Les femmes sont plus susceptibles de développer le cancer de la thyroïde, ont indiqué, ce samedi, des médecins, lors de la 15e journée de formation médicale continue sur ce type de cancer, organisée par l’Association nationale «El Badr» d’aide aux personnes atteintes de cancer, dans le cadre de la Semaine arabe de sensibilisation sur le cancer.
Les participants à ce rendez-vous scientifique ont déclaré que le taux de cancers de la thyroïde chez les femmes est plus élevé que chez les hommes. A cet égard, Boukhatem Zahi, professeur de chirurgie au Centre de lutte contre le cancer (CAC) à l’hôpital Frantz Fanon, a affirmé que «le cancer de la thyroïde est le 4e type de cancer qui touche les femmes et le 13e chez les hommes, soulignant qu’il touche tous les âges et toutes les catégories, y compris les enfants».
De son côté, la spécialiste dans le traitement des tumeurs cancéreuses au Centre de lutte contre le cancer au même hôpital, Samira Tarouadada, a indiqué que «les femmes sont plus susceptibles de développer un cancer de la thyroïde que les hommes, même si le taux de prévalence est moyen par rapport aux autres tumeurs cancéreuses, ajoutant que le traitement de ce type de cancer repose essentiellement sur la chirurgie et la radiothérapie, tandis que quelques cas privilégient le traitement médicamenteux». Selon elle, un diagnostic précoce «est le meilleur moyen pour réussir le traitement».
La même intervenante a appelé toute personne qui remarque un gonflement du cou ou de la gorge ou qui ressent une douleur en mangeant à consulter un médecin pour se soumettre à un examen, soulignant que l’une des causes les plus importantes de cette maladie est la carence en iode dans les aliments.
Dans le même contexte, le ministre de la Santé, Abdelhak Saïhi, a affirmé, jeudi, que le Plan national anti-cancer 2023-2030 repose essentiellement sur la prévention, faisant état qu’«environ 47 050 nouveaux cas ont été enregistrés en 2022», à leur tête le cancer du sein, suivi du cancer colorectal, tandis que les cancers des poumons, du colorectal, de la prostate et de l’estomac sont les plus répandus chez les hommes.
S’exprimant à l’inauguration de la 6e édition du Salon d’information sur le cancer (SICAN) placé sous le thème «Sur le cancer, soyons tous informés», Saïhi a considéré ce plan comme «un facteur axial dans la lutte contre cette maladie et contre les facteurs de risque».
«La prévention est axée sur l’impérative sensibilisation quant à l’importance d’une alimentaire saine, l’exercice physique et la lutte contre le tabagisme», a-t-il indiqué, mettant en avant «la détermination de l’Etat à mener la bataille contre cette maladie sournoise», et à relever ce défi qui requiert la conjugaison des efforts de tous.
Selon le ministre de la Santé, la politique du secteur porte sur «la sensibilisation à l’importance du dépistage précoce de cette maladie à travers la vulgarisation des méthodes de dépistage et l’implication des citoyens à la stratégie de dépistage».
D’autre part, des spécialistes en santé ont mis l’accent, vendredi, sur l’importance du renforcement de la prévention contre la progression des différents types de cancer, soulignant «le coût» induit par la prise en charge de cette pathologie qualifiée de «problème de santé publique».
La Pr Asma Kerboua, chef de service d’oncologie au centre «Pierre et Marie Curie» du CHU Mustapha Pacha (CPMC), a insisté sur l’importance de «la prévention primaire» pour endiguer la progression du cancer en Algérie, de même que sur le dépistage précoce afin d’éviter «un coût plus élevé» de la prise en charge des cas.
De son côté, le Pr Salim Nekkal, chef de service d’hématologie au CHU «Isaad Hassani», de Beni Messous, a estimé que le cancer posait «réellement un problème de coût», notant que parallèlement aux progrès réalisés en matière de lutte contre cette pathologie, l’Algérie enregistre depuis quelques années une «explosion démographique».
Pour sa part, le Directeur de recherche en économie de la santé au Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD), le Pr Ahcene Zehnati a mis en avant l’efficacité de la prévention, qui est, selon lui, «l’une des stratégies à même d’éviter au patient d’arriver aux soins à un stade métastasé».