Le Conseil national de la famille et de la femme du ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, en coordination avec l’Université d’Alger 2 et le Laboratoire Famille, Développement et Prévention de la Délinquance et de la Criminalité du Département de Sociologie, a organisé le 5e Forum national de l’autonomisation des femmes algériennes et du renforcement de leur participation politique, a indiqué un communiqué du Conseil.
Le professeur Sabah Ayachi, présidente du Conseil national de la famille et des femmes, a déclaré que «le forum vise à établir un terrain stratégique pour combiner la science et la politique, afin de renforcer la participation des femmes dans le domaine politique».
Pr Ayachi a indiqué que «la place des femmes algériennes et leur lutte politique est connue depuis la période coloniale et se poursuit jusqu’à ce jour».
Pour sa part, Dr El Kahina Hammache, responsable du Comité des femmes du Conseil national de la famille et de la femme, a présenté des statistiques sur la participation politique des femmes et les difficultés qu’«elles rencontrent en Algérie, pour obtenir des postes de responsabilité».
«Selon le ministère de l’Intérieur, en 2017, la représentation des femmes ne dépassait pas 8,36 % des décideurs. En 2018, elle a obtenu 21% des postes à responsabilité, et en 2021, seules cinq femmes ont obtenu un poste au gouvernement sur 36 postes», rapporte la spécialiste.
Elle a expliqué que «le plafond de verre pour l’accès des femmes aux postes de responsabilité en Algérie est principalement dû aux perceptions sociales négatives sur la capacité des femmes résultant des différences, dans les stéréotypes de genre et de l’inégalité entre les rôles reproductif et productif, puisque 72 % des Algériens pensent que les hommes sont de meilleurs dirigeants politiques que les femmes, selon un récent sondage».
Dr. Nadia Aït-Zaï, présidente du Centre d’information et de documentation sur les droits de l’enfant et de la femme (CIDDEF), a déclaré que «les partis politiques en Algérie donnent aux femmes des rôles secondaires et ne les impliquent pas dans la prise de décision». Elle a également souligné «l’importance de la parité dans la politique absente de la loi électorale, en plus de revoir la loi sur les quotas, y compris les proportionnés à l’autonomisation des femmes». «Cela a été confirmé par l’ancienne parlementaire, Houria Oulbesir, qui a expliqué que le manque de parité dans le travail du parti ne reflète pas l’autonomisation des femmes en Algérie», précise la même source.
Pour sa part, le recteur de l’Université d’Alger 2, Pr Saïd Boumaiza, a affirmé que «les femmes algériennes ont su s’imposer par leur lutte et ne sont pas restées coincées entre les traditions ou l’exagération dans la modernité de la citoyenneté dans la participation politique».
Il a ajouté que «les femmes dans la société algérienne se caractérisent par la réconciliation entre modernité et originalité par rapport aux femmes des sociétés arabes».
«Dans le cadre du forum, plusieurs interventions dans les domaines juridique, social et politique ont soulevé la question de l’autonomisation des femmes en Algérie. Le forum se poursuivra jusqu’au 16 mars», conclut le communiqué.