Dans un monde de plus en plus interconnecté, les liaisons aériennes directes jouent un rôle prépondérant dans le renforcement des relations internationales, la coopération économique et la compréhension culturelle.
L’annonce de lancement d’une ligne aérienne directe entre l’Algérie et l’Afrique du Sud ouvre une nouvelle ère de possibilités stratégiques et économiques pour ces deux nations distinctes, mais unies par l’ambition de renforcer leurs liens bilatéraux. Le ministre des Finances Laaziz Faïd a indiqué, lundi dernier à partir de Johannesbourg, que «cette ligne n’est pas seulement un moyen de transport entre deux pays, mais un symbole fort à même d’élargir les champs d’entente entre deux pays frères». Rappelant la profondeur des relations historiques établies entre l’Algérie et l’Afrique du Sud, le ministre a estimé que cette ligne «se veut un prolongement des bonnes relations de fraternité les deux pays et revêt une dimension stratégique en ce qu’elle reliera le nord de l’Afrique à son extrême sud».
El Houari Tigharsi : «L’Algérie s’engage dans une nouvelle ère passionnante dans le domaine du transport aérien»
«Il est tout à fait probable que le lancement d’une ligne aérienne directe entre l’Algérie et l’Afrique du Sud aura un impact significatif sur les relations stratégiques et économiques entre les deux pays», nous a déclaré El Houari Tigharsi, expert en économie lors d’un appel téléphonique.
L’expert et membre de la commission des finances e l’APN nous a indiqué que «les liaisons aériennes directes offrent généralement des avantages considérables en termes de connectivité et de facilitation des échanges, ce qui peut renforcer les liens entre les nations concernées».
Pour Tigharsi, «une liaison aérienne directe faciliterait le déplacement des hommes d’affaires, des investisseurs et des touristes entre les deux pays. Cela favoriserait les rencontres de personnes, les négociations commerciales et les collaborations économiques, ce qui pourrait conduire à une augmentation des échanges commerciaux bilatéraux».
Et d’ajouter dans la même optique que «l’Algérie s’engage dans une nouvelle ère passionnante dans le domaine du transport aérien avec des aspirations économiques et régionales qui s’étendent bien au-delà des horizons immédiats». «De plus le récent lancement d’une nouvelle ligne aérienne n’est que le point de départ d’une série d’initiatives ambitieuses visant à dynamiser l’économie du pays tout en renforçant les liens avec ses voisins africains», a souligné Tigharsi.
Aussi, l’analyste économique a indiqué que «le gouvernement algérien ne se contente pas de mettre en place de nouvelles liaisons aériennes, il vise à faire de l’Algérie une zone de transit spéciale. Cette vision inclut la région de Tamanrasset, envisagée comme un carrefour stratégique pour faciliter les échanges entre l’Algérie et d’autres pays, en particulier l’Afrique du Sud.
Cette perspective prometteuse devrait favoriser le développement des relations économiques et commerciales entre les deux nations». «Le transport aérien est un catalyseur clé pour encourager les interactions commerciales et touristiques», a souligné l’expert.
Développement du secteur touristique
Sur le plan touristique, selon El Houari Tighrasi, «l’Algérie espère tirer profit de cette initiative pour accroître la mobilité des voyageurs tant au sein du pays qu’entre l’Algérie et l’Afrique du Sud. Le potentiel touristique de la région pourrait ainsi être pleinement exploité, renforçant les économies des deux pays». «Une liaison aérienne directe pourrait stimuler le tourisme entre l’Algérie et l’Afrique du Sud, en permettant aux voyageurs de découvrir les attractions culturelles, historiques et naturelles de chaque pays. Cela pourrait avoir un impact positif sur les industries du tourisme et de l’hospitalité», a indiqué à Maghreb Info l’expert en économie.
En termes de commerce, «cette nouvelle liaison aérienne stimulera les échanges bilatéraux entre l’Algérie et l’Afrique du Sud», nous a aussi indiqué notre introducteur en soulignant que «cette initiative devrait également permettre d’explorer les capacités de production et les matières premières disponibles des deux parties, ouvrant ainsi la voie à des partenariats économiques fructueux».
«Le commerce intra-Algérie-Afrique du Sud est une étape cruciale pour diversifier les échanges commerciaux et réduire la dépendance vis-à-vis des pays européens et asiatiques. Cependant, ce projet va bien au-delà du commerce et du tourisme. Les investissements jouent un rôle essentiel dans la création d’une économie dynamique et diversifiée. En exploitant les compétences et les ressources nationales, l’Algérie espère attirer des investissements étrangers en provenance d’Afrique du Sud», a-t-il ajouté. Pour notre expert, «grâce à l’utilisation des technologies de pointe développées en Afrique du Sud, ces investissements pourraient être réinvestis dans le pays, favorisant une croissance économique durable».
Le modèle d’intégration économique régionale suscite également un grand enthousiasme
En somme, selon notre interlocuteur, «l’Algérie, tout en aspirant à renforcer ses liens avec l’Afrique du Sud, envisage également des démarches similaires avec des pays tels que le Sénégal, l’Egypte, le Nigeria et l’Ethiopie. La collaboration interafricaine est vue comme une opportunité majeure pour réduire les coûts d’importation et stimuler les échanges commerciaux au sein du continent, diminuant ainsi la dépendance vis-à-vis des partenaires commerciaux européens et asiatiques».
Pour conclure, l’expert a souligné que «l’Algérie affiche une vision ambitieuse dans le domaine du transport aérien avec des dimensions économiques et régionales profondes. Le développement de nouvelles liaisons aériennes et la promotion de relations économiques solides avec l’Afrique du Sud sont au cœur de cette initiative. Cette approche holistique, axée sur le commerce, le tourisme et les investissements, ouvre la voie à un avenir économique prometteur pour l’Algérie et ses partenaires africains».
Abdelkader Slimani : «Cette nouvelle ligne renforcera la position économique de l’Algérie aux niveaux régional et international»
Pour sa part, l’économiste Abdelkader Slimani a affirmé à Maghreb Info que «l’Algérie entend porter le nombre de ses exportations hors hydrocarbures à plus de 13 milliards de dollars, sachant que les inter-échanges entre l’Algérie et l’Afrique sont très faibles, de l’ordre de 5% environ».
«L’Algérie s’est lancée dans une ambitieuse quête de diversification économique en visant à augmenter ses exportations non pétrolières à plus de 13 milliards de dollars. Une initiative qui pourrait marquer un tournant décisif dans l’économie du pays, d’autant plus que les échanges commerciaux entre l’Algérie et le reste de l’Afrique demeurent sous-exploités, ne représentant que près de 5% des transactions totales», a-t-il souligné.
Et d’ajouter que «pour atteindre cet objectif, l’Algérie mise sur le renforcement de ses liaisons aériennes avec le continent africain, ce qui pourrait non seulement stimuler les investissements, mais aussi renforcer sa position économique aux niveaux régional et international». Pour notre interlocuteur «l’ouverture de nouvelles lignes aériennes telles que celles avec le Niger et la Mauritanie s’inscrit dans une stratégie plus large visant à faire de l’Algérie un véritable hub économique et commercial. Les investisseurs étrangers manifestant un intérêt croissant pour le marché africain, l’Algérie pourrait jouer un rôle de plateforme de transit et de passerelle vers le reste du continent. Cette initiative n’est pas seulement un pari sur l’expansion économique, mais aussi sur l’intégration régionale et l’élargissement des horizons pour les entreprises algériennes».
Le potentiel de cette démarche s’étend bien au-delà de l’aspect économique
Par ailleurs, notre expert a aussi affirmé qu’«en envisageant la transformation des aéroports de Tamanrasset, El Oued et Tindouf en centres de transit, l’Algérie s’ouvrira à des flux commerciaux et logistiques accrus. Ce développement aérien pourrait fortifier les frontières du pays et favoriser son adhésion au groupe des BRICS, tout en renforçant sa base économique centrée sur le transport et la logistique». Cependant, il est important de souligner que «la réussite de cette entreprise repose sur plusieurs piliers essentiels. La stabilité politique demeure un facteur primordial garantissant un environnement favorable aux affaires et aux investissements. De plus, la simplification des procédures administratives et douanières sera cruciale pour faciliter les échanges commerciaux et encourager les flux d’investissements», a-t-il souligné.
Aussi, selon Slimani, «les infrastructures aéroportuaires, un maillon crucial de la chaîne, doivent être modernisées et améliorées pour répondre aux besoins croissants du transport aérien et de la logistique. La qualité des services offerts aux voyageurs et aux entreprises jouera un rôle majeur dans l’attractivité de l’Algérie en tant que plateforme de transit». «L’ouverture d’une ligne aérienne directe entre l’Algérie et l’Afrique du Sud, par exemple, pourrait ouvrir de nouvelles perspectives stratégiques et économiques entre les deux nations. Ces échanges renforcés contribueraient à renforcer les liens bilatéraux et à élargir les horizons commerciaux des deux pays», a-t-il estimé.
En somme, l’Algérie se trouve à un moment décisif de son histoire économique, cherchant à diversifier ses sources de revenus et à s’ouvrir davantage au marché africain. Les efforts en cours pour renforcer les liaisons aériennes avec d’autres pays du continent sont prometteurs, mais le succès de cette entreprise repose sur des fondations solides : stabilité politique, facilitation administrative, qualité des infrastructures. Si ces éléments convergent harmonieusement, l’Algérie pourrait réellement devenir un acteur majeur dans le commerce et les investissements en Afrique, bénéficiant mutuellement de la dynamique économique du continent.