Tous les interprètes de la chanson chaâbie de ces cinquante dernières années connaissent le parolier de talent Mustapha Toumi, qui a quitté prématurément la scène culturelle algérienne il y a une décennie.
Parolier prolifique, Mustapha Toumi, un artiste engagé, un poète et un moudjahid qui a mis son art au service de la cause nationale, est parti sans crier gare, laissant derrière lui un actif de plusieurs poèmes interprétés par des grands noms de la chanson algérienne.
Mustapha Toumi était un compositeur et parolier des plus connus sur la scène nationale. Né le 14 juillet 1937 à la Casbah d’Alger, il a grandi dans ce quartier populaire où naquit sa vocation pour le monde de l’art et de la chanson. Il a, en effet, travaillé avec les plus grands chanteurs, pour lesquels il a composé des musiques qui ont marqué l’histoire de la chanson algéroise, notamment. Il était en effet le compositeur de Soubhan Allah Ya Eltif, chanson interprétée pas le maître du chaâbi, El-Hadj M’hamed El Anka.
Mustapha Toumi possédait d’autres talents artistiques qui faisaient de lui l’illustre personnage qu’il était. Auteur compositeur, poète, peintre et journaliste à la radio, le défunt était l’un des brillants paroliers ayant contribué, à travers la chanson chaâbie, à la préservation de la mémoire collective et du riche patrimoine immatériel.
Il est important de rappeler que l’artiste a participé à des émissions radiophoniques, outre ses apparitions dans des pièces de théâtre, dont Kahina en 1950 avec les deux icônes du 4e art algérien Mahieddine Bachtarzi et Mustapha Kateb.
Militant politique depuis son jeune âge, le défunt était chargé de la rédaction et la lecture des communiqués de presse sur les ondes de la radio clandestine La Voix de l’Algérie libre et combattante, qui était un véritable porte-voix de l’Algérie à l’échelle internationale.
Après l’indépendance, il a été nommé chargé des affaires culturelles au ministère de l’Information en sus d’autres postes. Feu Toumi avait également des contributions dans la revue Novembre. L’artiste a laissé également une trace dans le cinéma avec des scénarios et des dialogues de certains films tels que Chebka du réalisateur El Ghouti Ben Deddouche (1976).
Courtisé par les sommités de la chanson algérienne de son époque, feu Toumi le parolier est l’auteur de plusieurs chefs-d’œuvre à l’instar de l’immortelle Soubhan Allah Ya Eltif interprété par El-Hadj M’hamed El-Anka, Che Guevara de Mohamed Lamari, Ya Dellal de Nadia, Ki El Youm Ki Zman de Amar El Achab et Soummam écrite spécialement pour la diva du tarab, Warda El-Djazairia, à l’occasion de la célébration du 30e anniversaire du congrès de la Soummam.