Lyès Yala, maître national des échecs: Le record-Guinness au bout des simultanées

De simultanées en simultanées, à l’étranger, des tournois en Algérie, un parcours singulier pour donner la meilleure des représentativités au pays. Parcours.
Lyès Yala est maître national des échecs. Il a, depuis ses 8 ans, su qu’il était fait pour. Une inspiration qui lui est venue alors qu’il regardait jouer un parent. Il est captivé, en fait son jeu secret, avant qu’il ne laisse s’imposer à lui cette passion. Lui l’ingénieur d’Etat en hydrogéologie, après une vie professionnelle épanouie dans son domaine d’études, il revient à son dada et en fait son activité suprême. Oui, oui, suprême ! A lui faire endosser une participation intense tant au pays qu’à l’international. Qui va le hisser sur des podiums mérités tant ses efforts pour représenter l’Algérie lui tient à cœur. Il en fait même le serment. Qu’il veut non seulement respecter mais honorer au plus haut, au mieux et pour toujours.
Un long cheminement plein d’embuches que Yala a su transcender au détriment de sa santé, sa famille et ses finances. D’ailleurs, ce sont les sponsors qui manquent tant à son initiative. N’étaient des aides par ci par là, des mécènes. Une galère qui n’a pas, à son grand mérite, manqué d’auréoler ses différentes compétitions. Et ce depuis qu’il a décidé de les affronter contre vents et marées, en 2019. Le pays en prime, afin de le représenter de la meilleure manière qui soit dans cette belle discipline, reflet de l’intelligence, de la bonne santé mentale et de la persévérance ; et de persévérance, ça le connaît Lyès Yala ! Un téméraire modèle.
Car en 2022, il décide de parcourir des capitales étrangères pour se mesurer aux meilleurs et hisser très haut l’emblème national. Des prouesses qui le talonnent, tant il met du cœur à l’ouvrage et de la ferveur dans des tournois au nombre de sept déjà faits pour réaliser des records et ils ont été atteints à chacune de ses rencontres dans ces pays hôtes.
Dont les organisateurs et les prestataires se souviendront longtemps de son passage, y compris les joueurs, quels que soient leurs nombres qu’il a battus à plates coutures. Admiration exprimées même par nos représentants des chancelleries de ces pays qui se sont mis à l’inviter, vu ses prestations médiatisées par les médias locaux.
Une audience qui lui vaudra de devoir choisir, tellement les invitations se multiplient. Il opte alors pour des pays représentatifs de la discipline et aussi de par leur emplacement géographique, afin de faire montre d’une participation diversifiée à travers les cinq continents.
En se spécialisant dans les simultanées d’échecs, il a choisi volontairement de faire dans l’endurance. Parce que face à lui, il y des dizaines d’adversaires qu’il dit affronter en un temps tierce. Il y met un point d’honneur. D’ailleurs, il revient tout juste d’Alexandrie, en Egypte, où il a séjourné pour ce faire du 19 au 25 janvier dernier. Et le commencement aura été Cuba en janvier 2022 contre, pour la première fois, 169 joueurs. Là où notre drapeau a tutoyé les cimes sur le plus haut fronton d’un grand hôtel où il a été hébergé. Il a ainsi battu un nouveau record national cubain avec un résultat de 93, 20%. En mars 2022, il se retrouve à Madagascar où il bat de nouveau le record malagasy contre 180 joueurs. En juin 2022, il est en France, avec un parcours sans faute contre 50 joueurs. Puis ce sont trois simultanées qu’il disputera en août au Kenya en une première mondiale, contre 1OO adversaires à Kirugoya, avec 1O0 victoires, puis à Nairobi contre 56 joueurs et enfin à Mombassa contre 63 adversaires. Et dans le plus clair de ces deux dernières étapes, il a remporté les victoires, en encaissant quelques défaites et marqué quelque autres nuls.
Il y a encore d’autres escales à l’agenda du maître, au bout desquelles il compte conquérir d’un record-Guinness de simultanées d’échecs qui le mèneront à la fin de cette année. Le 23 décembre étant retenu pour le battre et en Algérie. Le 4 mars prochain, il sera au Mozambique, première du genre entre ce pays et le nôtre.
Une belle continuité assurée par une témérité sans pareille. Des préparatifs psychologiques et techniques qui ne sont pas épargnés par des difficultés logistiques et financières qui entravent le bon déroulement de toutes ses épreuves. La présence du ministère de la Jeunesse et des Sports qu’il remercie ne suffit pas. Les souhaits du maître est qu’il soit mieux accompagné dans ses prochains périples. Et son agenda est encore bien chargé d’ici la fin de l’année.
Mehdi Berradi