Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a déclaré que «le pari sur la sécurité alimentaire est devenu l’une des soupapes de sécurité que le gouvernement tient à renforcer et à placer au premier plan des priorités et des stratégies fondamentales».
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a présidé, ce mardi, au Palais des Nations (Club des pins) à Alger, la cérémonie d’ouverture des Assises nationales de l’Agriculture, placées sous le slogan «Agriculture : sécurité alimentaire durable», a affirmé dans son discours : «Nous comptons sur le secteur agricole pour se désengager des hydrocarbures.» Ajoutant : «Nous sommes aujourd’hui satisfaits des résultats obtenus ces dernières années, le secteur agricole a contribué à hauteur de 14,7 % de la production nationale brute, la valeur de la production agricole s’est donc élevée à environ 4.550 milliards de dinars, soit une augmentation de 38% par rapport à 2021.»
Il a ajouté que «le taux de couverture des besoins alimentaires à partir de la production nationale s’élevait à 75%», indiquant que le secteur agricole «emploie actuellement plus de 2,7 millions de travailleurs».
Le Président de la République a souligné qu’«il n’est pas possible d’atteindre l’autosuffisance dans toutes matières agricoles, mais nous travaillons actuellement sur le renforcement de notre production de matières stratégiques, comme les céréales».
Pour le président, «les céréales sont la base, surtout avec la pénurie de cette substance de base due à la crise en Europe», affirmant que «même les pays producteurs sont exposés au problème de la pénurie».
Par ailleurs, afin de préserver l’indépendance de nos décisions, «la production doit être doublée et donc travailler plus», a-t-il déclaré.
Le président appelle à la digitalisation du secteur agricole
Le président de la République a expliqué que «l’État n’a pas empêché l’importation de tracteurs pour moderniser les mécanismes d’exploitation agricole». Il a appelé, dans ce sens, à «la nécessité de progresser et de développer la production dans le secteur agricole».
Parallèlement, il a souligné «la nécessité d’aller vers la numérisation du secteur agricole, afin que l’État puisse contrôler les chiffres de production et l’exploitation des terres agricoles et cultivées».
Ajoutant que «notre volonté de recenser les terres agricoles ne signifie pas que nous allons augmenter les impôts», «mais notre but est de dessiner des stratégies», a-t-il souligné.
Affirmant dans le même contexte qu’«un pays qui veut retrouver sa puissance économique et agricole doit être géré par des chiffres exactes».
«Le taux de production national des céréales est actuellement très faible»
Le chef de l’Etat a révélé que «les énergies et les compétences peuvent être exploitées pour orienter l’exportation des céréales». Soulignant que «le taux de production national est actuellement très faible».
«La production céréalière est stratégique», a-t-il soutenu, rappelant que la consommation interne est estimée à 9 millions de tonnes annuellement. «Nous produisons actuellement approximativement la moitié des besoins de la population. C’est insuffisant, pour préserver l’indépendance de nos décisions», a-t-il souligné. Précisant qu’aujourd’hui, le rendement moyen est de 23 quintaux à l’hectare. Pour atteindre l’autosuffisance, il faudrait produire au moins 35 quintaux de céréales à l’hectare. «Toutes les mesures techniques recommandées doivent être exécutées», a exhorté le président de la République fermement. Ordonnant, par ailleurs, de «fonder les stratégies agricoles sur des données fiables, dûment vérifiées».
«Pendant des années, on fournissait des analyses erronées, basées sur de fausses statistiques. Les vrais chiffres, c’est maintenant que nous commençons à les avoir», a-t-il confié. Il a illustré sa déclaration par deux exemples concrets. «On disait que 3 millions d’hectares de terre étaient labourés. Nous nous sommes rendus compte que les superficies ne dépassaient pas 1,8 million d’hectares».
Ajoutant dans le même ordre d’idées que «l’Algérie est capable de réaliser d’énormes quantités de céréales dans le sud». «Nous pouvons parvenir, si on exploite toutes les qualifications et qu’on utilise les technologies modernes, à un taux d’au moins 60 quintaux à l’hectare», selon lui.
Dans le même contexte, le président Tebboune a révélé que «le secteur agricole a augmenté de 9 à 10 milliards de dollars, avec la possibilité d’atteindre des chiffres énormes dans la production céréalière dans le sud».
«L’Algérie peut atteindre son autosuffisance alimentaire à l’horizon 2025»
Le président a également mis l’accent sur «la nécessité de mobiliser le ministère de l’Agriculture pour ne pas rater les opportunités qui s’offrent à nous», évoquant l’approche de l’accès à l’indépendance alimentaire. Déclarant dans le même sillage que «j’ai l’impression que nous ne sommes pas très loin d’atteindre notre indépendance alimentaire. Il ne reste que des étapes et nous y parviendrons avec certitude et non de manière coercitive. Nous atteindrons l’autosuffisance à l’horizon 2024-2025», notant que «l’indépendance de la décision politique des pays dépend de la garantie de leur sécurité alimentaire».
Le président de la République a également souligné «la nécessité de mettre l’accent sur la diversification de la production dans les différents devisions agricoles, afin d’augmenter les revenus du secteur agricole». Il a ajouté, dans le même contexte, que «la filière des fruits et légumes connaît des efforts importants dirigés même vers la production de fruits tropicaux», soulignant, d’autre part, «la nécessité de trouver une solution définitive au problème du foncier agricole et de se concentrer sur la diversification de la production dans les différents départements agricoles, afin d’augmenter les revenus du secteur agricole et ainsi augmenter notre épargne».
Soulignant que «les agriculteurs ont pu obtenir un bon rendement dans de nombreuses cultures agricoles, telles que l’arganier, le colza, l’huile d’olive et le sucre».
Concernant la consommation des matières agricoles, le président Tebboune a appelé à développer une stratégie par le stockage en chambres froides. Il a souligné que «les agriculteurs ont obtenu un rendement abondant en pommes de terre, ce qui s’est reflété dans la stabilité du prix de ce produit».
Par la même occasion, le président de la République a incité les jeunes à se diriger vers l’agriculture dans le cadre des start-up, soulignant que «les portes sont ouvertes aux jeunes diplômés universitaires et spécialistes du domaine pour mettre en pratique leurs idées».