Le prix élevé des œufs en Algérie a suscité la colère sur les réseaux sociaux, au milieu des appels au boycott de l’achat de ce produit.
«Non à l’achat des œufs !», c’est le slogan de la campagne menée sur les réseaux sociaux contre la flambée du prix des œufs. Durant cette période où le prix des œufs varie entre 25 et 30 DA, quant au plateau de 30 œufs, il faut compter plus de 600 DA pour l’acheter, les citoyens sont priés de ne pas acheter d’œufs. «Ce boycott devrait inciter ceux qui ont le monopole du marché des œufs à revoir leur stratégie, surtout que ce produit ne peut être stocké», expliquent les initiateurs de cette campagne dans leur affiche. En effet, cette nouvelle hausse des prix des œufs laisse les citoyens sans voix. Selon les mêmes initiateurs, cette campagne va perdurer «jusqu’à ce que les prix reviennent à la normale».
Sur les réseaux sociaux, les commerçants ainsi que les citoyens n’arrivent pas à comprendre les raisons de cette flambée. Par ailleurs, plusieurs commerçants ont partagé le slogan «Je suis un commerçant et je boycotte la vente des œufs» dans le but de frapper ceux qui monopolisent le produit sur le marché.
Afin que les prix restent stationnaires, il faudrait boycotter tout produit dont la hausse du prix est injustifiée. Pour les citoyens qui sont très en colère : «Acheter un œuf à 25 DA n’est vraiment pas normal. Son prix ne devrait pas dépasser les 10 DA. Cependant, les Algériens ne font rien pour que cela cesse.»
Les premiers justifient cette augmentation sans précédent par le renchérissement des prix de l’aliment pour volaille sur le marché mondial, mais les seconds ne l’entendent pas de cette oreille, et les appels au boycott pour «dénoncer la spéculation» se multiplient sur les réseaux sociaux…
L’Apoce : «Le boycott est l’arme du consommateur»
Ces arguments ne semblent cependant pas convaincre les citoyens et les associations de protection du consommateur. Ainsi, plusieurs pages Facebook, nationales et régionales, ont décidé de lancer une vaste campagne de boycott des œufs avec le hashtag «N’achetez pas les œufs».
En effet, l’Organisation de protection et d’orientation du consommateur, l’Apoce, a déclaré via une publication sur sa page Facebook officielle qu’«elle soutenait la campagne de boycott». «L’Apoce annonce son soutien total aux campagnes de boycott que certains ont lancées sur les réseaux sociaux», peut-on lire dans le communiqué. L’organisation ajoute : «Le boycott est l’arme du consommateur pour changer la réalité et dénoncer les situations qui portent préjudice à son pouvoir d’achat.»
De son côté, le président de l’Apoce estime que la courbe ascendante que prennent les prix des œufs devient un phénomène «très inquiétant» attendu qu’aucune mesure à même de garantir la disponibilité et la stabilité des prix du produit n’est en vue. Mustapha Zebdi a conclu son intervention en appelant les acteurs de la filière avicole à «trouver des solutions dans les plus brefs délais», car le mois de Ramadhan, période durant laquelle la demande pour les œufs s’accroît, approche à grands pas.
Boulenouar : «La hausse des prix des œufs est due à la hausse des aliments pour volaille»
Pour sa part, Hadj Tahar Boulenouar, président de l’Association nationale des commerçants et artisans (ANCA) a expliqué, lors d’une conférence de presse, que «la hausse des prix des œufs est due au retard dans le traitement de la maladie qui a touché les poulets il y a environ trois mois, en plus du prix élevé des aliments pour volaille, qui a augmenté de 30% au niveau du marché mondial», indiquant «une baisse de la production d’environ 50%».
Boulenouar a ajouté : «Il y a plus de 3 mois, il y a eu une maladie que nous avons tardé à soigner, et de nombreux éleveurs ont enregistré la mort de leurs volailles», soulignant dans le même contexte qu’«au niveau de la wilaya de Médéa, de nombreux éleveurs ont été touchés».
A cet égard, le président de l’ANCA a mis l’accent sur «la nécessité de soutenir les éleveurs et de contenir rapidement la situation, notamment au regard de la forte demande en œufs, vu que la demande dépasse les 8 milliards d’œufs annuellement, alors que les estimations de la production nationale sont estimées à moins de 6 milliards d’œufs».
Il a également indiqué que «8% de la production d’œufs sont destinés à l’industrie cosmétique et 78% sont destinés à la consommation».