Pays de tradition footballistique par excellence, l’Algérie a dérogé à la règle en cette année 2022 en arborant un championnat moribond et contraint les Algériens à suivre la Coupe du monde de Qatar sur le petit écran.
Une année qui a vu l’élimination des protégés de Djamel Belmadi, alors que la même équipe est allée «arracher» le trophée de la Coupe d’Afrique des Nations en 2019 en Egypte avec panache et brio en damant le pion à toutes les équipes participantes. C’est donc une année plutôt sombre pour le football algérien, habitué à faire des miracles.
Il faut dire que tous les observateurs sont unanimes à dire que l’année 2022 a été difficile pour le football algérien, qui n’a pas brillé sur plusieurs fronts, ce qui a suscité la colère et l’inquiétude des supporters, notamment au niveau de l’équipe nationale, qui n’a pas réussi à se qualifier à phase la finale de la Coupe du monde 2022. Un échec pour les Fennecs qui a provoqué moult changements au niveau de la Fédération algérienne de football, dont le plus important est le départ de Charaf Eddine Amara et l’arrivée de Djahid Zefizef à la tête de l’instance faîtière du football national.
Il est important de situer l’amorce du revers du football national avec la sortie au premier tour en début d’année lors de la CAN 2021 que le Cameroun avait abrité en 2021.
Les Verts méconnaissables
Bien que les coéquipiers de Riyad Mahrez soient entrés dans la compétition en qualité de champions d’Afrique, il n’en demeure pas moins qu’ils ont dû «jeter l’éponge» dès le premier tour. Ce qui avait suscité à l’époque des questionnements au sein de la sphère footballistique continentale. Si certains ont évoqué l’état désastreux de la pelouse, d’autres ont, en revanche, justifié cet échec par la méforme des joueurs qui étaient selon eux «méconnaissables».
On efface tout et on recommence…
Par la suite, la confiance a été renouvelée au coach Djamel Belmadi par la FAF en recevant un soutien de la part des pouvoirs publics et des citoyens qui avaient émis le souhait de voir les Verts se qualifier au Mondial qatari pour la quatrième fois dans l’histoire du football algérien.
Après un parcours distingué en phase de poules, le tirage au sort du tour décisif a été ce fameux Algérie-Cameroun, avec l’avantage de jouer le match retour en Algérie.
Les Verts, victorieux au match aller au Cameroun (0-1), se sont inclinés au stade Mustapha Tchaker de Blida et sont tombés de très haut avec cette élimination dans la foulée d’une CAN déjà très décevante qui avait vu les Fennecs, tenants du titre, se faire sortir de la compétition dès la phase de poules.
Résultat des courses, les Fennecs ne participeront pas au Mondial-2022. Alors qu’ils pensaient avoir obtenu leur billet pour le Qatar, les Algériens ont été éliminés dans les toutes dernières secondes du barrage retour face au Cameroun (1-2). Une défaite amère vécue comme un drame national.
Fin de 32 matchs sans défaite et bye bye Qatar !
«Le château de cartes s’effondre», avait commenté Djamel Belmadi en larmes sur la pelouse du stade Tchaker de Blida, alors qu’il était le coach champion d’Afrique 2019 avec cette équipe. «Tout le monde est abattu. On ne se voyait pas ne pas y aller. Quelle cruauté de finir comme cela à dix secondes de la fin», avait-il lâché aux journalistes.
Par voie de conséquence, l’ancien président de la Fédération algérienne de football, Charaf Eddine Amara a payé le prix fort lorsqu’il a dû présenter sa démission, un an après son élection pour succéder à son prédécesseur, Kheireddine Zetchi.
Si l’échec vécu par les coéquipiers du gardien M’Bolhi fut «terrible» pour l’Algérie, il faut également souligner que le revers a touché l’équipe olympique, entraînée par Noureddine Ould Ali. Cette catégorie des moins de 23 ans n’a pas réussi à se qualifier pour la Coupe des Nations ainsi que pour les JO de Paris 2024.
La sélection des moins de 20 ans a suivi le même chemin
Idem pour la sélection des moins de 20 ans, drivée par Mohamed Lacet, qui a obtenu des résultats médiocres lors du Championnat d’Afrique du Nord qui s’est déroulé en Egypte dans un groupe comprenant la Libye, le Maroc et la Tunisie. Un tournoi où les jeunes Fennecs ont fait deux nuls et une défaite. Ce qui, par voie de conséquence, a empêché les jeunes Verts d’atteindre la finale de la Coupe des Nations pour cette catégorie.
L’équipe algérienne des moins de 18 ans a également déçu tous les espoirs des Jeux méditerranéens qui se sont déroulés à Oran l’été dernier et n’a même pas réussi à atteindre le deuxième tour malgré son départ réussi et le soutien du public.
La sélection féminine, l’ombre d’elle-même
Même l’équipe nationale féminine algérienne n’a pas pu se qualifier pour la Coupe des Nations, qui s’est déroulée cette année au Maroc.
La seule exception en 2022 pour les équipes algériennes de football était l’équipe des moins de 17 ans entraînée par Arezki Remmane qui a réussi à remporter la Coupe arabe en Algérie il y a deux mois.
La sélection des joueurs locaux, l’exception
Si le football algérien n’était que l’ombre de lui-même en cette année 2022, il faut, par ailleurs, reconnaître que la sélection de Madjid Bouguerra est sur la bonne voie. Bien qu’elle n’ait participé à aucune compétition officielle cette année depuis qu’elle a remporté la Coupe arabe au Qatar à la fin de l’année dernière, elle est sur la bonne voie sous la supervision de l’entraîneur Madjid Bouguerra, qui a pour objectif de remporter le CHAN qui se déroulera dans moins de deux semaines en Algérie.
Au niveau du championnat algérien, les jeunes de Belouizdad ont poursuivi leur performance en solitaires avec leur troisième sacre consécutif, pour confirmer leur domination sur le football algérien et se qualifier pour la phase de poules de la Ligue des champions africaine.
CAN 2025 : L’Algérie a déposé son dossier
Il y a quelques jours, l’Algérie a déposé son dossier de candidature pour succéder à la Guinée dans l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations 2025, avec l’espoir de faire bonne figure et pourquoi pas la remporter. Avec la détermination de se racheter, Belmadi et ses poulains savent à présent ce qui les attend. De plus, avec des infrastructures dignes des plus beaux stades du monde, et un public qui respire le foot, il n’y aura aucune raison pour que l’Algérie passe à côté de cette compétition continentale.
Le drapeau algérien visible dans les stades du Qatar
En définitive, malgré l’absence des coéquipiers de Mahrez au Qatar, il faut admettre que dans pratiquement tous les matchs du Mondial, il était aisé de voir un drapeau algérien et encore mieux très bien placé dans le stade. Ça a été le cas, entre autres, durant la rencontre Brésil-Corée du Sud où on a vu un drapeau juste derrière la célébration de Neymar de son but face la Croatie. Les supporters algériens sont vraiment partout.