Pour sortir de la dépendance aux énergies fossiles, sources tarissables, beaucoup de pays, dont l’Algérie, se tournent vers d’autres formes d’énergie, comme le solaire ou l’hydrogène vert. Ce qui constitue une très belle opportunité à ne pas rater en raison de la situation géostratégique du pays.
En effet, avec un total d’ensoleillement de 3000 heures par an en moyenne, l’Algérie figure en tête des pays qui disposent du plus fort taux d’exposition, avec la possibilité de le transformer en électricité, aujourd’hui très demandée par beaucoup de pays.
Par ailleurs, si le coût de production semble être relativement à la portée des pays non producteurs de pétrole et de gaz, il faut savoir que l’objectif est de réduire leur dépendance aux combustibles fossiles, d’accélérer l’accès à l’électricité en augmentant l’exploitation des ressources énergétiques renouvelables et de respecter leurs engagements climatiques mondiaux.
Selon des spécialistes de la question, l’utilisation de l’hydrogène comme carburant n’est pas un concept nouveau. Il est actuellement largement utilisé dans différentes applications, telles que le carburant pour les voitures, le raffinage du pétrole, le traitement des métaux, la production d’engrais et la transformation des aliments. L’hydrogène libère une quantité importante d’énergie lorsqu’il est utilisé comme carburant, presque trois fois plus que ce que l’on peut obtenir avec du diesel ou de l’essence.
Partant de ce postulat, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s’est félicité, à l’occasion du dernier Conseil des ministres, de la stratégie de création de nouvelles sources d’énergie en Algérie, d’autant que le monde avance aujourd’hui vers les énergies propres, soulignant, toutefois, l’impératif d’une bonne préparation et étude des projets prévus dans cette stratégie.
Sur le plan continental, et d’après une étude publiée par le Centre égyptien d’information et d’aide à la décision, «d’ici 2035, l’Afrique est capable de produire de l’hydrogène vert à mille milliards d’euros par an». Ce qui, selon la même étude, «permet au continent d’exporter du carburant vert et de dynamiser l’industrie locale».
Selon cette même étude, «l’hydrogène vert serait produit sur trois axes principaux en Afrique au nord, à l’ouest et au sud du continent», ajoutant qu’environ «la moitié de la production serait destinée à l’exportation, ce qui fournirait l’équivalent de 15% de la production actuelle».
Il est important de savoir que pour diversifier son mix énergétique dominé par le gaz et le pétrole, l’Algérie aspire à atteindre 15 000 MW d’énergie solaire d’ici à 2035. Raison pour laquelle l’Algérie fait de l’hydrogène vert l’une de ses priorités. Cette énergie constitue, selon les spécialistes, une voie d’avenir pour les énergies renouvelables, et son utilisation dans le processus de production dans le secteur industriel.
Contacté par nos soins, l’expert en questions environnementales et écologiques, Karim Tedjani, a été catégorique quant à la nécessité absolue de développer la production de l’hydrogène vert, d’autant plus que pour lui, «l’Algérie est le pays qui dispose du plus d’atouts et d’arguments à l’échelle régionale pour se positionner dans le marché de l’hydrogène vert».
«L’on peut citer son immense potentiel solaire, éolien et hydrique ainsi que son vaste territoire qui est en mesure de recevoir des installations solaires de très haute capacité, lui garantissant la production de l’hydrogène vert à des coûts très compétitifs. A ces avantages, l’on peut ajouter sa longue côte maritime de plus de 1200 km, son réseau de pipelines de transport de gaz naturel traversant la Méditerranée et sa position géographique stratégique, à proximité de la rive européenne. L’on doit tenir compte aussi de sa longue expérience dans l’industrie du gaz naturel, notamment dans la liquéfaction et le transport maritime et par pipes», a-t-il argumenté pour arriver à la conclusion selon laquelle «toutes ces capacités devront faire de l’Algérie le pays le mieux placé pour se lancer dans la production de l’hydrogène vert destiné à l’exportation, notamment vers l’Europe».
Pour ce faire, notre interlocuteur juge utile de «créer des usines pilotes de moyenne capacité et d’instaurer un cadre juridique et normatif adapté. Comme il serait judicieux de réaliser des partenariats avec des pays leaders dans le domaine».
L’hydrogène vert et son apport aux secteurs de la pétrochimie, de l’industrie et du transport
Par ailleurs, en sa qualité d’expert en écologie, Karim Tedjani n’a pas manqué de mettre en avant les différentes utilisations de l’hydrogène vert et ses avantages, notamment dans les secteurs de la pétrochimie, de l’industrie et du transport.
Pour lui, «l’association de l’hydrogène vert au dioxyde de carbone et au méthane dans le processus de production permet la réduction des émissions de gaz à effet de serre et, de ce fait, préserver l’environnement».
«Devenir leader mondial de l’hydrogène vert»
Aussi, il est important de savoir, selon Tedjani, que «la production d’hydrogène vert permettrait de générer près de 34,8 millions de crédits carbone par millions de tonnes d’hydrogène vert produit. Cela permettrait d’aider les entreprises algériennes exportatrices dans le domaine du métal, du fer, de l’aluminium, du ciment et des engrais à contrecarrer les effets des mécanismes d’ajustements carbone aux frontières imposés dès 2026. Cela leur permettra en outre de gagner plus de parts de marché, en bénéficiant de ces crédits carbone et avec des prix plus compétitifs à l’export en Europe».
Et de conclure par une note optimiste, à savoir que «la transition énergétique voulue par les plus hautes autorités du pays, à travers ses actions transversales dans différents secteurs, permettrait un déploiement rapide basé sur la satisfaction des besoins et la sobriété dans la consommation énergétique», précisant que «le travail qui a été amorcé depuis plusieurs mois déjà pour identifier les marchés qu’on pourrait satisfaire permet d’avoir une vision très ferme, très claire et surtout chiffrée pour être leader dès maintenant et non pas attendre quelques années pour être un leader mondial de l’énergie renouvelable et de l’hydrogène vert».
«L’Algérie à même d’avoir un rôle régional prépondérant dans le domaine de la production de l’hydrogène»
Le même optimisme a été constaté chez l’économiste Mourad Kouachi qui considère, pour sa part, que «l’Algérie dispose d’un immense potentiel d’énergie solaire, de réseaux étendus et intégrés pour le transport de l’électricité et du gaz, de réserves hydriques considérables et d’importantes capacités en matière de recherche et de développement, qui lui permettent d’avoir un rôle régional prépondérant dans le domaine de la production de l’hydrogène», et d’ajouter : «Les ressources en gaz naturel disponibles pour appuyer la production de l’hydrogène bleu permettront ainsi à l’Algérie d’occuper une bonne place pour investir dans l’industrie de l’hydrogène. Ce qui est important à court et moyen termes pour développer de l’hydrogène vert avec efficacité et faisabilité économiques élevées».
Et pour appuyer son argumentaire sur l’urgence pour l’Algérie de développer la production d’hydrogène vert, notre interlocuteur a ajouté : «L’Algérie jouit également d’une position stratégique, avec des ports et des infrastructures pour le transport du gaz permettant de répondre à la demande locale, régionale et mondiale d’hydrogène. Toutes ces capacités devront permettre à l’Algérie de s’intégrer rapidement dans la dynamique régionale de développement de l’hydrogène.» En sériant un certain nombre d’exigences essentielles qui sont, selon lui, «la préparation d’un cadre législatif et réglementaire approprié, la préparation et la qualification du capital humain et de la recherche scientifique, la réalisation des études nécessaires à la construction de projets pilotes, l’examen des modes de financement et enfin, le développement des relations et des opportunités de coopération internationale».
Cet article est a la fois utopique et fallacieux.l’hydrogéne utilisé comme carburant est produit par electrolyse séparant l’oxygéne de l’hydrogéne.
Sa production en laboratoire est concluante.Mais produire de l’hydrogéne en quantité industrielle pour satisfaire les besoins en carburants est trés couteux et pour le moment impossible.