Accrochée à une corniche surplombant une baie majestueuse, la Casbah d’Alger, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, est l’un des plus beaux sites de la Méditerranée.
Lieu à la fois de mémoire et d’histoire, la Casbah est une ancienne médina dont l’origine est millénaire. Exemple d’architecture islamique et d’urbanisme des médinas arabo-berbères, elle abrite des vestiges de la citadelle, d’anciennes mosquées et des palais ottomans. Mais ce qui la rend si unique, c’est certainement sa structure urbaine traditionnelle associée à un sens de la communauté sans pareil. C’est d’ailleurs ce qui lui a valu le surnom d’âme d’Alger !
Chargée d’histoire, la Casbah marquera à jamais les esprits avec le tournage du célèbre film «La bataille d’Alger» sur les lieux mêmes des exploits et sacrifices des moudjahidine !
Cité séculaire, centre social, et noyau historique de la capitale, la Casbah d’Alger se conjugue également à tous les arts et offre ses murs et ses venelles aux créateurs de tous bords dans la littérature, le cinéma, le théâtre, la musique ou les arts visuels.
Par ailleurs, en plus du grand nombre de figures artistiques qu’elle a vu naître et de la dynamique créative qu’elle a abritée, la Casbah, qui célèbre aujourd’hui sa journée nationale, est tout naturellement devenue l’un des premiers décors cinématographiques au lendemain du recouvrement de l’indépendance, où les premières œuvres historiques ont été tournées. Hormis le film «La bataille d’Alger» de Gilo Pontecorvo, qui a connu un succès phénoménal, les douirette et ruelles de la Casbah ont également fait l’écho de la légende de Hassan Terro dans un film réalisé par Mohamed Lakhdar Hamina en 1968 et de son évasion, dans une autre film réalisé par Mustapha Badie en 1974.
Sur le plan littéraire, l’écrivain Kaddour M’hamsadji, qui s’est attardé sur l’histoire de ce centre historique, a publié «De l’île aux mouettes à la Casbah, la Casbah d’Alger d’autrefois», «Mémoire de mouette : de l’art d’une tradition multiple à quelques mots et expressions, la fête aux mille vertus» ou encore «Le jeu de la bouqala».
Véritable berceau musical qui a réussi à préserver et perpétuer l’école andalouse de la sanaâ pendant plus d’un siècle de colonisation et permettre l’émergence du chaâbi et la vulgarisation de la zornadjia, la Casbah, dans ce qu’elle a de plus nostalgique à offrir, s’est fait aussi une place de choix dans la chanson algérienne et les oeuvres de figures comme El Hachemi Guerouabi, Dahmane El Harrachi, Abdelakder Chaou, Abdelmadjid Meskoud ou encore le Casbah Jazz de Mohamed Rouane.
S’il existe des dizaines d’œuvres picturales qui prennent pour décor les escaliers de la célèbre rue des Frères Racim (ex-rue du Chameau), la Casbah reste une source d’inspiration intarissable pour les plasticiens et photographes algériens et étrangers depuis les miniatures de Mohamed Racim (1896-1975) jusqu’aux plus jeunes plasticiens et étudiants en art, en passant par une multitude d’artistes ayant immortalisé des tranches de vie comme Eugène De La Croix, Hyppolyte Lazerges ou encore Frederick Arthur Bridgman.
R. C.