Depuis sa prise de fonction en sa qualité de ministre de la Culture et des Arts, Dr Soraya Mouloudji, est au four et au moulin. Hormis la réorganisation du secteur avec tout ce que cela suppose comme chantiers laissés en jachère, la première responsable du secteur de la culture voue une importance capitale à la coopération culturelle avec d’autres pays pour promouvoir la culture algérienne dans toute son immensité.
C’est ainsi que, samedi dernier, Dr Soraya Mouloudji s’est déplacé, en compagnie d’une importante délégation, dans les camps des réfugiés sahraouis où une activité intense est programmée.
Parmi les étapes cruciales de sa visite, un accord-cadre a été signé le jour même à Boujedour entre le ministère de la Culture et des Arts et le ministère sahraoui de la Culture portant sur le renforcement de la coopération culturelle et la création d’un théâtre national sahraoui.
Dans une prise de parole à l’issue de cette cérémonie en compagnie de son homologue sahraoui, Moussa Selma, Dr Mouloudji a fait savoir que «la signature de cet accord, qui intervient dans le cadre du renforcement des liens de fraternité entre les peuples algérien et sahraoui, vise à consolider la coopération dans différents domaines et spécialités artistiques, en tête desquelles la création d’un théâtre sahraoui afin d’aider le peuple sahraoui sur le plan culturel à faire connaître sa cause au plus haut niveau et promouvoir sa scène culturelle à l’échelle internationale». Et d’ajouter à ce sujet : «L’initiative de création d’un théâtre national de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) constitue une tradition culturelle de longue date et une démarche culturelle vers l’avenir de la souveraineté nationale du peuple sahraoui sur son territoire.»
Permettre aux artistes sahraouis de présenter leur expérience théâtrale
Cette structure culturelle, selon la ministre, «permettra, à travers ses œuvres théâtrales, d’enrichir et de développer le patrimoine culturel sahraoui à même de permettre aux artistes sahraouis de présenter leur expérience théâtrale et d’apporter leur touche sur la scène théâtrale arabe et internationale, en sus de faire connaître la lutte du peuple sahraoui à l’opinion publique».
Par ailleurs, Dr Mouloudji n’a pas manqué de rappeler que son secteur «œuvre depuis la signature de la convention du 9 février 2023 avec le ministère sahraoui de la Culture à ce que le théâtre national sahraoui soit établi sur des bases professionnelles à tous les niveaux». Une déclaration qui a suscité la satisfaction affichée des Sahraouis, qui misent énormément sur le volet culturel pour affirmer que le Sahara occidental est un Etat qui aspire à son indépendance face à une présence coloniale du Maroc qui use de tous les moyens pour étouffer la voix du peuple sahraoui, décidé à recouvrer son indépendance et ce, quel que soit le prix à payer.
Pour sa part, le ministre de la Culture sahraoui, Moussa Selma, a déclaré, que «cette convention s’inscrit dans le cadre du renforcement de la coopération culturelle entre les peuples algérien et sahraoui en vue d’accompagner et de renforcer la culture sahraouie par l’expérience et l’expertise».
La culture, un véritable front d’ancrage de l’identité sahraouie
Cette convention, a ajouté le ministre sahraoui, «vient également réaffirmer les positions indéfectibles du peuple et du gouvernement algériens en soutien à toute forme de résistance pour que la culture sahraouie soit un véritable front d’ancrage des valeurs et de l’identité nationales pour défendre la cause nationale dans tous les fora internationaux».
Dr Soraya Mouloudji a visité plusieurs établissements culturels sahraouis tels que l’Ecole nationale du cinéma, de la musique et des arts et le Musée national de la résistance et eu des entretiens avec le Premier ministre sahraoui, Bouchraya Hammoudi Bayoun, et la ministre sahraouie de l’Intérieur, Meriem Salek Ahmada.
Aussi, durant sa tournée dans les camps de réfugiés sahraouis, la ministre de la culture et des Arts, accompagnée du ministre de la Culture sahraoui, a visité quelques équipements et installations culturels, où elle a été informée du statut de ces établissements et des conditions de configuration en son sein.
Après cela, la ministre, accompagnée de la délégation qui l’accompagnait et des autorités sahraouies, s’est rendue au Musée national sahraoui de la Résistance, qui témoigne de la lutte et de la résistance du peuple sahraoui à travers de nombreuses périodes historiques.
L’Algérie, un pays défenseur des libertés, de la dignité et des valeurs
De son côté, la ministre sahraouie de l’Intérieur, Meriem Salek Ahmada, également membre du secrétariat national sahraoui, a affirmé que l’Algérie «est un pays défenseur des libertés, de la dignité et des valeurs». «C’est La Mecque des révolutionnaires en ce qu’elle nous a aidés et défendus alors que les voisins nous ont poignardés dans le dos après avoir comploté contre nous et envahi nos terres pour nous diviser et tenter d’exterminer notre peuple», a-t-elle souligné en hommage à l’Algérie qui a, de tout temps, été du côté des opprimés.
Il est important de savoir que le peuple sahraoui est différent du peuple marocain et qu’il possède sa propre culture et sa propre histoire. C’est pourquoi il résistera toujours au génocide culturel massif conduit par le régime du Makhzen. Par voie de conséquence, le rôle de la culture dans l’histoire sahraouie depuis la lutte contre la colonisation espagnole jusqu’à la résistance contre l’occupant marocain constitue l’outil principal de sensibilisation et d’éveil de conscience des Sahraouis permet de consolider l’union de la population et la mise en avant de son patrimoine, ses traditions, sa langue, son habitat et ses traditions culinaires et vestimentaires qui le différencient du peuple marocain.