La littérature palestinienne foisonne de récits authentiques relatant l’histoire de la femme palestinienne combattante et des villes palestiniennes disparues et d’authentiques récits sur la disparition des archives. Ecrit par Manar Hassan et traduit par Alaa Halhal, le livre intitulé Invisibles : femmes et villes palestiniennes jusqu’en 1948 a été récemment publié par l’Institut d’études palestiniennes en fait partie.
Ce livre s’intéresse aux villes palestiniennes qui ont été érigées et qui ont disparu. L’auteur ne sera pas le premier à écrire et à décrire la dévastation et la destruction de la société palestinienne, mais la fonction de la civilisation en tant que catalyseur qui génère la vie civilisée n’a pas encore été correctement mise en évidence. De plus, «l’une des raisons en est la disparition d’archives organisées, à partir desquelles nous pouvons extraire les informations dont nous avons besoin», regrette l’auteur. Il faut savoir que l’absence d’archives conduit en partie à la dévastation qui a non seulement effacé la société palestinienne, mais aussi gommé son histoire. C’est pourquoi, selon les critiques, ce livre constitue un projet de recréation de la ville palestinienne.
Contournant la problématique de l’absence d’archives, il a fallu s’intéresser aux objets, aux légendes, aux biographies et aux entretiens avec des personnes qui vivaient en Palestine avant 1948. Par ailleurs, il est important de mettre en exergue qu’à la veille de la Nakba (Catastrophe), la société palestinienne était en plein essor urbanistique et entre 35% et 40% de la population arabe totale en Palestine vivait dans les villes. C’est pourquoi, les espaces urbains et leur contenu se sont considérablement développés. De nouveaux liens et relations sociales ont pris forme et se sont développés, parallèlement à la croissance de phénomènes culturels jusque-là inconnus.
Certaines des grandes villes palestiniennes, telles qu’Al-Qods, Jaffa et Haïfa, étaient les plus importantes. En termes de démographie, le processus d’urbanisation qui a traversé les villes portuaires de Jaffa et Haïfa a été particulièrement important et a atteint de grandes proportions, non seulement en ce qui concerne les développements urbains dans la Palestine historique, mais aussi en ce qui concerne l’ensemble du Moyen-Orient. Enfin, ce livre est divisé en quatre chapitres principaux intitulés Le discours de genre dans la ville palestinienne ; La renaissance des femmes dans l’espace urbain ; Les femmes dans les espaces de divertissement et de culture et enfin Les phénomènes de l’espace économique.