Après avoir classé le Raï, en 2022, comme chant algérien authentique avec tous ses constituants et éléments de poésie récitée et de mélodie bédouine authentique sur la liste du patrimoine mondial immatériel de l’UNESCO, le ministère de la Culture et des Arts annonce le dépôt d’une demande d’inclusion d’un dossier intitulé «Le costume féminin d’apparat du grand Est algérien : la Gandoura et la M’lahfa» dans la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Ce dossier a été préparé depuis mai 2022.
Des chercheurs universitaires, les gens d’art, les femmes artisanes et artisans, la couture traditionnelle et le dessin des ateliers et des associations de la société civile… ont été recrutés en coordination avec le Centre national de recherche sur les âges Préhistoire, anthropologie et histoire, afin de permettre à l’Algérie d’être à la date annuelle fixée par l’UNESCO au 31 mars de chaque année.
Pour rappel, la liste du patrimoine immatériel algérien classé par l’Unesco comprend, entre autres, les dossiers du couscous, commun au Maghreb, du «Rakb de Sidi Cheikh» (Fantasia), de l’Imzad, de la Sebiba (Djanet), de l’Ahellil du Gourara (Timimoun) et de la calligraphie (2021), partagé par d’autres pays arabes. L’Algérie soumettra, en 2023 pour classement, le dossier du «chant féminin», dans toutes ses variantes nationales, sachant que dans le registre des éléments matériels, sont classés dans la liste du patrimoine de l’humanité, notamment la Casbah d’Alger, la Vallée du M’Zab, le Parc du Tassili N’Ajer (Djanet) et la Kalâa des Béni Hamad (M’sila).
Aussi, il est utile de mettre en exergue le fait selon lequel en 2014, c’était au tour de la cérémonie de la Sebeïba, qui se déroule chaque année dans l’oasis de Djanet, d’intégrer la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, avant que le chercheur Rachid Bellil revienne à l’institution onusienne avec le classement du Sbuâ, pèlerinage annuel à la zaouïa de Sidi El Hadj Belkacem dans le Gourara, en célébration du Mawlid Ennabaoui.
Le ministère de la Culture et des Arts avait également soumis le dossier de classement du savoir et savoir-faire des mesureurs d’eau des foggaras du Touat-Tidikelt (région d’Adrar) et qui a été classé sur la liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente.
En 2020, le couscous, le savoir, savoir-faire et pratiques liés à sa production, a également été inscrit au patrimoine immatériel de l’humanité au nom de l’Algérie, de la Tunisie, du Maroc et de la Mauritanie.
Le patrimoine culturel immatériel est une catégorie du patrimoine issue de la «convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel» adoptée par l’Unesco en 2003.