Les questions relatives à la protection du patrimoine manuscrit qu’abrite les khizanate (bibliothèques traditionnelles) à Adrar suscitent l’intérêt des connaisseurs et des chercheurs universitaires soucieux de préserver ce trésor plusieurs fois séculaire.
C’est pourquoi, en application des instructions du président de la République de protéger le patrimoine culturel algérien et de préserver la mémoire nationale et avec le suivi de la ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, le Centre national des manuscrits d’Adrar a organisé une campagne de sensibilisation au niveau des palais ouest de la wilaya. Une équipe composée de cadres du centre, d’agents de la Protection civile et d’agents de l’inspection des Douanes algériennes a visité les ksour de Tamentit et de Baabdallah, où se trouvent des coffres-forts contenant des manuscrits historiques.
Ce fut aussi une occasion de vérifier l’état des coffres-forts avec leurs propriétaires afin de leur prodiguer des conseils et des instructions concernant les mécanismes de protection contre les incendies et la manière de les gérer, ainsi que les moyens de lutter contre le phénomène de vol et de contrebande de patrimoine culturel hors du pays.
Les experts en la matière ont également montré les techniques de conservation des manuscrits à l’intérieur des coffres-forts en termes de manipulation, de rangement et de stockage et de protection contre les facteurs naturels.
De leur côté, les propriétaires des coffres-forts ont apprécié cette campagne de sensibilisation, qui confirme l’ampleur de l’acuité de l’Etat algérien sur la nécessité de préserver le patrimoine culturel de diverses formes d’extinction ou de perte et la mobilisation pour préserver la mémoire nationale.
Baptisée ville babylonienne, Tamentit, située au sud d’Adrar, à 1.600 km d’Alger, repose sur des trésors inestimables. Elle est réputée pour ses khizanate qui recèlent d’anciens manuscrits d’une immense valeur. La khizana de Sid El Bekri, penseur et fondateur de la zaouïa de la confrérie El Bikria en l’an 1043 de l’hégire (1646), fait aussi office d’école coranique fréquentée anciennement par des apprenants africains venant de pays subsahariens. Aujourd’hui, ce sont 440 élèves entre internes et externes qui viennent y parfaire leur initiation théologique. Cette khizana s’enorgueillit de posséder l’un des plus anciens manuscrits de la région datant du Xe siècle.