Le Conseil exécutif de l’UA a tenu, aujourd’hui à Niamey, une réunion préparatoire au Sommet extraordinaire sur l’industrialisation et la ZLECAf prévu le 25 novembre dans la même ville.
Avec la participation du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’Etranger, Ramtane Lamamra, la séance d’ouverture a été marquée par plusieurs interventions préliminaires, dont notamment celles du président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat.
Les intervenants ont tous souligné «la nécessité de saisir l’opportunité du Sommet extraordinaire pour prendre des décisions qui soient à la hauteur des défis auxquels font face les pays africains dans le contexte actuel des relations internationales marqué par une succession de crises dont les répercussions ont mis en évidence les fragilités structurelles dont souffrent les économies africaines».
A cet égard, il a été notamment recommandé d’explorer toutes les voies et tous les moyens susceptibles de favoriser la réunion des conditions nécessaires pour booster l’industrialisation et la diversification économique de l’Afrique et rendre plus effective la Zone de libre-échange continental africaine (ZLECAf).
Lors de son intervention, Lamamra a mis en exergue l’expérience de l’Algérie et appelle à «l’accélération du processus d’industrialisation de l’Afrique dans les secteurs-clés».
Le débat qui s’en est suivi a permis de mettre en exergue les contributions de l’Algérie à la réalisation des objectifs de l’agenda 2063, dont notamment celui de l’intégration économique à travers des projets structurants qui ne manqueront pas de booster les échanges commerciaux interafricains.
En effet, tout en rappelant l’engagement panafricaniste de l’Algérie et ses efforts consentis en faveur de la promotion de l’intégration économique du continent, Lamamra a briefé ses pairs sur les progrès enregistrés par notre pays en matière du développement économique et de la diversification des exportations hors hydrocarbures, en soulignant l’impact positif du programme de relance et de renouveau économique du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Partant de cette expérience nationale, le chef de la diplomatie algérienne a souligné «la nécessité d’accélérer le processus d’industrialisation de l’Afrique, en mettant l’accent sur les secteurs-clés pour l’avenir du continent». Il s’agit notamment de l’approvisionnement en énergie, de l’industrie agroalimentaire et de la production pharmaceutique, des domaines dans lesquels l’Afrique souffre de fragilités structurelles qu’il convient de corriger de toute urgence.
Sur proposition de l’Algérie, le président Bazoum sera nommé champion de l’UA pour l’industrialisation de l’Afrique
Soulignant l’importance du leadership politique pour faire avancer la question de l’industrialisation et de diversification économique de l’Afrique qui nécessite d’être placée au cœur de l’agenda continental de développement, Lamamra a proposé la nomination du président de la République du Niger, Mohamed Bazoum, en qualité de champion de l’UA pour l’industrialisation de l’Afrique.
Cette proposition a été retenue par le Conseil exécutif et sera soumise pour adoption au Sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA prévu le 25 novembre.
Moussa Faki : «L’UA s’apprête à tenir une réunion préliminaire pour préparer une conférence de réconciliation entre tous les Libyens»
Pour sa part, le chef de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki, a déclaré que «l’Union est en train de tenir une réunion préliminaire pour préparer une conférence de réconciliation entre tous les Libyens sur leurs terres, selon l’agence de presse libyenne».
Faki a souligné «la nécessité de trouver une formule qui permette aux Libyens de se réconcilier, puis d’aller aux élections pour choisir qui dirigera les affaires du pays».
Le président de la Commission de l’Union africaine a également souligné qu’«il y a une nouvelle poussée pour un processus politique en Libye qui comprend plusieurs étapes».
Il a précisé que la réunion se tient dans un contexte international secoué par une succession de crises dont les ondes négatives n’ont pas encore fini de traverser notre continent.
Les attentes du continent sont, d’une part, une production de biens manufacturés diversifiés et, d’autre part, un renforcement des échanges commerciaux intra-africains que devra faciliter la pleine et totale opérationnalisation de la Zone de libre-échange continentale africaine, la ZLECAf.
C’est au prisme de ces considérations d’ordre stratégique que se confirme la pertinence de la thématique de cette 17e session extraordinaire de la Conférence de l’Union dont la présente session est le segment préparatoire décisif. «Industrialisation et diversification économique, tels sont les deux pôles complémentaires d’un même objectif à la réalisation duquel la ZLECAf est appelée à prendre à bras-le-corps», a-t-il souligné.
De son côté, Abdullah Batili, le Représentant spécial du Secrétaire général en Libye et chef de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (UNSMIL), a récemment averti lors d’un point de presse au Conseil de sécurité de l’ONU que de prolonger la période de transition en Libye et de reporter indéfiniment les élections «ne fera qu’aggraver la crise».
Il était prévu de tenir les élections libyennes le 24 décembre de l’année dernière, mais il a été annoncé qu’elles avaient été reportées à une date ultérieure en raison de «difficultés et de défis techniques et juridiques», selon la Haute commission électorale.
En marge des travaux du Conseil exécutif, Lamamra s’est entretenu avec l’ancien président du Niger, Mahamdou Issoufou, ainsi qu’avec nombre de ses homologues africains.