Les Insurtechs peuvent constituer des leviers importants pour développer l’assurance et des solutions adaptées pour réussir le défi de la digitalisation, ont souligné des experts et des professionnels du secteur.
En effet, «les Insurtech sont des startups qui se servent de la technologie pour révolutionner le secteur des assurances. Elles tirent ainsi profit de l’image dépassée des compagnies d’assurance existantes pour proposer de nouveaux produits. Il existe aujourd’hui des incubateurs d’entreprises dédiés aux Insurtech et certaines grandes entreprises qui collaborent avec ces startups pour améliorer leurs offres».
De par le monde, les Insurtech proposent des solutions axées notamment sur la conception de nouveaux produits et tarifs, la distribution pour digitaliser les métiers d’agent d’assurance et de courtage, et la gestion, d’amont en aval, des processus de souscription, de comptabilité et de remboursement des sinistres.
Pour Mokhtar Naouri, expert consultant en assurances, le potentiel d’opportunités pour ces startups est «très grand», notamment sur les segments des services d’assurances, soulignant que «beaucoup de compagnies d’assurances sont suffisamment outillées pour lancer leurs propres insurtech».
L’ex-PDG de Cash assurances a déclaré à l’APS que sont concernées «toutes les compagnies d’assurances qui possèdent des systèmes d’information performants notamment pour permettre les prestations en ligne, comme la souscription, l’enregistrement des sinistres, le traitement des sinistres, l’expertise, la constitution et la consultation par le client de son dossier sinistre et le règlement du sinistre».
Il relève qu’«il existe plusieurs startups qui opèrent déjà sur le marché et nombreux autres en projet qui essaient de nouer des partenariats pour la gestion des bases de données, la gestion des sinistres, la création de plateformes digitales… le chantier est très vaste».
Interrogé sur le processus de digitalisation du marché et des services d’assurances, Naouri estime qu’il «est relativement lent», soulignant, néanmoins, qu’il pourra aller plus vite, «lorsque l’on verra sur le marché la première compagnie 100% digitale, par le fait de l’imitation dans un secteur très concurrentiel».
Hakim Soufi appelle à la digitalisation du secteur des assurances en urgence
Pour sa part, le P-DG de la compagnie d’assurances MacirVie, Mohamed Hakim Soufi, a insisté pour que «le processus de digitalisation du secteur des assurances connaisse une accélération urgente, en faisant appel aux compétences algériennes».
Il relève qu’«il existe déjà en Algérie plusieurs startups qui sont l’avenir du secteur des Insurtech en Algérie et qui sont capables de relever le défi de la digitalisation et porter très haut les couleurs de notre pays au niveau local, au Maghreb et sur le continent».
Dans un marché assurantiel digitalisé, ajoute Soufi, «les insurtech sont de véritables sociétés d’assurances qui ont recours à la technologie pour apporter une nouvelle façon d’interagir avec les clients, de commercialiser les produits d’assurances et de gérer les processus de souscriptions, d’expertise, de gestion des sinistres et, enfin, de remboursement des sinistres».
Soulignant que les compagnies d’assurances, de même que «les startups du secteur sont suffisamment outillées pour se lancer dans ce créneau, le P-DG de MacirVie appelle à la mise en place d’un statut juridique spécifique aux insurtech».