La commission de l’agriculture, de la pêche et de la protection de l’environnement à l’Assemblée populaire nationale (APN) a organisé, ce lundi, une journée parlementaire sur «le rôle de la banque de semences dans la réalisation de l’autosuffisance et de la sécurité alimentaire durable».
Abdelhafid Henni, ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, a évoqué lors de son intervention le rôle de la Banque nationale de semences dans la réalisation de l’autosuffisance et la garantie d’une sécurité alimentaire durable.
Henni a affirmé que «l’Etat attache une grande importance au secteur de l’agriculture et du développement rural, considéré comme un moteur principal de la croissance économique et du développement social au regard des enjeux économiques et sociaux qui nous imposent une lourde responsabilité face aux défis de l’alimentation, la sécurité et le renforcement de la diversification économique». «Le secteur de l’agriculture contribue aujourd’hui avec plus de 14,7 % du produit national brut (PIB), et compte plus du quart de la population active, soit trois (03) millions de travailleurs», a-t-il affirmé. «Au cours de l’année 2022, la valeur de la production agricole s’est élevée à 4,550 milliards de dinars, contre 3,500 milliards de dinars en 2021, soit une augmentation de 38 %», a-t-il souligné. A propos du taux de couverture des besoins alimentaires par la production nationale, selon le responsable du secteur, il a atteint 75 %.
Par ailleurs, Henni a précisé que «son département a mis en place une banque de semences au niveau du Centre national de contrôle et de certification (CNCC) des semences et plants, un outil essentiel pour renforcer la sécurité alimentaire et la souveraineté nationale à travers la préservation et l’utilisation durable de la biodiversité agricole et la mise à disposition de semences et de variétés adaptables aux changements climatiques et résistantes aux maladies, afin de faire face aux défis actuels liés notamment au changement climatique». «La banque des semences représente également une base pour la construction des différents pôles de semences nationales», a-t-il ajouté.
Le ministre a rappelé lors de son intervention que «cette banque a été inaugurée le 11 août 2022 par le Premier ministre et compte une capacité de stockage de 6.000 races pour différents peuples, et contient actuellement 4.015 entrées pour le volet végétal (céréales, légumineuses, légumes, plantes industrielles, forêts arbres, aromatiques et médicinaux) et le volet animal (vaches, moutons, chèvres, chevaux) et ses ressources génétiques ont été fournies et continuent d’être fournies régulièrement par les producteurs et les instituts affiliés à la filière».
La Banque des semences, garante d’une sécurité alimentaire durable
Henni a consacré une part de son intervention au rôle de la banque des semences qui, selon lui, «préserve les semences des changements induits par l’homme, le climat et l’érosion génétique car elles sont considérées comme une ressource vitale nécessaire et jouent un rôle fondamental dans le développement durable de l’agriculture et celui des régions à travers leur utilisation directe ou par leur introduction dans la sélection et l’amélioration pour assurer la sécurité alimentaire. La banque des semences constitue aussi un patrimoine de races et de variétés locales, qui doit être transmis aux générations futures pour relever les principaux défis liés aux changements climatiques et aux facteurs biologiques nocifs». «Le rôle de cette banque est de conserver les semences à court et moyen termes d’espèces rares et menacées qui seront régénérées pour obtenir des quantités suffisantes pour la réintroduction dans leur milieu d’origine, en plus de maintenir la viabilité biologique et l’intégrité génétique des lots de semences pendant le stockage», a-t-il ajouté.
De plus, le ministre a affirmé que «la banque de semences assure la coordination et le suivi des chantiers des collections vivantes situées au niveau des stations des instituts affiliés au ministère de l’Agriculture et du Développement rural». «La banque nationale des semences constitue également le premier socle de la plateforme nationale des ressources génétiques agricoles et alimentaires. Pour des raisons pratiques et de sécurité, cinq à six banques spécialisées seront implantées dans des régions de l’intérieur du pays, et un duplicata sera conservé à la banque nationale de gènes au niveau de l’Institut national de la recherche agronomique (INRAA), qui dispose d’une capacité de stockage de 80.000 souches et entrera en service durant le second semestre 2023 et dont l’inauguration est prévue le 05 juillet».
A la fin de son intervention, Henni a précisé que «cette banque et ses activités structurantes permettront la création d’un dynamisme scientifique, technologique et économique aux niveaux national, régional et international».