L’Algérie, à l’instar de tous les pays qui considèrent que le don du sang est un acte hautement civilisationnel et à portée humanitaire, célébrera aujourd’hui la Journée mondiale du don du sang en mettant l’accent sur l’importance et la régularité de ce geste qui sauve des vies, notamment les patients en besoin à vie de transfusion.
Cette année particulièrement, la célébration de la Journée mondiale du don de sang a été confiée à l’Algérie par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sous le slogan «Sang, plasma : partageons la vie, donnons souvent». Ce sera, donc, une opportunité de mettre en exergue le rôle que peut jouer chaque individu en accomplissant cet acte précieux de don du sang de sorte que tous ceux qui en ont besoin puissent recevoir un traitement en temps opportun. Quant aux objectifs retenus pour 2023, il s’agit notamment de rendre hommage aux donneurs de sang, d’encourager les personnes en bonne santé, de donner du sang régulièrement et de souligner le rôle essentiel de dons volontaires réguliers et non rémunérés en sang et en plasma.
«Les donneurs de sang n’ont jamais hésité à répondre à l’appel des malades»
Sur le plan national, il est important de mettre en exergue le fait selon lequel les donneurs de sang n’ont jamais hésité à répondre à l’appel des malades en besoin de transfusions et que leur mobilisation, en coordination avec les structures spécialisées, a assuré un approvisionnement suffisant et sécurisé.
Pour davantage de précisions quant à cette question, nous avons joint lundi dernier le président de la Fédération nationale des donneurs de sang et secrétaire général de la Fédération international des organisations de donneurs de sang (FIODS), Dr Abdelmalek Sayah. A ce propos, notre interlocuteur nous a indiqué que «le citoyen n’est pas assez sensibilisé malgré les efforts de la fédération et les appels incessants à travers les médias nationaux. Certes, nos appels ont des échos, mais pas celui que nous attendons». «Aujourd’hui, on retrouve même des enfants en bas âge atteints de plusieurs pathologies alors que leurs frêles corps ne fabriquent pas assez de globules rouges. Nous sommes obligés de procéder à une perfusion périodique pour leur éviter la mort. Malheureusement, l’indisponibilité du sang complique les choses», a-t-il ajouté.
«Donner son sang est la meilleure aumône qu’on peut faire à un patient»
Aussi pour Dr Sayah, «le même problème se pose au niveau des maternités où des femmes en couche font des hémorragies sévères qui mettent en péril leur vie et celle de leurs bébés. A ces populations s’ajoutent les victimes de l’hécatombe routière et des accidents domestiques dont les bilans sont lourds chaque jour. Pour cela, nous lançons un appel à la population âgée de 18 à 65 ans pour se rapprocher des établissements hospitaliers ou les clinomobiles et offrir leur sang».
Pour lui, «c’est la meilleure aumône qu’on peut donner à un patient drapé dans son lit d’hôpital. Pour les hommes, ils peuvent faire jusqu’à 4 dons par an. Les femmes, quant à elles, peuvent effectuer trois prélèvements. Le citoyen doit savoir que le geste est sécurisé, le matériel utilisé est stérilisé et est à usage unique. Donc, il n’existe aucun danger ou risque. Le donneur de sang a cette chance de sauver des vies sans distinction de races, de religions, ni de pays. En plus, il a droit à un bilan sérologique gratuit, une carte de groupage et, bien sûr, une récompense divine. Nous comptons beaucoup sur la générosité des Algériens pour répondre massivement à notre appel».
«Les membres de la fédération sont tous des volontaires»
Interrogé sur le programme d’action de la Fédération nationale des donneurs de sang, Dr Abdelmalek Sayah a répondu : «Notre programme met en exergue la sensibilisation. Nous continuons à œuvrer pour l’amélioration des moyens matériels des associations de wilaya pour avoir un maximum de donneurs de sang. Les membres de la fédération sont tous des volontaires qui vivent avec leur pension de retraite. Nous sommes peinés quand des familles de malades nous sollicitent pour ramener des donneurs sans pouvoir répondre à leurs cris de détresse avec les volontaires qui n’arrivent pas à faire des prélèvements pour la simple et unique raison que les centres de transfusion sanguine (CTS), après une certaine heure, sont fermés. C’est pourquoi nous demandons la création d’une cellule de prélèvement de sang en dehors des horaires d’ouverture des CTS.»
Pour conclure, notre interlocuteur a insisté sur le fait que «le processus de don de sang revêt une très grande importance dans le cadre du développement du système de santé de l’Algérie et de la promotion des services de santé».
Et d’ajouter : «Grâce à la mobilisation citoyenne et avec la participation de tous les acteurs, notamment la Fédération algérienne des donneurs de sang, les médias et les affiliés des services de la transfusion sanguine, l’Algérie a pu fournir, sécuriser et assurer un stock sûr et répondre aux besoins des patients. Ceci démontre clairement un engagement sans précédent envers le devoir de mobilisation.»
A cette occasion, il a tenu à saluer tous les donneurs de sang et ceux qui ont contribué à la consolidation de la culture du don de sang dans notre pays. Aussi, il s’est félicité de la proposition faite par le premier responsable de la FIODS et le remercie pour la confiance qu’il accorde à l’Algérie, assurant de «la disponibilité des pouvoirs publics à faire de cet événement international un succès».
«La pratique du don de sang chez nous est une manifestation de générosité»
Pour sa part, le professeur Mustapha Khiati, président de la Forem, est allé dans le même sens en indiquant à ce sujet que «la pratique du don de sang en Algérie n’est qu’une manifestation de la générosité de l’Algérien». En outre, pour le Pr Khiati, «l’Algérien est convaincu qu’un don de sang peut sauver une vie humaine». Raison pour laquelle notre interlocuteur a affirmé que «le citoyen algérien, quel que soit son statut, adhère spontanément à ces opérations de don de sang, conscient que cela n’arrive pas qu’aux autres».
Par ailleurs, le professeur a mis en exergue le fait selon lequel «il est d’utilité publique que les campagnes de sensibilisation pour le don de sang à travers le pays doivent être pérennes et non occasionnelles afin d’arriver à l’instauration au sein de la société algérienne d’une véritable culture du don de sang. C’est un moyen efficace d’assurer la disponibilité de plaquettes de sang tout le temps et en tout lieu».
«Plus de 1.000 poches de sang ont été collectées cette année à travers le pays»
Il est également important de souligner, selon le Pr Mustapha Khiati, que «la mobilisation des donneurs lors de la célébration de la Journée mondiale du don de sang de l’année dernière a permis de collecter plus de 1.000 poches de sang à travers le territoire national».
Il est aussi important de savoir que, pour donner son sang, il faut être en bonne santé, peser plus de 50 kilogrammes, être âgé de 18 à 70 ans et espacer chaque don d’au moins huit semaines.