Il y a 78 ans, alors que la France fêtait la victoire des Alliés contre le nazisme, son armée massacrait à Sétif, Guelma, Kherrata et dans d’autres villes des milliers d’Algériens sortis manifester pour une Algérie libre et indépendante, un crime contre l’humanité qui reste toujours impuni. Pour la mémoire, beaucoup d’historiens nationaux et étrangers ont eu à relever que la répression était aveugle, c’était un grand massacre.
Pour sa part, Kamel Beniaïche, auteur du livre Massacres du 8 mai 1945 en Algérie, la vérité mystifiée, présenté lundi dernier à Alger lors d’une rencontre organisée par l’association Mechaâl Al-Chahid, il est surtout question de mettre la lumière sur de nouveaux faits consignant des détails effroyables de ces massacres.
Le livre de 412 pages et 16 chapitres met en avant les résultats d’une enquête menée pendant des années par l’auteur, qui s’est rendu dans plusieurs régions du pays et recueilli de nombreux témoignages de victimes et de leurs proches. L’auteur a précisé que les manifestations du 8 mai 1945 «ont touché la plupart des régions d’Algérie et n’étaient pas limitées seulement à Sétif, Guelma et Kherrata».
Il a souligné, dans ce sens, que ces massacres étaient «un coup monté contre le peuple algérien sans défense pour l’empêcher de recouvrer sa liberté et son indépendance». Affirmant que l’armée française «avait utilisé toutes sortes d’armes à l’époque pour réprimer les manifestations pacifiques, telles que les bombes et les avions, ce qui a fait plusieurs morts, dépassant de loin le nombre publié qui est de 45.000 chouhada, l’écrivain dénonce dans son ouvrage «les tentatives de la France d’aliéner l’histoire afin de se blanchir et de fuir sa responsabilité concernant les crimes odieux commis tout au long de la période coloniale».
L’auteur a indiqué que ce livre était «le fruit d’une recherche qui a duré des années et qui compte beaucoup de faits qui n’ont pas été abordés auparavant par les historiens, à savoir la question des orphelins et les vastes opérations de pillage d’argent, de bétail et de bijoux, mais aussi l’usage d’avions et de navires de guerre pour l’extermination des habitants», les fosses communes également, et «mêmes les puits et les oueds qui regorgeaient de cadavres d’innocents sans défense de différents âges. Des familles entières ont été exterminées à cette époque».