Pour consolider la base économique de l’Algérie et aspirer à être parmi les grandes puissances économiques mondiales, les pouvoirs publics ont lancé au début de l’année un énorme chantier de projets d’investissements dans les secteurs névralgiques.
Des projets qui, une fois entrés en phase de production, permettront à l’Algérie de se positionner sur le nouvel échiquier économique mondial qui se dessine. Que ce soit pour les énergies renouvelables, les mines, l’agriculture, les travaux publics ou les transports, il faut admettre que l’Algérie est en train de se métamorphoser.
Rien que pour le secteur minier, l’année en cours est marquée par la signature d’importants contrats d’exploitation de gisements miniers avec la Chine d’une valeur de 7 milliards de dollars pour des recettes annuelles de près de 2 milliards de dollars.
Pour le programme des énergies renouvelables actualisé, il consiste à installer une puissance d’origine renouvelable de l’ordre de 22.000 MW à l’horizon 2030 pour le marché national, avec le maintien de l’option de l’exportation comme objectif stratégique
Il faut souligner également l’intérêt que vouent les pouvoirs publics pour les transports, en général, et le transport ferroviaire, en particulier, dès lors que ce secteur névralgique verra la création de nouvelles liaisons et lignes ferroviaires et l’entretien du réseau existant afin de jouer un rôle dans la relance économique prometteuse du pays.
A côté de cela, la création d’un hub aérien dans la région du Hoggar est certainement un des plus grands projets qui sera lancé en Algérie. Cette plateforme aéroportuaire sera réalisée en collaboration avec des spécialistes et des experts pour accéder au marché africain et exploiter la conjoncture économique mondiale par l’ouverture de nouvelles lignes, notamment vers les Amériques et l’Afrique
«Les infrastructures ferroviaires, le grand chantier»
Abderrahmane Hadef, un expert en économie, a indiqué au sujet des projets ambitieux et des perspectives prometteuses pour le développement de l’économie nationale que «l’Algérie, sous la conduite éclairée du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, est en phase de passer d’un simple marché à un pays d’investissement et de production et ce, dans divers domaines structurants de la sphère économique».
«Après deux années de réformes et de révision du cadre législatif, on passe aujourd’hui à l’étape de la mise en œuvre. Ces projet de transformation économique engagés par l’Algérie ont porté déjà leurs fruits au niveau national et à l’étranger avec un redéploiement du pays sur la scène internationale», a-t-il souligné. Pour ne citer que le secteur des transports auquel l’Etat accorde une importance vitale, Abderrahmane Hadef a indiqué que «l’Algérie dispose d’un ambitieux programme de développement des infrastructures ferroviaires.
L’Anesrif gère plus de 300 contrats de marchés et de conventions avec plus de 39 entreprises nationales et 59 étrangères pour réaliser un réseau de 2.300 km qui est en cours de travaux. Elle compte 5.650 km de nouvelles lignes, qui sont en cours d’étude, dont 750 km de signalisation et 4.230 km d’étude d’électrification».
«L’Algérie dispose d’importantes capacités en énergies renouvelables»
Concernant les énergies renouvelables, un autre secteur stratégique pour la relance de l’économie nationale, notre interlocuteur a indiqué que «l’Algérie dispose d’importantes capacités en énergies renouvelables, ce qui est une excellente nouvelle pour l’avenir énergétique du pays». «La nouvelle autoroute de l’énergie sud-nord ouvre la voie aux énergies renouvelables et permettra de transporter des quantités plus importantes d’énergie, en particulier les énergies renouvelables», a-t-il ajouté.
«L’appel d’offre des 2.000 MW qui doivent être concrétisés incessamment est une autre étape importante pour le développement des énergies renouvelables dans le pays. Avec ces initiatives, l’Algérie est sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs en matière d’énergies renouvelables et pour assurer un avenir énergétique durable», a-t-il souligné avec la certitude que l’Algérie entre de plain pied dans le développement économique.
Pour sa part, l’analyste économiste et universitaire Ahmed El-Hidouci se veut formel. «Les importantes mesures déployées par l’Algérie afin d’amorcer le décollage économique suite à la volonté du président de la République de faire en sorte que 2023 soit l’année économique par excellence sont en train de se concrétiser sur le terrain», a-t-il affirmé.
«Les transports et les travaux publics, des bases fondamentales pour amorcer le décollage économique»
Interrogé sur le volet des transports, qui constituent le moteur de développement, notre interlocuteur a répondu : «L’importance vitale que revêt le projet de route Tindouf-Zouerate dans les secteurs des transports et des travaux publics est inestimable d’autant qu’il permettra aux opérateurs algériens d’accéder aux marchés africains et de renforcer la coopération bilatérale dans le domaine.»
Les infrastructures ferroviaires, entre autres, sont pour notre interlocuteur «une des bases fondamentales pour amorcer un décollage économique». À ce sujet, El-Hidouci est catégorique : «Le réseau ferroviaire national devra atteindre une longueur de 6.500 km dans les trois prochaines années.
Estimé actuellement à 4.200 km, ce réseau, qui constitue un moyen des plus importants pour le développement du transport de personnes et de marchandises, est, ainsi, appelé à être renforcé dans le cadre du programme du ministère des travaux publics. L’objectif à long terme est de porter ce réseau à 12.500 km.» Aussi, selon notre interlocuteur, «tous les ports algériens seront reliés à l’autoroute est-ouest et au réseau ferroviaire dans le cadre de projets de connexion entre les différents sites et infrastructures de base du pays».
«Les réseaux ferroviaire et autoroutier revêtent un caractère stratégique et visent à faciliter l’acheminement des marchandises des ports algériens vers les pays africains voisins et de la région, notamment le Mali, le Niger, la Mauritanie, le Tchad, le Nigeria…», a-t-il conclu.
«L’agriculture pour assurer l’autosuffisance alimentaire»
L’un des grands projets prioritaires de l’Algérie afin de diversifier son économie est incontestablement l’agriculture et, par ricochet, l’autosuffisance alimentaire, un secteur plus que névralgique qui jouit de la part des pouvoirs publics d’une attention particulière.
Pour davantage d’éclaircissements, l’expert en économie Kamel Kheffache a indiqué à ce sujet que «l’Algérie accorde un internet particulier à son agriculture et n’ignore point que le développement agricole est synonyme d’essor économique pour un pays de la taille d’un continent».
En effet, pour ce dernier, «l’Algérie dispose de vastes superficies agricoles de la taille d’un continent, qui lui permettent d’augmenter la production et d’atteindre l’autosuffisance en divers produits agricoles stratégiques et non stratégiques et réduire ainsi la facture d’importation. Atteindre l’autosuffisance dans le domaine agricole et alimentaire nécessite des mécanismes d’accompagnement». À ce titre, notre interlocuteur a tenu à indiquer que «l’extension des terres destinées à la production de céréales et à la culture des fourrages rendra l’Algérie autosuffisante en ces matières de base pour l’alimentation humaine et animale».
Mais, selon lui, «un accompagnement continu par les autorités en charge du secteur agricole est aussi important pour atteindre cet objectif». Or, pour cet économiste, «il n’est pas possible d’atteindre le stade de l’autosuffisance en une année seulement. Cet objectif passe par étapes : la première année, il est possible d’augmenter la production jusqu’à 50%, l’année suivante à 70 % et ainsi de suite».
Dans le même contexte, Kheffache a souligné «l’importance d’introduire les différentes technologies modernes utilisées actuellement dans le domaine agricole par les pays développés. Sans ces technologies modernes et sans l’accompagnement et le soutien de l’Etat et des ingénieurs agronomes, l’extension des terres agricoles ne sera pas d’une grande utilité.
Il n’est pas possible d’atteindre l’autosuffisance en s’appuyant sur les méthodes agricoles traditionnelles». Aussi, a précisé notre interlocuteur, «il faut impérativement employer la technologie et les méthodes modernes dans l’agriculture, les compétences et les connaissances, ce qui ne peut être réalisée qu’à travers la réhabilitation des instituts et des écoles supérieures d’agronomie afin d’assurer une production de qualité en quantité suffisante».
