Les récentes révélations évoquées lors de l’émission «Grand Angle» diffusée, ce mercredi, sur Ifrikya FM ont jeté une lumière crue sur les tensions en augmentation au Sahel. Le Dr Ahmed Bensaada, chercheur et écrivain affilié à l’École polytechnique de Montréal, a suscité l’attention en confirmant des informations conflictuelles entourant une demande de la France auprès des autorités algériennes.
Bien que l’Etat-major français ait catégoriquement nié toute démarche visant à obtenir une autorisation pour le survol de l’espace aérien algérien par des avions militaires français, les propos du Dr Bensaada suggèrent le contraire, «alimentant ainsi les spéculations sur une possible intervention militaire de la France au Niger».
Les détails fournis par le Dr Bensaada sont frappants dans leur précision. La demande controversée concernait précisément quatre avions militaires et un avion ravitailleur. Cette spécificité soulève des inquiétudes quant à la nature et à l’étendue d’une telle opération, évoquant la possibilité d’une attaque militaire contre le Niger. L’importance de cette révélation est renforcée par le contexte géopolitique : le Niger partage près de 1 000 kilomètres de frontières avec l’Algérie, un facteur qui ne peut être ignoré en évaluant les implications potentielles d’une telle action.
Le Dr Bensaada met en avant un point critique : Le Niger, malgré sa richesse en ressources naturelles, demeure l’un des pays les plus pauvres au monde. Il fournit un pourcentage substantiel de l’uranium utilisé dans les centrales nucléaires françaises, qui génèrent une proportion significative de l’énergie électrique en France. Pourtant, le taux d’électrification au Niger reste étonnamment bas, à seulement 17%.
Cette disparité économique soulève des questions essentielles sur les relations entre les nations et les conséquences de telles inégalités.
Les conséquences potentielles d’une intervention militaire suscitent également des préoccupations sérieuses. Le Dr Bensaada souligne les risques d’aggravation de la pauvreté au Niger, ainsi que le risque d’accroître les flux de réfugiés déjà présents dans la région.
De plus, une telle intervention pourrait jouer involontairement en faveur des groupes terroristes qui sévissent dans la région, comme l’Aqmi et Boko Haram. La situation complexe au Sahel, avec son instabilité déjà palpable, souligne «l’importance de la prudence dans toute action militaire envisagée».
Un journaliste spécialiste des affaires internationales à un quotidien national francophone, a apporté une perspective élargie à cette discussion. Il caractérise la région du Sahel comme un «arc de crise», un ensemble de pays touchés par des crises multiples et interconnectées.
Cette zone s’étend de la Somalie au Sénégal, englobant des nations telles que le Soudan, le Tchad, le Mali et le Niger. L’intervention militaire, en tant qu’étincelle potentiellement inflammatoire, pourrait déclencher une série d’événements incontrôlables qui mettraient toute la région en péril.