-ci pourraient servir de leviers stratégiques potentiels qui permettraient de voir apparaître des politiques ayant de meilleures chances de provoquer le développement national, économique et social. Elles doivent être cependant adaptées au contexte national spécifique et au contexte international en tant qu’instruments pour relever le défi que constitue la transition vers une société de la connaissance».
«La rapidité de l’évolution des technologies est un des traits les plus saillants de notre époque. Les progrès technologiques rapides enregistrés, rendus possibles par l’élargissement et l’approfondissement des connaissances dans des domaines souvent situés aux frontières des disciplines scientifiques et traditionnelles, se manifestent dans des technologies dites de pointe. En somme, elles ne sont pas seulement de plus en plus utilisées dans les produits et les services, mais constituent aussi la base des techniques de production de pointe sur lesquelles se fonde la compétitivité économique», a-t-il ajouté.
Interrogé sur ce que l’Algérie pourrait gagner en se lançant dans cette entreprise, notre interlocuteur a répondu : «Notre pays, l’Algérie, devrait prendre comme exemple cette stratégie de développement industriel global pour laquelle il dispose déjà d’un tissu industriel tels que les industries agroalimentaire, des matériaux de construction et du bâtiment, métallurgique, mécanique, électriques et électronique, chimique et énergétique et l’adapter et l’actualiser pour définir les objectifs et les priorités de la recherche technologique et des services scientifiques et technologiques en fonction des domaines spécifiques, soigneusement ciblés et choisis, et sur la base desquels reposera la stratégie comme une condition nécessaire à l’innovation technologique et à l’entrepreneuriat technique.
On verra ainsi qu’un processus dynamique et autonome de développement industriel peut être mis en route dans certains créneaux essentiels et que ce processus devrait ultérieurement avoir des effets d’entraînement et de mobilisation dans des domaines plus larges.»
«L’Algérie a les moyens de devenir un acteur de la microélectronique»
Pour sa part, l’expert économique Abdelkader Kourini épouse la même thèse selon laquelle «il est nécessaire pour l’Algérie de devenir un acteur de la microélectronique en tant qu’alternative stratégique pour le développement économique hors hydrocarbures, de contribuer au développement et à la mise en œuvre d’un modèle économique productif moins dépendant des exportations d’hydrocarbures et d’encourager l’exploitation des ressources locales».
«La stratégie nationale de développement de la microélectronique répond aux récentes orientations politiques et stratégiques de l’Algérie qui vise à faire de la recherche scientifique, de l’innovation technologique et de l’économie de la connaissance des leviers du développement socioéconomique», a-t-il ajouté. Et de souligner «l’impérative conjugaison des efforts de tous les acteurs pour concrétiser cette stratégie». Il a également mis en avant «la nécessité de jeter des passerelles entre l’Université et les sociétés économiques et placer les préoccupations de ces dernières au centre des intérêts de l’Université et vice-versa».
Se voulant précis, Kourini a ajouté : «La microélectronique est une spécialité du domaine de l’électronique qui s’intéresse à l’étude et à la fabrication de puces électroniques et de composants à l’échelle micrométrique. À l’échelle nanométrique, cette réduction amène à parler désormais de nanoélectronique, qui est une évolution logique de la microélectronique.
Les systèmes informatiques, les systèmes embarqués, les systèmes automatiques… reposent sur deux piliers : la microélectronique et les logiciels. Les logiciels permettent à ces systèmes d’accomplir des tâches et la microélectronique fournit des plateformes matérielles sur lesquelles s’exécutent les logiciels. Les puces sont au cœur des TIC, c’est-à-dire cet ensemble d’outils et de ressources technologiques permettant la transmission, l’enregistrement, le partage ou l’échange des informations, notamment les ordinateurs, Internet, les technologies et les appareils de diffusion en direct et la téléphonie.»
«Créer des startups dans le domaine de la microélectronique, une nécessité»
Concernant principalement le rôle prépondérant de la microélectronique dans l’essor économique du pays, notre interlocuteur a indiqué : «L’Algérie doit s’y engager en fonction de son génie, de ses moyens et de ses besoins. De plus, confrontés à une explosion de l’information scientifique et technologique, provenant non seulement de disciplines scientifiques au sens universitaire du terme mais concernant aussi les systèmes de production, les managers responsables du développement technologique des secteurs productifs des économies algériennes se doivent de maîtriser cette information afin d’opérer des choix judicieux et efficaces.»
Notre interlocuteur n’a pas manqué de mettre l’accent sur «la nécessaire promotion de la coopération scientifique et de s’inspirer de l’expérience des compétences algériennes dans le domaine de la microélectronique afin de parvenir à élaborer une stratégie nationale et développer la recherche dans ce domaine». «La création de startups en Algérie, notamment dans le domaine de la microélectronique, afin de développer l’économie nationale et enrichir le tissu industriel est une nécessité», a-t-il insisté.
Pour conclure, l’expert économique Abdelkader Kourini a indiqué que «la microélectronique et les technologies de pointe ne doivent pas nous laisser indifférents. Il faut tirer le maximum de profit des nouvelles possibilités et opportunités qui sont à notre portée et à la mesure de notre potentiel. Notre pays, pourvu de ressources minérales et énergétiques et surtout de ressources humaines aussi bien locales qu’expatriées, devrait songer à élaborer une stratégie nationale de développement sur la base des domaines scientifiques et technologiques spécifiques clés comme condition nécessaire à l’innovation technologique et à l’entrepreneuriat technique, préalable à la croissance et économique et à la création d’emplois».