Le Mondial, qui s’est achevé ce dimanche, jour de la fête nationale du Qatar, avec la grande finale entre la France et l’Argentine qui s’est achevée sur le score nul après prolongations (3-3) et qui a consacré les coéquipiers de Lionel Messi aux tirs au but (4-2), a permis aux observateurs et à toute l’humanité de se convaincre que l’organisation d’une telle manifestation footballistique n’est plus l’apanage des pays européens ou sud-américains, et qu’en football, des pays arabes, à l’image du Maroc, sont tout aussi capables de rivaliser avec les grandes nations.
En effet, en relevant le défi d’organiser la 22e Coupe du monde de football, le Qatar a réussi de fort belle manière à marquer la planète foot et à prouver qu’un pays arabe et musulman est capable de réussir un tel exploit qui, pour les nombreux observateurs, peut être considérée comme la plus réussie depuis son existence.
En réalité, la Coupe du monde était une réussite pour le Qatar avant même le début, car en dépit des critiques sur la préparation, l’objectif était qu’on puisse situer le pays sur une carte. Il y avait ensuite un enjeu de crédibilité pour montrer sa capacité à organiser un grand événement dans un pays qui ne l’avait jamais fait et qui n’a pas de tradition footballistique. C’est la cerise sur le gâteau qui vient valider le choix stratégique d’investir dans le sport pour changer d’image et devenir une destination touristique et de divertissement.
«Nous aussi nous sommes parfaitement capables d’organiser une Coupe du monde»
Ce Mondial est donc un vrai succès diplomatique pour l’Emirat, qui de surcroît en tire une popularité accrue dans le monde arabo-musulman, sur le mode : «Nous aussi nous sommes parfaitement capables d’organiser une Coupe du monde.»
Si les médias, les nombreux supporters présents et l’ensemble des observateurs ont été unanimes à reconnaître que cette édition organisée par le Qatar est «la meilleure de tous les temps», pour sa part, Gianni Infantino, l’homme fort de la FIFA n’a pas pris de gants pour saluer les avancées réalisées par le Qatar, tout en se félicitant du niveau affiché pendant les rencontres.
Avec la réussite de ce Mondial, force est constater que le Qatar en sortira grandi, après avoir réussi à faire s’estomper les critiques, recevant même les félicitations de dirigeants du monde. Cela confirme, si besoin est, que le poids du Qatar s’impose désormais comme un leader international.
«Un Mondial de cette beauté peut aussi être l’œuvre d’un pays arabe et musulman»
Contacté par nos soins, à quelques heures du coup d’envoi de la finale qui a opposé la France à l’Argentine, Mourad Boutadjine a affiché toute sa fierté que le Qatar ait réussi à organiser la Coupe du monde, et ce, en dépit des nombreuses critiques avancées çà et là, notamment par des voix occidentales qui refusent d’admettre qu’un Mondial de cette beauté peut aussi être l’œuvre d’un pays arabe et musulman.
En effet, selon notre interlocuteur, «le Mondial organisé par le Qatar est une vraie réussite sur tous les plans», ajoutant que «tous les supporters, les acteurs du football et les délégations présentes ont été unanimes à reconnaître que ce Mondial qatari peut être considéré, au vu des très belles infrastructures sportives et l’esprit sportif qui a régné tout au long de cette manifestation footballistique, comme l’une des plus belles éditions, sinon la plus réussie et la plus belle de l’histoire du football mondial».
Pour Boutadjine, cette Coupe du monde du Qatar a également «permis à la sélection marocaine de s’imposer face à de très grandes équipes ( Portugal, Espagne,…) et de prouver aux yeux du monde que le football africain et arabe peut désormais faire la différence et qu’il faudra compter avec lui lors des prochaines occasions».
«Le Mondial qatari est le plus réussi et le plus beau de l’histoire du football»
Par ailleurs, pour Mourad Boutadjine, «le Qatar a dépensé 220 milliards de dollars pour construire des infrastructures de classe mondiale, notamment de nouvelles routes, des transports publics, des hôtels et des installations sportives. Les matchs se sont déroulés dans huit stades de haute technologie, assurant un confort maximal aux spectateurs», ajoutant : «Quelque 2 millions de supporters ont séjourné au Qatar pour cet événement historique, donnant un coup de fouet au secteur du tourisme et à l’industrie de l’hôtellerie et de la restauration». Ce qui, selon lui, «constitue un vrai challenge au moment où des voix avaient manifesté leurs craintes que la chaleur serait un facteur inhibiteur».
Sur le plan marketing, il n’a pas manqué de souligner que «toutes les dépenses en publicité et marketing autour de la Coupe du monde vont atteindre un record cette année pour le motif que ce pays a le potentiel pour offrir des expériences uniques aux marques».
«Certaines voix criaient au scandale, prétextant l’absence de tradition footballistique»
De son côté, Aziz Derouaz, ex-ministre de la Jeunesse et des Sports et commissaire des derniers Jeux méditerranéens d’Oran, ne trouvait pas les mots pour qualifier la réussite de l’organisation par le Qatar de la plus prestigieuse compétition sportive des temps modernes au moment où, selon lui, «certaines voix criaient au scandale, prétextant l’absence de tradition footballistique du pays, les températures estivales inadaptées pour l’exercice du sport, ou carrément le fait que le Mondial se tienne dans un pays arabe et musulman», a-t-il indiqué en pointant le doigt sur le fait que le Qatar ait décroché le tournoi devant les Etats-Unis d’Amérique. Ce qui, à l’époque, était déjà un motif de satisfaction pour les Arabes, les musulmans et tous les citoyens du monde qui ont toujours reproché aux Occidentaux et aux Sud-Américains le monopole de l’organisation de cette immense manifestation sportive.
De plus, pour notre interlocuteur, «ajoutez à cela le spectacle sur le terrain, quelques matchs mémorables, des victoires retentissantes, comme celle de l’Arabie Saoudite sur l’Argentine et celle du Maroc sur l’Espagne, qui sont déjà entrées dans la grande histoire du ballon rond».
«Le drapeau palestinien était omniprésent dans les rues de Doha et même dans les stades»
En réalité, pour Derouaz, le Qatar a déjà marqué beaucoup de points, en particulier dans le monde arabe, qui se reconnaît très fortement dans cette compétition, et pas seulement à cause des exploits de l’équipe du Maroc. «Le drapeau de la Palestine, la cause sacrée des Arabes, était omniprésent dans les rues de Doha et même dans le stades», a-t-il souligné.
Et de relever avec fierté que «les autorités qataries ont réussi leur Mondial. Ce qui ne sera pas un mince exploit, compte tenu de tous les obstacles qui se sont dressés sur leur chemin ces dernières années», a rappelé Aziz Derouaz, qui a tenu à souligner le grand show de la cérémonie d’ouverture en indiquant : «Au coup d’envoi du tournoi, le Qatar a impressionné par la qualité de la cérémonie d’ouverture. Personne n’est resté insensible à la perfection du spectacle, à l’universalité du message et à la promesse d’un Mondial comme l’humanité n’en a jamais connu.» «Le Qatar a réussi bien au-delà des aspects sportifs. Il a démontré à l’Occident qu’il n’a plus le monopole du travail bien fait, de l’organisation parfaite. Aucun incident n’a été signalé. C’est dire que le grand vainqueur de ce Mondial, c’est d’abord l’Emirat du Qatar», a-t-il mis en exergue.