Le président de la Société algérienne de néphrologie, dialyse et transplantation (SANDT), le Pr Tahar Rayane, a indiqué que 26 000 patients dialysés en 2022, estimant que les transplantations rénales «ne répondent pas aux attentes des patients» et qu’une campagne nationale de sensibilisation de la population au don d’organes sera lancée en mars 2023, et ce, dans le cadre de la Journée mondiale du rein le 10 mars.
Dans une déclaration au quotidien national arabophone, El Maghreb El Awsat, le professeur a affirmé en marge du 27e congrès de la SANDT tenu sous le thème «Néphrologie sans frontières», à l’hôtel Sheraton, ce lundi, qu’«en plus des 26 000 cas d’hémodialyse, l’Algérie compte 800 patients souffrant d’insuffisance rénale chronique qui est traitée par dialyse péritonéale» et que «15 000 insuffisants rénaux sont actuellement en attente d’une greffe rénale, en plus du coût de l’assurance maladie de la prise en charge des patients dans ce traitement qui est encore très élevé».
Le spécialiste a souligné l’importance de cette «évolution», car elle reflète «la politique de santé publique dans le domaine de la prise en charge de ces patients en Algérie, où tous les patients bénéficient de la dialyse rénale».
Abordant la prévention des maladies rénales, le Pr Rayane a souligné la nécessité de développer une «politique nationale» parallèlement à la mise en œuvre du plan ciblant ces maladies, étant donné qu’un tiers de ces maladies peuvent être évitées.
Le spécialiste regrette également le problème de la transplantation d’organes, qui est estimée à seulement 250 cas annuels en raison du faible nombre de donneurs d’organes, par rapport à la forte demande, appelant à encourager la transplantation d’organes pouvant être prélevés sur des personnes décédées comme une «solution».
Lancement d’une campagne nationale de sensibilisation au don d’organes en 2023
Une campagne nationale de sensibilisation de la population au don d’organes sera lancée, au cours du mois de mars 2023, afin d’augmenter le nombre de greffes de rein en Algérie, qui reste encore en deçà des aspirations des patients, comme l’a déclaré le président de la Société algérienne de néphrologie, dialyse et transplantation (SANDT), le Pr Tahar Rayane.
Le professeur Rayane a expliqué que la transplantation rénale «ne répond pas aux aspirations des patients», notant qu’une campagne nationale est en préparation pour sensibiliser la population au don d’organes en 2023, et qu’elle sera lancée dans le cadre de la Journée mondiale du rein (10 mars). Il a ajouté que cette campagne «mettra l’accent sur l’importance du don d’organes, tandis que des cartes de donneur seront distribuées aux citoyens qui soutiennent le don d’organes, ce qui permettra d’obtenir une évaluation du pourcentage de cette population».
Il a également souligné que «10 % de la population algérienne souffre de maladie rénale, dont 26 000 patients sous dialyse et 1000 en dialyse péritonéale», expliquant dans le même contexte que «15 000 patients insuffisants rénaux sont actuellement en attente d’une greffe de rein, c’est-à-dire une procédure de greffe de 500 par an, au minimum, afin de répondre à la demande pour les équipes médicales ou pour la population», avant de souligner le caractère «purement scientifique» de cette question.
Dans ce contexte, le professeur Rayane a appelé à la participation des imams dans la sensibilisation à cette problématique qui constitue «un acte salvateur» pour la vie humaine. Il a également appelé à «la mise en œuvre des dispositions de la nouvelle loi sanitaire qui incite à la suppression des organes sur cadavres».
Professeur Ibtissem Arbaoui : «4 millions d’Algériens ont une maladie rénale»
Le professeur Ibtissam Arbaoui, chef du service des maladies rénales à l’hôpital de Rouiba et secrétaire générale de l’Association scientifique nationale pour la transplantation et la filtration rénales, a indiqué que «4 millions d’Algériens souffrent de maladies rénales, soit 10% de la population, ce qui équivaut à un personne sur dix, tandis que 26 000 personnes souffrent d’insuffisance rénale, avec 250 personnes bénéficiant d’une greffe de rein en Algérie».
Cette déclaration est intervenue en marge du 27e Congrès sur les maladies rénales organisée par la Société algérienne des maladies Rénales et de la transplantation. A cet égard, Ibtissam Arbaoui a déclaré que l’objectif du Congrès est de «sensibiliser sur l’importance de la prévention des maladies rénales», où tout le monde est vulnérable à l’infection, soulignant que «les enfants sont également vulnérables aux diverses maladies rénales, que les parents doivent y prêter attention par un diagnostic précoce, en notant que les symptômes peuvent apparaître flous au début de l’infection, sauf après la progression de la maladie».
Concernant l’insuffisance rénale, la spécialiste a déclaré que cela est dû à la présence de protéines dans l’urine, et cela est dû à l’échec du travail du rein en tant qu’outil pour filtrer la protéine, qui est présente dans le sang avant d’atteindre l’urine, et sa présence dans celle-ci indique un défaut dans le travail vital des reins.
Elle a ajouté que «certaines personnes sont plus sensibles que d’autres, comme les diabétiques, les patients souffrant de pression ou ceux qui ont des antécédents familiaux de maladie rénale». A cet égard, l professeur a appelé à l’importance d’ «un diagnostic précoce», surtout après l’âge de 60 ans, lorsque le fonctionnement des reins s’affaiblit naturellement, et là, il est nécessaire de «fournir des soins médicaux aux personnes, de ne pas attendre le stade de l’insuffisance rénale». Concernant la prévention, le Pr Arbaoui a souligné «l’importance de boire beaucoup d’eau, d’adopter une alimentation saine, d’éviter une consommation excessive de sel, qui entraîne une rétention d’eau dans le corps, ainsi que de laver les légumes et les fruits avant de les consommer».
Elle précise que «les Algériens en général ont peur de la transplantation et du don d’organes», appelant à «sensibiliser les gens à l’importance de sauver des vies et aux dimensions humanitaires cachées», ajoutant que la question nécessite encore plus d’efforts de sensibilisation de la part des autorités, des médias, ainsi que des hommes de foi, pour inciter les Algériens à faire des dons d’organes, notamment en termes de santé, car il n’y a pas d’effets négatifs sur les donneurs.
Il est à noter que 15 000 Algériens attendent des greffes de rein dans les hôpitaux, après que l’épidémie de coronavirus a retardé des dizaines de personnes sur la liste des personnes souffrant d’insuffisance rénale de leur fixer des rendez-vous, à la lumière de la souffrance de milliers de personnes pendant les séances de dialyse en attente d’un don.
