Dans le sillage des festivités célébrant le Nouvel an Amazigh, des chercheurs et universitaires ont animé, lors d’une journée d’études organisée lundi à Alger, la portée, la signification ainsi que le caractère social et culturel des célébrations accompagnant cette journée particulière qui s’enracine dans les profondeurs de l’histoire algérienne.
Cette journée d’étude, organisée par le Centre national de recherche en préhistoire, anthropologie et Histoire, sous le titre «Yennayer nous rassemble en une Algérie unifiée», a mis en lumière les célébrations distinguées du Nouvel An Amazigh dans toutes les régions d’Algérie, en particulier grâce aux interventions des chercheurs du centre. C’est ainsi que la ministre de la Culture et des Arts, le Dr Soraya Mouloudji, a indiqué dans une allocution prononcée en son nom par le chef de cabinet du ministère de la Culture, Mohamed Sidi Moussa, que «cette rencontre scientifique vise à mettre en exergue à l’occasion de Yennayer 2973 le caractère symbolique et l’aspect sémantique de cette journée, célébrée à travers l’ensemble des régions du pays, à travers des pratiques, coutumes et traditions distinctives».
Pour le Nouvel An amazigh, les célébrations et les expressions visuelles et folkloriques qui marquent le mois de Yennayer diffèrent quelque peu d’une région à une autre, mais gardent un dénominateur commun qui est le fait de le célébrer dans la joie et la communion pour espérer une année agricole fertile.
Le Dr Soraya Mouloudji a également évoqué la symbolique de Yennayer, qui contient les valeurs de partage et de coexistence et «consacre la richesse, la diversité et le pluralisme», encourageant à cette occasion le centre à «mener et publier de nouvelles recherches» afin d’enrichir l’expérience de ces chercheurs et le statut international de ce centre», a-t-elle indiqué.
De son côté, le directeur du Centre national de recherche en préhistoire, anthropologie et histoire, le Dr Slimane Hachi, a estimé que Yennayer est «une occasion de cohésion et de communication à travers des pratiques et des expressions caractérisées par le partage et la vie en communauté». Aussi, il a également souligné que «le mois de Yennayer, dont la célébration varie dans toute l’Algérie et dans les pays d’Afrique du Nord, se caractérise par un plat complet, qui est le couscous, auquel participent tous les peuples de ces pays».
Le chercheur du centre, Brahim El-Hilali, a évoqué les fêtes et coutumes associées au Nouvel An amazigh dans la région de Beni Snous (Tlemcen), notamment à travers «Irad», le carnaval qui se caractérise par des jeunes portant des masques et sillonnant les différents quartiers du village. L’intervenant a également évoqué les préparatifs particuliers de la fête de Yennayer dans les villages de Tlemcen, qui ont «toujours conservé les coutumes et rituels associés à cette fête populaire, qui se caractérisent également par la préparation de plats populaires et autres expressions qui indiquent la profondeur historique et culturelle de Yennayer», a-t-il mis en en relief avant de poursuivre en indiquant que «les célébrations du Nouvel An amazigh sont l’expression de l’adhésion aux racines, à la terre et à la vie sociale».