«L’Arabie Saoudite ne normalisera pas ses relations avec l’entité sioniste sans l’établissement d’un Etat palestinien indépendant», a déclaré le ministre des Affaires étrangères de la puissante monarchie du Golfe. L’Arabie Saoudite n’acceptera aucune normalisation avec l’Etat hébreu tant qu’il n’y aura pas eu une concrétisation en bonne et due forme des droits légitimes du peuple palestinien à un Etat indépendant avec Al Qods Est pour capitale, conformément à la feuille de route proposée par la Ligue arabe.
Lors d’une rencontre, jeudi, le chef du nouveau gouvernement sioniste Benjamin Netanyahu et le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, ont abordé la question de la normalisation, avec en ligne de mire l’Arabie Saoudite, afin, disaient-ils, d’«élargir les accords d’Abraham», qui ont apporté à l’entité sioniste la reconnaissance unilatérale de plusieurs Etats arabes.
Or, on a vu ce que vaut cette «reconnaissance» lors du Mondial de football au Qatar où les Arabes en toute unanimité ont signifié à l’entité sioniste que la question palestinienne est, demeure et demeurera le fondement même d’une éventuelle relation apaisée.
«Une vraie normalisation et une vraie stabilité ne viendront qu’en donnant aux Palestiniens de l’espoir et de la dignité, ce qui nécessite de leur donner un Etat», a ainsi déclaré Fayçal ben Farhane, chef de la diplomatie saoudienne dans une vidéo publiée sur Twitter. Ce faisant, il consacre avec brio le message délivré à Alger par le récent Sommet arabe qui a pleinement consacré l’exigence incontournable de la reconnaissance des droits légitimes du peuple palestinien à son Etat et à sa capitale Al Qods Est, ce qui implique la fin de l’aventurisme et des dérives criminelles de l’entité sioniste qui doit, bon gré mal gré, respecter la légalité internationale, les résolutions des Nations unies et les attentes de la communauté internationale dans son ensemble concernant la restitution de tous les territoires arabes occupés illégalement depuis juin 1967, y compris le Golan syrien.
Or, l’Etat hébreu mène sans discontinuer une politique sauvage et agressive de peuplement juif des territoires palestiniens occupés ainsi que de la ville sainte d’Al Qods, faits et méfaits que dénoncent régulièrement l’ONU, les ONG et la communauté internationale, d’autant qu’il pratique au vu et au su du monde entier une politique de racisme et d’apartheid qui a fini par irriter ses plus proches soutiens. Certes, Riyad ne s’était pas opposé aux accords d’Abraham, signés sous l’égide de Washington fin 2020 par le sioniste et plusieurs pays arabes, dont certains pays du Golfe proches de l’Arabie Saoudite, comme le Bahreïn et les Emirats arabes unis. Mais le royaume a répété à plusieurs reprises qu’il faisait du respect des droits des Palestiniens une condition sine qua non à la signature d’un accord du genre avec les sionistes.