Le site d’information Off Investigation a consacré une enquête au retentissant scandale de corruption au sein du Parlement européen (PE) dans lequel le Maroc est impliqué, apportant de nouvelles preuves sur les pots-de-vin versés par le Makhzen pour faire passer sous silence son occupation du Sahara occidental depuis 1975 et piller à sa guise les richesses de ce territoire.
L’enquête, signée Maïlys Khider pour Off Investigation, a affirmé que «les ex-eurodéputés Antonio Panzeri et Gilles Pargneaux (le premier en prison, le second dans le viseur des enquêteurs belges), sont depuis des années instrumentalisés par le royaume chérifien pour plaider sa cause sur le Sahara occidental».
S’appuyant sur des témoignages de l’intérieur de l’hémicycle, l’auteure de l’article a rapporté que «lors d’une réunion avec Antonio Panzeri, en 2015, alors que celui-ci était membre de la commission des Affaires étrangères et de la sous-commission droits de l’Homme, un témoin présent note que Panzeri faisait une différence entre les Sahraouis vivant au Sahara occidental et ceux qui vivent dans les Camps de réfugiés sahraouis». Avant d’ajouter que Panzeri «n’a jamais pris en considération la possibilité de l’autodétermination».
Pour ce qui est du député français Gilles Pargneaux, ancien premier secrétaire de la Fédération socialiste du Nord, puis eurodéputé de 2009 à 2019, Maïlys Khider a assuré qu’«une source a fourni à Off investigation le compte-rendu d’une réunion du groupe d’amitié Union européenne-Maroc tenue en 2011, sous la présidence de Pargneaux».
Dans le même sillage, l’enquête a rapporté comment le député français se déployait sur le terrain pour remercier son employeur.
Elle a raconté, à ce propos, que Gilles Pargneaux s’est envolé au Sahara occidental occupé, juste au lendemain de sa décoration, sur ordre du roi, lors d’une cérémonie officielle au Parlement marocain.
Maïlys Khider a rappelé, dans le même contexte, que la dernière action de lobbying de Gilles Pargneaux en faveur du Maroc «était la création, en 2018, de la fondation EuroMedA».