Débit internet, bande passante, data-centers, e-commerce, internet, sécurité numérique : ce sont là les principaux sujets abordés, mardi, par le ministre de la Poste et des Télécommunications, Karim Bibi Triki, à l’occasion de la dernière édition de «Rakmana» pour l’année 2022, tenue à l’hôtel Sofitel.
Et dans l’optique de devenir un pôle technologiques de premier plan en Afrique, l’apport des investisseurs parmi les acteurs du numérique s’avère indispensable en raison, entre autres, de l’environnement extrêmement favorable qui s’y prête et les assurances des pouvoirs publics pour accompagnement et une assistance très encourageants.
Au cours du débat entre le ministre du secteur et les opérateurs du digital, il faut reconnaître que Karim Bibi Triki a permis à ces derniers d’évoquer, notamment, les problèmes et les contraintes auxquels ils font face dans leurs activités respectives, administratives, logistiques…
«L’Algérie fait partie des pays qui enregistrent un meilleur débit internet»
Dans son allocution d’ouverture des travaux de cette rencontre hautement importante, le ministre du secteur a expliqué que «l’Algérie fait partie des pays qui enregistrent un meilleur débit tant sur l’internet fixe (ADSL et fibre) que le mobile», en affirmant qu’actuellement, «notre pays est 2e en Afrique en termes de pénétration, avec un taux de 9%, soit 4 millions de foyers connectés au réseau d’internet fixe, au moment où des pays sont à 1% de taux de pénétration».
Reconnaissant que l’Algérie n’a pas encore atteint son potentiel, tout en se réjouissant du bond de 30 places gagnées par l’Algérie au classement Speedtest d’Ookla du mois d’octobre dernier concernant les vitesses de l’internet haut débit fixe, en passant du 171e rang, occupé au mois de septembre dernier, à la 141e position.
C’est pourquoi, en étayant son argumentaire, Bibi Triki est revenu sur la stratégie du haut et du très haut débit élaborée dans le cadre de la mise en œuvre de la politique générale du gouvernement et de son programme d’actions destinées au développement de la société de l’information, à travers les infrastructures, les moyens de télécommunications et l’utilisation des Technologies de l’information et de la communication (TIC).
«La conjugaison des efforts de tous s’impose pour atteindre les objectifs tracés»
Devant un parterre d’acteurs du numérique, il a tenu à répondre à tous les intervenants en s’engageant à travailler pour l’amélioration du climat des affaires, en rappelant la feuille de route établie par le gouvernement dans son plan d’action, indiquant que «la conjugaison des efforts de tous» s’impose pour atteindre les objectifs tracés.
Intervenant à son tour, le vice-président du Groupe des acteurs algériens du numérique (GAAN), Abdelouahab Ggoua, a indiqué que «nul ne peut nier les grands efforts qui ont été faits durant la période récente pour améliorer le débit d’internet en Algérie». C’est pourquoi, il a insisté dans son plaidoyer sur «la nécessité de faire appel à tous ceux qui sont impliqués dans le domaine pour apporter leur pierre à l’édifice».
Pour lui, «si nous sommes un acteur économique ou du numérique et que nous prétendons offrir des services en ligne, la première question à laquelle nous devons répondre lorsque nous établissons notre plan d’affaire est combien de clients potentiels je pourrais toucher à travers mes services, y compris dans l’administration ?» et d’ajouter : «La majorité du territoire national est couverte par le mobile ou le fixe. Une énorme opportunité est devant nous malgré toutes les insuffisances qu’il faudra lever.»
Allant dans le même sens que le ministre, Abdelouahab Gaoua a révélé : «Nous avons fait un travail pour que la consommation de la vidéo soit optimale en mettant en cache l’essentiel de ces plateformes (Google, YouTube et Facebook), ce qui nous a permis d’augmenter le débit, le nombre d’abonnés et surtout la consommation data.»
«Une opportunité pour les opérateurs du numérique d’offrir plus de services»
Il faut également savoir qu’«en parallèle à cette augmentation du nombre d’utilisateurs, il y a une hausse de la consommation du volume par utilisateur et par mois qui a pratiquement doublé durant les deux dernières années due en grande partie au comportement du citoyen qui a évolué suite à la crise sanitaire», a souligné Gaoua non sans lancer un appel solennel à l’ensemble des opérateurs du secteur indiquant avec forte conviction que «c’est une opportunité pour les opérateurs économiques qui s’intéressent au numérique d’offrir plus de services en ligne, cela peut être des services de e-commerce, mais pas seulement».
Et de conclure : «Si on arrive à développer ce contenu institutionnel, gouvernemental, économique ou commercial, nous aurons un meilleur retour sur investissement.»
Pour la précision, en animant un court point de presse à l’issue de la rencontre, le ministre de la Poste et des Télécommunications a réitéré le souhait de son département ministériel d’«accorder un intérêt particulier au développement des data-centers en Algérie, de voir l’arrivée de nouveaux opérateurs, notamment parmi les start-up, pour développer le secteur en Algérie et en faire un hub pour l’Afrique».
A cette occasion, le ministre du secteur n’a pas omis d’indiquer et de rappeler les efforts de l’Etat en matière de généralisation de l’accès des citoyens aux services des télécommunications de manière équitable partout où ils se trouvent.
A travers la tenue de cette rencontre sur les data-centers, le ministre du secteur, Karim Bibi Triki, a affiché l’engagement des pouvoirs publics à aller dans le sens de la multiplication de ces outils en encourageant et accompagnant les opérateurs économiques dans ce sens.