La femme algérienne, symbole de courage, de beauté et d’engagement au service de la patrie, sera, aujourd’hui, à l’honneur, à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la femme.
Qu’elle soit travailleuse, femme au foyer ou chef d’entreprise, la femme algérienne a suivi les traces de ses aînées qui ont été un partenaire important et actif dans la réédification de l’Algérie, après la destruction causée par le colonialisme et dans le lancement du processus de reconstruction qui a permis de bâtir progressivement l’Algérie moderne dans tous les domaines.
Sur les traces des valeureuses combattantes
En effet, si la femme jouit pleinement de ses droits juridiques, ceci n’est pas nouveau. Ce n’est que le prolongement du sacrifice des glorieuses Fatma N’soumer, Hassiba Benbouali et Djamila Bouhired, entre autres. Un sacrifice davantage perpétué par de nouvelles générations successives.
Aujourd’hui, force est d’admettre que la femme algérienne a investi pratiquement toutes les sphères.
Il est un fait incontournable selon lequel l’Algérie a consacré dans sa Constitution, amendée en 2020, le principe de parité entre les deux sexes dans tous les domaines, professionnel et électoral, ainsi que la protection de la femme contre la violence sous toutes ses formes en tous lieux et circonstances, dans l’espace public et dans les espaces professionnel et privé.
Il s’agit d’un saut qualitatif qui a renforcé les acquis de la femme algérienne qui a marqué sa présence et prouvé sa compétence dans l’occupation des responsabilités et des hautes fonctions au sein de l’Etat.
Cette épopée du combat de la femme algérienne à travers les siècles et les décennies a impliqué une détermination de l’Etat à œuvrer à sa promotion dans différents domaines, à la faveur notamment de la généralisation de l’éducation de nos filles à travers tout le pays et elles sont aujourd’hui majoritaires dans nos universités.
«Promouvoir la place de la femme dans des postes de responsabilité»
Contacté par nos soins, Ibtissem Hamlaoui, l’actuelle présidente du Croissant-Rouge algérien, est très affirmative, en affirmant que «la femme algérienne qui a eu, par le passé, à accomplir son rôle convenablement aux côtés de son frère moudjahid, mérite aujourd’hui qu’on lui élève une statue en son honneur», poursuivant : «Ce même effort a été couronné par sa forte présence dans les corps de l’enseignement et de la santé et même dans des secteurs de souveraineté, comme la justice, les corps de sécurité et l’Armée nationale populaire.»
Et d’abonder dans le même sens en affirmant avec fierté : «Ces progrès successifs sont le fruit d’une forte volonté politique qui a permis de consolider la position de la femme algérienne sur la scène politique avec une présence de près de 32% au sein de l’Assemblée populaire nationale durant son dernier mandat». «Un taux qui, selon Ibtissem Hamlaoui, «dépasse celui de Parlements dans des pays du Nord développés et que nous espérons voir progresser lors des prochaines élections législatives », a précisé Mme Hamlaoui.
C’est ainsi que selon notre interlocutrice, «la forte détermination des pouvoirs publics, en reconnaissance à la lutte et au combat des femmes de notre pays et en considération aux efforts soutenus pour leur formation, continueront, je l’espère, à promouvoir la place de la femme dans les postes de responsabilité et secteurs d’activité et dans la création de la richesse dans notre pays».
«Nous enregistrons, année après année, une hausse du nombre de femmes dans les postes de responsabilité au sein des différentes institutions et corps de l’Etat et il est plus que certain que les autorités du pays sont résolues à persévérer sur cette voie», a conclu la présidente du Croissant-Rouge algérien.
«La femme algérienne a su conquérir sa place dans la société»
Pour sa part, la présidente de la CGEA, Saïda Neghza, qui passe pour être une femme qui a su se frayer un chemin dans la sphère économique, au point de devenir « la dame de fer du patronat algérien», ne tarit pas d’éloges envers le combat de la femme algérienne en affirmant : «La femme algérienne a su conquérir sa place dans la société, sa participation dans le développement économique et social du pays est une évidence.»
«Les législatives ont concrétisé l’égalité entre l’homme et la femme, donnant une grande importance à la femme et sa représentation dans les différents domaines, en la rendant l’un des éléments fondamentaux pour le développement social», a-t-elle fait savoir, non sans émettre un bémol : «Il existe encore des défis à relever, pour parvenir à plus d’égalité entre l’homme et la femme dans notre société», ajoutant que «l’intégration des femmes dans la société se heurte, particulièrement, dans les régions reculées où le poids des traditions est tenace».
«Cet état de fait constitue une résistance sociale et culturelle qui empêche leur participation aux processus décisionnels dans la vie publique, politique et économique», selon elle.
Du coup, la patronne de la CGEA a appelé à «déterminer la nature des contraintes, des causes et des forces contraires qui ont freiné l’avancée de la femme algérienne dans sa marche vers une plus grande implication dans le développement et l’émergence économiques du pays et vers plus d’égalité dans les rapports sociaux hommes-femmes», mettant en exergue «les étapes franchies par la femme algérienne et les prouesses réalisées dans tous les secteurs d’activité, aussi bien en Algérie qu’à l’étranger», rappelant que «plus de 3 000 femmes chefs d’entreprise, des dizaines de startups, 500 micro entreprises sont actives présentement en Algérie».
«L’implication de la femme et son apport au développement économique et social du pays est reconnue», a indiqué Mme Neghza, avant de conclure : «Nous pouvons ainsi nous enorgueillir de l’entrée de la femme de plain-pied dans le domaine de l’investissement et de sa présence à la tête de plus de 15% des entreprises privées créées ces dernières années.»
La femme algérienne est contrainte de réussir !
Pour sa part, Pr Ouahiba Hadjoudj, médecin et directrice de la pharmacie au ministère de la Santé, est catégorique. En effet, selon elle, «au-delà de la question égalitaire, aujourd’hui, la femme algérienne est obligée de réussir».
Selon elle, «être femme, en plus médecin, n’est pas chose facile à vivre dans notre société. De par notre travail, nous sommes obligées de passer la nuit en dehors de la maison familiale. Ce que beaucoup de familles n’acceptent pas, mais la femme algérienne a su se faire une place, grâce à son courage et à sa force d’avancer et changer les choses. Elle assume parfaitement son rôle de mère, épouse et enfin travailleuse dans tous les domaines».
Et si la femme a pu réussir, selon notre interlocutrice, «c’est parce qu’elle a assumé tous ses engagements, que ce soit à la maison ou à l’extérieur», rappelant que «la pandémie de la Covid-19 a eu effectivement un grand impact sur les femmes en tant que professionnelles de la santé, malgré quelques exception, notamment pour les mamans dont les enfants sont en bas âge, vu la charge de travail importante dans les services». «J’ai même travaillé durant cette pandémie plus que mes collègues hommes», a-t-elle précisé.
Et de poursuivre : «J’ai assuré, au même titre qu’eux, des consultations dans les services Covid pour la prise en charge des patients, tout en assurant mes gardes et j’ai effectué également les autopsies sur cadavres, suite à des morts subites.» Précisant qu’il est «incontestable et plus que jamais que chacun reconnaisse que les femmes professionnelles de la santé ont été à la hauteur et même dans d’autres secteurs»
«La femme exerçant dans le secteur de la santé, et elles sont nombreuses, a porté longtemps des séquelles, suite à l’épuisement physique et psychologique, qu’elle a subies durant toute cette période de la pandémie», a indiqué Pr Hadjoudj .
Pour notre interlocutrice, «c’est un vrai cauchemar que nous avons vécu, mais je suis médecin et j’ai choisi de faire ce métier. Je dois l’assumer jusqu’au bout». «Sauf que durant cette épidémie, la crainte de se faire contaminer et de contaminer les autres, en l’occurrence sa famille, était très dure à surmonter. Laisser ses enfants et ne pas les voir au risque de les contaminer est insoutenable. C’est un grand sacrifice pour moi, sachant que je risquais de ne plus les revoir», a-t-elle relevé.
Et d’ajouter : «Certaines de mes collègues dormaient à l’hôpital pour éviter de renter chez elles, au risque de contaminer leurs parents qui présentent des maladies chroniques.»
«La femme a, de tout temps, honoré le pays»
Interrogée sur ce que lui inspire la journée internationale de la femme, notre interlocutrice a résumé sa pensée en indiquant : «Nous allons la célébrer avec les moyens dont nous disposions, et ceux qui suivent l’évolution de la situation de la femme en Algérie peuvent associer à la femme médecin plusieurs autres acquis réalisés par la femme à travers lesquels elle a honoré notre pays à l’échelle mondiale.»
Pr Hadjoudj a ajouté, à juste titre, que «la femme travailleuse en Algérie s’enorgueillit des législations de travail qui lui ont garanti des droits professionnels appréciables, dont le droit à l’emploi, à la formation, à la promotion et à l’égalité des salaires».
Un autre domaine où la femme algérienne a su s’imposer grâce à sa compétence et son sens de l’abnégation a trait à l’Enseignement. Que ce soit pour les paliers de l’Education nationale que pour celui de l’Enseignement supérieur, la femme algérienne est inscrite, en lettres d’or, sur le fronton de l’Algérie, en matière de transmission du savoir.
En effet, pour la pédagogue et spécialiste en sciences de l’éducation, Malika Greffou, «la femme algérienne a franchi de grands pas dans tous les domaines, et ce, à la faveur du principe d’équité et d’égalité des chances consacré par la Constitution et les législations nationales», poursuivant : «Dans le domaine de la recherche, la participation de la femme a atteint un taux de 45% , outre l’obtention par quelque 90 chercheures de brevets d’invention dans divers domaines et spécialités à travers le territoire national.»
«L’université algérienne compte environ 1.700.000 étudiants, dont 62% de sexe féminin»
Et d’aller plus loin dans son argumentaire, en affirmant : «L’université algérienne compte aujourd’hui environ 1.700.000 étudiants, dont environ 62% de sexe féminin, encadrés par 63.500 enseignants, parmi lesquels 27.000 sont des femmes, soit 42%». «Un taux de 44% de l’effectif total des universités sont des femmes», dit-elle pour indiquer que la femme algérienne a investi l’université en force.
Selon Mme Greffou, «l’apport de la femme, aux côtés de l’homme, permettra de remporter le pari du développement durable, de libérer notre pays de la dépendance et d’accélérer son essor et son progrès». Elle a qualifié la célébration de cette journée de «halte pour se remémorer les exploits réalisés par l’élément féminin et pour continuer à fournir davantage d’efforts, en mettant à profit son intelligence et son savoir-faire pour atteindre l’excellence et la maîtrise des technologies et en contribuant à garantir la qualité dans les domaines de l’enseignement, de la formation et de la recherche».
