Contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas les routes, uniquement, qui causent le plus d’accidents de circulation. Toutes les études sérieuses ont démontré que le facteur humain en est pour un très grand pourcentage.
Ainsi le non-respect du code de la route ainsi que l’état des chaussées donnent lieu à des dégâts irréversibles. Des dizaines d’accidents et de morts sont recensées dans les différentes wilayas du pays, malgré les multiples campagnes de sensibilisation lancées par les pouvoirs publics.
Cette semaine seulement, la Protection civile a enregistré plusieurs accidents mortels. En effet, 31 personnes sont mortes et 1 353 autres ont été blessées dans 1118 accidents survenus durant la période du 02 au 08 avril, à travers plusieurs régions du pays, selon un bilan hebdomadaire de la Protection civile
Pour ce qui est du bilan des dernières 48 heures (du 13 au 15 avril), la même source a indiqué que 17 personnes ont trouvé la mort alors que 370 autres ont été blessées
C’est dire que les accidents de la route est un fléau qui cause des dégâts humains, matériels et surtout pour l’économie nationale.
Selon les spécialistes de la question : “les accidents de la route exigent une solution coercitive compte tenu des proportions qu’a pris ce phénomène récemment”, préconisant “l’application des peines les plus lourdes pour les cas de non-respect avéré du Code la route, une infraction qualifiée de crime ainsi que le contrôle technique des véhicules de transport chaque trois mois”.
Raison pour lesquelles le renforcement du contrôle sur les sociétés de transport par bus, à travers l’impérative rotation de conducteurs pour les longs trajets et le retrait du registre de commerce aux sociétés contrevenantes, outre l’application des peines les plus lourdes à l’encontre des parties impliquées dans la délivrance de permis de conduire aux candidats non qualifiés.
La répression et la hausse du montant des contraventions pourraient jouer un rôle important dans la réduction des accidents de la circulation. Dans le même ordre d’idées, il est recommandé de surveiller la formation dispensée dans les auto-écoles.
La sécurité routière constitue un enjeu majeur tant par le nombre des victimes sur les routes que par le poids du coût économique de ces accidents sur l’économie algérienne. La lutte contre l’insécurité routière est une préoccupation prioritaire d’État et cette lutte doit être menée envers les usagers de la route les plus vulnérables, vu que les déplacements ne cessent de croitre en Algérie.
Enfin, il est utile de souligner que ces accidents de la route constituent un important problème économique, social et de santé publique, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Selon la même référence, les statistiques montrent que chaque année, près de 1,3 million de personnes meurent dans un accident de la circulation, ce qui représente plus de 3000 décès par jour, et de 20 à 50 autres millions de blessés. Près de 90 % des décès sur les routes surviennent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, qui possèdent moins de la moitié du parc mondial de véhicules immatriculés a révélé l’OMS dans son rapport de situation sur la sécurité routière dans le monde publié en 2009.
L’Afrique a un taux de morts sur les routes quasiment deux fois et demi plus élevé qu’en Europe. Le continent, qui possède 2% du parc automobile mondial, recense en effet 16% des morts sur la route dans le monde. L’Algérie n’a pas échappé à ce constat.
Ce qui est certain, selon les spécialistes, c’es que l’élément humain est le plus souvent impliqué dans la majorité des accidents. Mais le terrorisme routier a d’autres causes. Il y a également la mauvaise qualité des routes, peu entretenues. La gendarmerie nationale alerte parfois les automobilistes sur les crevasses, des ornières et autres déformations de la chaussée qui peuvent être fatales aux conducteurs.
De plus, la signalisation routière est quasiment absente, ce qui rend la conduite extrêmement dangereuse de nuit.
Autre facteur à ne pas négliger dans la survenue des accidents routiers consiste en la vétusté du parc automobile. Des véhicules de plus en plus vieux roulent encore sur les routes, on en trouve notamment dans les transports de voyageurs avec des bus dans un état de vétusté avancé.
Autre raison, l’excès de vitesse revient souvent pour expliquer les causes des accidents. Pour un effet dissuasif, des mesures sont mises en place à l’instar des radars.
Or, selon des sures sûres, l’objectif de la mise en place du radar n’est pas de sanctionner uniquement mais à dissuader les automobilistes à faire de la vitesse car on sait pertinemment que le tronçon sur lequel est posé le radar est mortel,
Par ailleurs, une réflexion est lancée pour la refonte totale du Code de la route avec comme principale résolution la formation.
Il est important de savoir qu’en février dernier, de nouvelles mesures relatives consistant en l’annulation du retrait immédiat du permis de conduire par les commissions de wilaya, et l’application d’amendes forfaitaires aux contrevenants pouvant atteindre 7 000 DA avec présentation du conducteur devant les instances judiciaires en cas d’établissement de PV de délit, ont été instaurées.
Cette nouvelle procédure était censée préparer le terrain à la délivrance du permis de conduire à points dont la mise en œuvre n’a toujours pas vu le jour.
Pour rappel, le bilan des accidents de la route au cours des 11 premiers mois de l’année 2022 fait froid dans le dos : 2 512 vies ont été fauchées. Une véritable hécatombe qui endeuille des milliers de familles et qui sonne l’urgence de muscler l’arsenal de dissuasion à travers des sanctions plus drastiques.