La Commission des affaires juridiques et administratives et des libertés de l’Assemblée populaire nationale (APN) a assisté, ce mercredi, à une présentation du président du Comité national de prévention et de lutte contre la traite des personnes, Abdelghani Merabet, sur le projet de loi relatif à la lutte contre la traite des personnes.
Lors de sa présentation aux membres du comité, Merabet a affirmé que «le crime de la traite des êtres humains est étranger à la société algérienne», ajoutant que «du fait de sa gravité, certains le qualifient d’esclavage contemporain, car il constitue une humiliation et un mépris pour l’âme humaine, d’autant plus que ce crime cible les groupes vulnérables, en particulier les femmes et les enfants». Le même responsable a évoqué l’exploitation par ces criminels de l’internet et des réseaux sociaux pour atteindre leurs victimes et les piéger. D’après lui, ce crime nécessite «la surveillance et le suivi des réseaux internet afin de protéger les victimes potentielles».
Merabet a fait savoir que les pouvoirs publics ont placé la prévention et la lutte contre la plupart des formes de traite des êtres humains au cœur de leurs priorités, à travers un ensemble de mécanismes et de procédures liés à des textes et des institutions qui contribueraient à la prévention, la poursuite des criminels et la protection des victimes.
Il a ajouté que le comité qu’il préside a adopté «un plan d’action triennal pour les années 2022-2024 visant à organiser une série d’activités de sensibilisation au profit des différents secteurs impliqués dans le domaine de la prévention contre ce phénomène».
S’agissant du projet de loi en question, l’intervenant a expliqué qu’«il vise à criminaliser toutes les formes de traite des personnes, en particulier les actes qui sont commis par la violence ou les menaces, ou qui exposent la victime à la torture ou à des violences sexuelles, ou qui entraînent une invalidité permanente».
Il a précisé que le texte charge le comité de préparer une stratégie nationale de prévention de la traite des personnes, de la présenter au gouvernement et de la mettre en œuvre en coordination avec les acteurs dans ce domaine, mais aussi d’adopter des mécanismes de vigilance et de détection précoce de ces délits. Il prévoit également l’adoption d’un mécanisme national d’assistance et de protection des victimes, ou système dit de référencement.
Abdelghani Merabet a également révélé que le comité œuvre à établir une base de données des victimes de la traite des êtres humains pour faciliter le processus de statistiques et d’assistance.