La ville de Constantine abrite, les 28 et 29 mai, les travaux de la 1re Conférence scientifique sur la sécurité alimentaire dans le monde arabe, afin d’examiner les propositions et projets communs qui pourraient permettre de faire face aux défis qui menacent la sécurité alimentaire dans la région.
Cette conférence, organisée à l’Ecole nationale supérieure de biotechnologie (ENSB), permettra de coordonner les efforts, les capacités scientifiques communes et de tirer profit des expériences, en vue de proposer des projets de recherches innovants communs, réalisables à moyen terme, pour pouvoir faire face aux défis menaçant la sécurité alimentaire dans la région arabe.
Elle s’articulera autour de quatre thèmes, à savoir les «Ressources en eau conventionnelles et non conventionnelles en tant que déterminants naturels de la sécurité hydrique», «L’agriculture dans le contexte du changement climatique», «Le stockage de poisson et la pisciculture dans les barrages, les rivières et les lacs» et «La biotechnologie et la technologie alimentaire».
A l’ouverture des travaux de cette importante conférence, le directeur général de l’Organisation arabe pour le développement agricole (OADA), le Pr Ibrahim Adam Ahmed Al-Dakhiri, a souligné «la nécessité d’adopter une vision prospective précise de la sécurité alimentaire au cours des dix prochaines années, afin de faire face aux transformations contemporaines et défis dans ce domaine», soulignant «l’importance pour les pays arabes de déployer des efforts inlassables pour renforcer la sécurité alimentaire dans la région, à travers une coopération étroite et des efforts concertés, étant donné que la question de la sécurité alimentaire est devenue une arme économique importante qui permet d’atteindre une indépendance totale dans la production alimentaire, notamment agricole».
Poursuivant son argumentaire, le Pr Al-Dakhiri a ajouté : «Les différentes crises que le monde a traversées, récemment, comme les pandémies du Coronavirus et la guerre d’Ukraine, ont eu des conséquences qui ont entraîné une augmentation des prix des matières premières, des coûts de production, du transport des marchandises, des coûts d’assurance et les chaînes de production et ont ainsi affecté les prix des denrées alimentaires sur les marchés mondiaux et la fluctuation de l’offre des principales ressources, compte tenu de la croissance démographique et de l’incapacité de la production à suivre le rythme de cette augmentation.»
C’est pourquoi, le même responsable a souligné «l’intensification de la coopération avec les partenaires appelant au développement des organisations arabes et internationales, en particulier le Centre arabe d’études des zones arides et des terres arides (ACSAD), pour relever les défis du monde arabe tels que l’élimination de la faim, assurer l’accès à une alimentation permanente et surmonter l’état d’instabilité dans plusieurs pays arabes, en plus de faire face à la rareté des ressources naturelles et à la nécessité de promouvoir la durabilité agricole et le développement de la recherche et des technologies dirigées vers ce domaine».
En outre, le même intervenant a estimé que «la sécurité alimentaire est une responsabilité partagée et ne relève pas de certains pays arabes seulement».
Par conséquent, selon lui, «il est nécessaire d’activer les échanges à divers niveaux de la recherche scientifique et civile, pour faire face aux multiples conséquences et risques, exploiter les technologies modernes et la recherche scientifique, ainsi que promouvoir le dialogue et la coopération entre les pays arabes».
Pour la précision, cette réunion fait office de concrétisation des résultats du Sommet arabe tenu en novembre dernier à Alger ainsi qu’un attachement à la ferme volonté des dirigeants arabes qui ont pris conscience de la gravité des transformations contemporaines qui menacent la sécurité alimentaire arabe.
Il est à noter que cette manifestation, qui se tient à l’initiative de l’ENSB (université Constantine 3), s’est ouverte en présence du wali de Constantine, Abdelkhalek Sayouda, des autorités locales, du directeur général des pays arabes au ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Noureddine Khendoudi, du directeur général du Centre arabe pour l’étude des zones arides et des terres sèches (ACSAD), Nasreddine Obeïd, et du directeur général de l’Organisation arabe pour le développement agricole.