Sept dossiers de sites et vestiges historiques à Bechar seront prochainement classés au registre local du patrimoine matériel, selon des sources locales reprises par les médias. «La commission locale intersectorielle spécialisée va procéder au classement au registre local du patrimoine culturel matériel de la wilaya des vieux ksour d’Ouled Aayad (Abadla), Boukaïs et Lahmar et la mosquée du ksar de Bechar, l’une des plus anciennes dans la région de la Saoura, ainsi que les sites et vestiges historiques d’El Mnasba et Chabka», a indiqué le coordinateur du patrimoine culturel matériel et immatériel au niveau de la même direction, Hamid Nougal.
«Ces deux derniers sites, récemment découverts à travers la commune de Kenadsa (18 km au sud de Bechar), renferment plusieurs pierres portant des inscriptions en tifinagh datant, selon les premières expertises, de la préhistoire au premier millénaire avant J-C et plusieurs dessins et gravures rupestres des espèces des éléphantidés, bovidés et rhinocérotidés», a-t-il précisé.
«Dès leur classement au registre du patrimoine culturel matériel local, ces sites et espaces historiques seront également proposés au classement au patrimoine culturel matériel national», a ajouté le même responsable. Une fois inscrits sur la liste du patrimoine local et national, ces biens culturels, d’une grande importance pour la connaissance de l’histoire de la wilaya et du pays, feront l’objet d’un suivi pour leur conservation et leur gestion et une protection par tous les instruments juridiques prévus par la loi, a-t-il poursuivi.
Par ailleurs, Hamid Nougal a fait état de l’inscription sur la liste indicative de la banque des données du secteur de la culture et des arts de plusieurs autres expressions artistiques traditionnelles relevant du patrimoine immatériel local, entre autres les danses Houbi et Haydouss, la danse et la musique Diwane, la musique de luth Fondou, la danse Karkabou, le chant religieux traditionnel Hadra et la musique et le chant Maya.
Il est à noter que les récentes découvertes de sites de gravures rupestres dans la région de Béni-Ounif (110 km du chef-lieu de wilaya) ne viennent, en fait, qu’enrichir le patrimoine matériel et immatériel de la wilaya, qui compte ainsi plus de 500 sites historiques, archéologiques et architecturaux officiellement recensés par la Direction de la culture. Cette dernière vient d’engager une réflexion quant à la relance des missions assignées au Comité pour l’inscription au registre local (CIRL) du patrimoine matériel et immatériel de la région. Une entreprise qui intervient en vue de redynamiser les activités de cette instance, composée principalement d’acteurs et d’intervenants dans le domaine culturel, en l’occurrence les associations culturelles, les services des corps constitués (Gendarmerie et Sûreté nationales et Douanes algériennes) chargés de la protection du patrimoine et, bien entendu, des volontaires de la société civile.
Un travail qui vise à préserver et à protéger le patrimoine historique et culturel de la région de Béchar, qui joue un rôle important dans la compréhension de l’histoire de la wilaya et du pays. En classant ces sites et ces vestiges, le gouvernement algérien souligne l’importance de préserver le patrimoine matériel et immatériel de la région pour les générations futures.
Il est important de savoir que Béchar et toute la vallée de la Saoura sont connues pour receler plusieurs sites archéologiques et historiques, dont la renommée a dépassé les frontières territoriales de la région, des sites classés au patrimoine national architectural, à l’exemple des ksour de Kenadsa, Taghit et Béni-Abbès, et au patrimoine local architectural historique, comme ceux de Béni-Ounif, Mougheul et Kerzaz. Témoins millénaires de l’habitat saharien, ces ksour reflètent d’abord l’art architectural des premiers habitants de la région dans la construction de leurs habitations avec des matériaux répondant aux spécificités géographiques, climatiques et sociales de l’époque.
Partie intégrante du patrimoine matériel et immatériel de cette région du pays en tant que facteur de valorisation historique et culturelle, ces espaces contribuent amplement à un développement touristique intégré et durable. Entre sites et monuments, stations de gravures rupestres, vieux ksour, ces endroits permettent, entre autres, de témoigner de la présence humaine à Béchar depuis la préhistoire. Entre Kerzaz et Béni-Abbès au sud, Marhouma recèle de prestigieux vestiges datant de plusieurs centaines de millions d’années à ras le sol. Le ksar de Kerzaz (330 km au sud de Béchar), réputé par la zaouïa du saint patron Sidi Ahmed Ben Moussa, a su s’imposer comme une ville sainte.