De par sa proximité avec le Maroc, cet eldorado de la drogue, l’Algérie, qui fut un pays de transit, fait face aujourd’hui à une grande invasion des drogues de différentes formes, entre autres le cannabis traité, les psychotropes, la cocaïne, l’héroïne, et bien d’autres types de drogues de synthèse.
Selon le professeur Djamel Eddine Nibouche, Chef de service de cardiologie au CHU Parnet d’Alger, qui s’exprimait, ce mardi, sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio nationale : «L’invasion des drogues qui se répandent dans notre pays, intoxiquant nos jeunes et nos enfants, est inquiétante et constitue une sérieuse menace.»
«Aujourd’hui, nous lançons un cri d’alarme, car nous enregistrons de plus en plus de décès causés par des intoxications liées à des surdoses de drogues mélangées et toxiques, dont l’origine et la composition restent inconnues, puisqu’elles sont fabriquées par des laboratoires clandestins et introduites illégalement à travers les frontières», a -t-il fait savoir pour pointer du doigt ce fléau dévastateur qui vise à «détruire le pays», selon lui .
En outre, au vu de l’extrême danger encouru par les jeunes, le Professeur Nibouche a tenu à préciser que «l’introduction de ces drogues suit une stratégie planifiée et bien étudiée visant à détruire le pays», a-t-il affirmé.
C’est pourquoi, il appelle à «l’implication des parents et de la société civile dans la lutte contre ce fléau qui menace l’Algérie, notamment par la création de comités de quartier dont la mission sera de sensibiliser les jeunes et de dénoncer les dealers».
Pour rappel, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad, avait affirmé au mois d’avril dernier que «l’Algérie était visée à travers les drogues et fait face à une guerre menée par son voisin de l’ouest».
S’exprimant lors d’une plénière à l’Assemblée nationale populaire (APN) consacrée aux questions orales, il avait insisté, dans ce sens, sur la nécessité «d’affronter cette guerre avec tous les moyens, à travers l’association de tous les secteurs et organes spécialisés ainsi que la société civile».