L’Algérie a exprimé sa ferme condamnation suite à la prise d’assaut contre les institutions de l’Etat en République fédérative du Brésil. Selon le communiqué du ministère des Affaires étrangers, «l’Algérie a exprimé son rejet à toutes les actions qui créeraient le chaos et déstabiliseraient ce pays ami». «L’Algérie s’est dite convaincue que le peuple brésilien est en mesure de surmonter cette épreuve dans la paix», indique la même source.
«Elle a également affirmé son soutien aux institutions légitimes et son soutien à la voie démocratique, ce qui a abouti à l’élection de Lula da Silva à la présidence du pays, qui a été largement acclamée au niveau international», conclut le communiqué.
Pour rappel, des partisans de l’ancien président brésilien Jair Bolsonaro ont envahi les bâtiments de la Cour suprême, du Congrès et le palais présidentiel à Brasilia. Ces événements sont intervenus une semaine après l’investiture officielle du nouveau chef d’Etat Luiz Inacio Lula da Silva. Une enquête pour déterminer les responsabilités a été ouverte. Les sanctions commencent à tomber.
La Cour suprême brésilienne a suspendu de ses fonctions le gouverneur de Brasilia, Ibaneis Rocha, pour une durée de 90 jours à la suite de failles sécuritaires ayant permis à des milliers de partisans de l’ancien président Jair Bolsonaro d’envahir et de saccager des bâtiments officiels, dimanche 8 janvier. Après plusieurs heures de chaos, les forces de l’ordre ont repris le contrôle des bâtiments. Il s’agit de la pire attaque contre les institutions brésiliennes depuis que la démocratie a été rétablie dans le pays il y a quatre décennies. Le président Luiz Inacio Lula da Silva, tout juste revenu au pouvoir – et investi le 1er janvier 2023 – a promis que les responsables de cette émeute seraient traduits devant la justice.
Le juge de la Cour suprême, Alexandre de Moraes, a également demandé aux réseaux sociaux Facebook, Twitter et TikTok de bloquer les comptes d’utilisateurs répandant une propagande antidémocratique. Des dizaines de milliers de contestataires ont envahi dimanche la Cour suprême, le bâtiment du Congrès et le palais présidentiel à Brasilia, brisant des fenêtres, endommageant le mobilier, détruisant des œuvres d’art et dérobant l’exemplaire original de la Constitution de 1988. Des armes ont par ailleurs été saisies dans un bureau de la sécurité de la présidence. Lula a reproché aux forces de sécurité de la capitale, qui répondent au gouverneur Ibaneis Rocha, ancien allié de Jair Bolsonaro, de n’avoir rien fait pour empêcher la progression des émeutiers. Le ministre de la Justice, Flavio Dino, a indiqué que «200 manifestants avaient été arrêtés». La police antiémeute a été déployée sur les lieux seulement deux heures après le début de l’invasion.