Chaque année, à l’approche du mois sacré de Ramadhan, l’Algérie, tout entière, vit au rythme des actions de solidarité envers les familles nécessiteuses et démunies.
C’est ainsi que des restaurants de solidarité, appelés parfois restaurant «âber Essabil», naissent comme des champions dès le premier jour du mois de Ramadhan au profit des nécessiteux, des personnes de passage ou carrément démunies pour les inviter à rompre le jeûne et ce, dans le cadre de l’entre-aide entre les différentes franges de la société.
Pour la précision, chaque année, durant le mois de Ramadhan, des restaurants ouvrent leurs portes pour servir des repas gratuits aux personnes nécessiteuses.
Plus de 600 restaurants de la rahma seront ouverts à travers le pays
Selon des données fiables, le ministère de la Solidarité a enregistré pour ce mois de Ramadhan pas moins de 600 restaurants de la Rahma à l’échelle nationale. Et ces restaurants sont soit des établissements publics ou appartenant à des âmes charitables ou des associations.
En dehors de l’aspect de solidarité, ces espaces ouverts à tous ceux qui le désirent représentent la synergie et la cohésion entre le peuple algérien pendant le mois sacré, car de nombreuses organisations et associations caritatives se précipitent pour mettre en place ce type de restauration.
Pour en savoir davantage sur les préparatifs en cours, en prévision du mois de Ramadhan, prévu dans une dizaine de jours, nous avons pris attache avec la présidente du Croissant-rouge algérien, Ibtissem Hamlaoui, ainsi que des responsables d’associations versées dans cette dynamique d’entraide et de solidarité envers les familles nécessiteuses
«La solidarité des Algériens envers les démunis est un trait de caractère»
La première responsable du C-RA, pour qui l’entraide et la solidarité des Algériens envers les démunis est «un trait de caractère», a indiqué qu’«un programme de solidarité au profit des familles démunies est mis au point par le Croissant- Rouge algérien pour donner un peu de chaleur aux personnes nécessiteuses à travers le pays», poursuivant : «Le programme du C-RA prévoit différents types d’aides, notamment dans les zones isolées et qui comporte également l’ouverture de 250 restaurants de la Rahma ainsi que la distribution de 40.000 colis de produits alimentaires. Le Croissant-Rouge algérien prévoit également l’organisation, la veille de l’entame du moi sacré, d’une caravane de solidarité transportant 10 000 colis de produits alimentaires destinés aux familles habitant les zones reculées à travers les différentes régions du pays», a-t-elle précisé.
«Toujours au chapitre des actions de solidarité, le Croissant- Rouge algérien réserve également des surprises aux enfants consistant en des opérations de circoncision de plus de 2.000 enfants et la distribution de vêtements de l’Aïd aux enfants des familles nécessiteuses, en plus de l’organisation de visites aux malades dans certaines hôpitaux, notamment les cancéreux», selon Ibtissem Hamlaoui.
Abondant dans le même sens, notre interlocutrice a ajouté : «A ce sujet justement, il est à noter que les équipes du Croissant-Rouge algérien effectuent un grand travail de terrain. Au niveau des communes, les sections du C-RA travaillent en étroite collaboration avec les citoyens qui répondent favorablement aux appels via des dons et d’autres actions de bénévolat.»
«Les restaurants la Rahma sont une bouée de sauvetage pour les démunis»
Il faut savoir que selon la présidente du C-RA, «dans les villes comme dans les communes, les restaurants la Rahma représentent une bouée de sauvetage pour des personnes qui n’ont pas de foyers chauds où se réfugier».
«Ces dernières années, le concept a été adopté par la société algérienne, ces restaurants se sont multipliés. Chaque ville voire dans les chefs-lieux des communes, des restaurants s’ouvrent durant ce mois pour permettre aux personnes nécessiteuses de manger à leur faim. Ces restaurants, approvisionnés par le Croissant-Rouge et des citoyens anonymes, accueillent aussi des personnes qui pour une raison ou une autre ne peuvent rompre le jeûne avec leurs familles», a-t-elle indiqué en ajoutant : «Les citoyens, commerçants, entrepreneurs et autres travailleurs adhèrent pleinement aux appels.»
«D’ailleurs, quelques semaines avant le mois de carême, il est remarqué dans les magasins d’alimentation générale des paniers disposés pour recevoir les dons. Des clients qui font leur marché trouvent toujours quelques dinars pour acheter un produit alimentaire à mettre dans le panier remis généralement aux sections du Croissant-Rouge algérien. Des opérations de solidarité qui s’inscrivent dans le cadre des actions permanentes menées par le Croisant-Rouge algérien, spécialement durant le mois de Ramadhan», selon Ibtissem Hamlaoui qui a tenu à ajouter : «Une démarche entrant dans le cadre de la mission de l’organisation est d’appuyer les efforts de l’Etat en la matière, et ce, dans le cadre du renforcement du principe de solidarité et d’entraide entre les différentes franges de la société.»
Hormis le C-RA dont c’est l’une des missions principales, des associations caritatives se mettent de la partie pour soulager un tant soit peu le quotidien des nécessiteux durant ce mois sacré.
C’est le cas notamment de l’Association nationale de volontariat, présidée par Ahmed Malha. En effet, selon lui, «un programme a été tracé cette année, à l’occasion du mois sacré de Ramadhan. Il s’agit du restaurant «Aâber essabil» au niveau des bureaux de ladite association à travers 35 wilayas, ainsi que des convois de colis offerts par un partenaire privé seront lancés à travers tous les bureaux de l’association»
«Le groupe qui partira de la capitale se chargera des wilayas du Centre et de l’Ouest du pays, quant au deuxième groupe, qui prendra le départ de Constantine, il se rendra aux wilayas de l’Est et du Sud du pays», a-t-il indiqué.
«Des bénévoles et des bienfaiteurs se mettent de la partie»
A une question sur le recensement des familles nécessiteuses, il a indiqué que «l’opération se fait par les comités de quartiers qui sont informés des familles prioritaires et qui sont dans le besoin. Nous avons une base de données de ces familles car c’est la cinquième année consécutive que l’Association organise cette opération», dit-il avec la conviction que «cette année, je l’espère, il y aura davantage de bénévoles».
Pour sa part, le président de l’association «Djazaïr El-Kheïr», Aïssa Belakhdar, a fait savoir que «les membres de l’Association ont tracé un programme pour répondre aux besoins des familles nécessiteuses durant ce mois sacré de Ramadhan».
«La caractéristique du mois de jeûne interpelle davantage les consciences»
«Pour la cinquième année consécutive, l’association Djazaïr El-Kheïr a tracé un programme pour répondre aux besoins des familles nécessiteuses durant le Ramadhan qui frappe à nos portes», a-t-il affirmé en nuançant : «La solidarité envers les démunis ne doit pas se limiter à ce mois.» Et d’aller plus loin dans son argumentaire en affirmant que «la caractéristique du mois de jeûne interpelle davantage les consciences envers les familles nécessiteuses, les orphelins, les handicapés et les malades chroniques».
«Bien prendre en charge les démunis qui se présentent à l’heure du f’tour»
C’est pourquoi, selon notre interlocuteur, «selon un décompte établi par les bénévoles de l’association, le nombre de restaurants a été revu à la hausse cette année et concernera 35 wilayas. Leur gestion sera confiée à des bénévoles, après une formation de quelques jours». Le but, dira le président, est de «bien prendre en charge les démunis qui se présentent à l’heure du f’tour».
«La prise en charge des chauffeurs routiers est un acte très apprécié»
Il faut savoir que selon Aïssa Belakhdar, «une autre action initiée l’an dernier a porté ses fruits. Il s’agit de la prise en charge des chauffeurs routiers qui, à l’heure du f’tour, ne peuvent rejoindre leurs domiciles». Cette action revêt un double sens pour notre interlocuteur, «il s’agit en premier lieu de tisser des liens d’amitié et de convivialité entre les bénévoles et les chauffeurs et de permettre aux conducteurs de rompre le jeûne à l’heure prévue».
Prié de dévoiler les grandes lignes du programme d’action de l’association qu’il préside, Bedlakhdar a affirmé : «Il s’agit d’offrir des prestations humanitaires et de prendre en charge les volets social et éducatif des franges vulnérables de la société à travers des projets concrets. L’association s’appuie sur les valeurs adoptées par le peuple algérien dans les moments difficiles, à savoir l’entraide, le bénévolat, la transparence et l’humanisme.»
«Des colis alimentaires sont déjà prêts à être distribués dans la discrétion»
C’est pourquoi, selon lui, «pour les familles nécessiteuses, des colis alimentaires sont déjà préparés et seront distribués dans la discrétion. Des familles qui sont nombreuses à vivre dans le dénuement total».
«Ce sont les femmes de l’association qui ont pu recenser quelques familles qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts». Belakhdar affirmera qu’avec 1.500 bénévoles activant dans les différentes antennes de l’association et les 6.000 bénévoles (saisonniers), «le projet est bien ficelé».
«Les orphelins ne sont pas oubliés. Un programme en leur faveur a été tracé. Les vêtements pour l’Aïd seront pris en charge par des âmes charitables», dit-il avec fierté et bravoure non sans ajouter : «L’Algérien est très sensible. Sa fibre de solidarité est telle qu’il ne peut se détourner et rester indifférent aux problèmes de son prochain».
Le président du club «Ibtassim» (sourire), Abderrahmane Khelloufi, a, de son côté, fait état de «150 couffins destinés aux familles nécessiteuses, dont 30 ont été distribués compte tenu de leur besoin strict». Pour ce qui est du reste des couffins, il a expliqué que «le club attend de recevoir certains produits pour que le partage soit équitable».
