La crise soudanaise est entrée, ce dimanche, dans une nouvelle vague de combats malgré les avertissements internationaux selon lesquels le pays pourrait connaître une crise humanitaire majeure.
Des millions de civils continuent de souffrir à Khartoum et dans la région du Darfour à cause de la guerre qui fait rage entre l’armée et les Forces de soutien rapide, les efforts diplomatiques n’ayant jusqu’à présent pas réussi à trouver une issue. Des avions de guerre et des mitrailleuses ont de nouveau secoué à Khartoum samedi dernier.
Selon les Nations unies, un million et demi de Soudanais ont quitté la capitale depuis que la guerre a éclaté le 15 avril entre l’armée dirigée par Abdel Fattah al-Burhan et les Forces de soutien rapide dirigées par Mohamed Hamdan Dagalo.
Les Forces de soutien rapide ont accusé l’armée soudanaise d’avoir bombardé plusieurs quartiers résidentiels de Khartoum et de Khartoum-Nord avec de l’artillerie et des avions. Dans un communiqué des Forces de soutien rapide il est indiqué que «les quartiers de Shambat ont été soumis à de lourds bombardements aveugles à l’artillerie lourde, qui ont blessé un certain nombre de citoyens et détruit des maisons».
«Les avions de l’armée ont également bombardé un certain nombre de quartiers résidentiels au sud de Khartoum, tuant et blessant des dizaines de civils», selon le communiqué. Des sources médiatiques soudanaises ont rapporté que «20 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées à la suite des combats entre l’armée et les Forces de soutien rapide à Nyala, dans l’Etat du Darfour-Sud».
L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a déclaré que «la crise actuelle au Soudan a exacerbé l’état d’insécurité alimentaire et que la faim devrait augmenter considérablement dans tout le pays à l’approche de la saison sèche habituelle qui s’étend de juin à septembre».
L’organisation internationale a ajouté qu’elle avait besoin «d’un montant de 95 millions de dollars américains pour pouvoir sauver environ 15 millions de personnes en fournissant aux agriculteurs des semences et du matériel agricole, en protégeant les troupeaux et en reconstituant leurs ressources».
La FAO a souligné que «la crise actuelle au Soudan est survenue à un moment critique pour les millions de personnes qui dépendent de l’agriculture pour s’alimenter, en plus des difficultés dans l’acheminement des biens humanitaires à travers les frontières internationales».