Le Pr Ilyes Akhamouk, chef de service des maladies infectieuses au niveau de l’Etablissement public hospitalier de Tamanrasset, a appelé à «agir vite» avec des mesures incitatives pour freiner la fuite des médecins vers l’étranger.
Selon lui, «la multiplication des offres d’emploi à l’étranger, particulièrement l’augmentation à 2700 des postes de médecins ouverts aux étrangers par la France, inquiète et fait craindre une nouvelle saignée du personnel médical algérien».
S’exprimant, ce lundi, sur les ondes de la chaîne III de la radio algérienne, le professeur a déclaré qu’«en dépit de l’amélioration des conditions globales de travail dans les établissements hospitaliers, le manque de moyens et de prise en charge démotivent nos médecins dans la plupart des villes algériennes».
Et d’ajouter: «A l’Intérieur du pays, nous avons un manque de moyens techniques. Des radiologues ne veulent pas travailler dans certaines villes, à cause de l’absence d’IRM. Car travailler des années durant sans matériel, c’est perdre sa formation.»
Evoquant le sujet du paludisme, l’intervenant a insisté, particulièrement, sur «la nécessité d’élaborer une stratégie pour inciter les médecins à s’installer dans les wilayas du sud et frontalières où le risque de réémergence des maladies infectieuses importées n’est pas à écarter».
D’après lui, avec le réchauffement climatique et l’instabilité politique au Sahel, des maladies tropicales risquent de s’introduire en Algérie, expliquant qu’«une augmentation sensible des cas de paludisme, de 150 cas en moyenne à 1000 cas, a été enregistrée en 10 ans».
«En matière d’infrastructures, il y a une réelle avancée dans ces wilayas, mais je pense que la locomotive, c’est toujours le facteur humain», a-t-il indiqué, tout en réitérant son appelle à «une meilleure prise en charge du personnel médical pour soigner les Algériens».