Les chefs d’état-major des pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se disent prêts à intervenir contre la junte au Niger tout en assurant que l’option militaire sera «la dernière sur la table».
En face, le Mali et le Burkina Faso ont annoncé qu’une opération contre Niamey serait assimilée à une «déclaration de guerre» à leur encontre. Abdel-Fatau Musah, commissaire aux affaires politiques, de paix et de sécurité de la CEDEAO) a annoncé que «les ministres de la Défense des pays de l’Afrique de l’Ouest ont élaboré un plan pour une intervention militaire potentielle au Niger si les dirigeants du coup d’Etat ne se retirent pas».
Musah a ajouté à la suite d’une réunion régionale à Abuja que «le regroupement n’allait pas révéler aux instigateurs du coup d’Etat quand et où le coup serait porté, une décision qui sera prise par les chefs d’Etat».
À Abuja, capitale du Nigeria, les chefs d’état-major des pays de la CEDEAO ont conclu trois jours de réunion en annonçant que les contours d’«une éventuelle intervention militaire» contre la junte nigérienne ont été «définis». «Les ressources nécessaires sont mobilisées, mais aussi la manière et le moment où nous allons déployer la force», a précisé le commissaire chargé des affaires politiques et de la sécurité, Abdel-Fatau Musah. Une source militaire a affirmé que «près de 50.000 soldats pourraient être mobilisés pour cette opération», un nombre considéré comme «plausible» par plusieurs experts.
Ce nombre correspond à celui des soldats que l’armée nigérienne pourrait mobiliser en 2025, selon les projections qu’avait faites le gouvernement. Plusieurs pays comme le Nigeria, le Sénégal et la Côte d’Ivoire ont d’ores et déjà confirmé leur participation à cette force. Le Tchad, qui n’est pas membre de la CEDEAO, mais dont le président Mahamat Idriss Déby a tenté une médiation au lendemain du coup d’Etat, a annoncé qu’il n’y participerait pas.